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26 juin 2018

Pierre MOSCOVICI - Biographie

 

Pierre Moscovici, né le 16 septembre 1957 dans le 15e arrondissement de Paris, est un homme politique français. Il est Commissaire européen depuis le 1er novembre 2014.

Membre du Parti socialiste, il est député européen entre 1994 et 1997 puis entre 2004 et 2007, période au cours de laquelle il est vice-président du Parlement européen. Il est ministre chargé des Affaires européennes entre 1997 et 2002 dans le gouvernement Jospin. Il est élu député du Doubs en 1997, en 2007 et en 2012. De 2008 à 2012, il préside la communauté d'agglomération du pays de Montbéliard (PMA).

Directeur de campagne du candidat socialiste François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012, il est nommé ministre de l'Économie, des Finances et du Commerce extérieur en mai 2012 dans le gouvernement Ayrault I, puis ministre de l'Économie et des Finances en juin 2012 au sein du gouvernement Ayrault II. Il devient ensuite parlementaire en mission auprès du Premier ministre de mai à octobre 2014.

Le 1er novembre 2014, il devient commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l'Union douanière au sein de la Commission Juncker.

Biographie

Origines et vie familiale

Pierre Moscovici naît au sein d'une famille juive d'intellectuels de gauche[1]. Son père est le psychologue social Serge Moscovici (1925-2014) qui, adolescent pendant la Seconde Guerre mondiale, milita au Parti communiste roumain avant de fuir son pays en 1947[1] pour se réfugier en France. Il participa également à la fondation du mouvement des Verts[1]. Sa mère, d'origine polonaise, est la psychanalyste Marie Bromberg (1932-2015). Proche du Parti communiste français elle est l'une des signataires du Manifeste des 121[1].

Séparé en août 2014, après une liaison de six ans, de Marie-Charline Pacquot, sa précédente compagne, doctorante en philosophie et de trente ans sa cadette[2],[3], il épouse le 13 juin 2015 Anne-Michelle Basteri, de 22 ans sa cadette, inspectrice des Finances, ancienne conseillère « participations de l'État » au sein de son cabinet au ministère de l'Économie et des Finances[4]'[5]. Leur premier enfant, Joseph, naît le 6 juin 2018[6].

Études et formation

Ancien élève du lycée Condorcet, Pierre Moscovici obtient le baccalauréat, après un oral de rattrapage, en 1974[7]. Il est titulaire d'un DEA de sciences économiques et d'un DEA de philosophie. Diplômé de Sciences Po Paris en 1980 (section Service Public)[8], il intègre l'ENA et se classe 6e de la promotion Louise Michel (1982-1984)[1]. À sa sortie de l'ENA, il choisit la Cour des comptes[1].

En 1996, il participe au programme Young Leaders organisé par la French-American Foundation[9].

Carrière politique
Débuts

Lycéen, Pierre Moscovici sympathise avec la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d'Alain Krivine[1]. Sous l'impulsion de Dominique Strauss-Kahn[1], qui est son professeur à l'ENA, il se rapproche du PS en 1984. En 1986, il devient secrétaire du « groupe des experts » constitué par Claude Allègre. En 1988, il entre au cabinet de Lionel Jospin au ministère de l'Éducation nationale. En 1990, il intègre le Commissariat général au Plan et devient Chef de service de financement et de la modernisation de l'économie. Il devient, en 1990, le plus jeune secrétaire national du PS. En 1991, il publie avec François Hollande (secrétaire général des clubs « Témoins ») L’Heure des choix, un réquisitoire contre la politique économique de Pierre Bérégovoy. En 1992, il devient trésorier du PS[10] et le reste jusqu'en 1994. En octobre 1995, Lionel Jospin le nomme secrétaire national chargé des études et du projet.

Premier mandat de député européen et ministre délégué aux Affaires européennes

Pierre Moscovici est élu député européen lors des élections européennes du 12 juin 1994[11], mandat qu'il exerce jusqu'au 5 juin 1997, date de son élection à l'Assemblée nationale comme député de la 4e circonscription du Doubs[12].

De 1997 à 2002, il est ministre délégué aux Affaires européennes dans le gouvernement de Lionel Jospin[13]. Il est le seul ministre à avoir exercé cette fonction pendant toute une législature.

Cette nomination intervient immédiatement après les élections législatives de 1997 (il est le rédacteur du programme du Parti socialiste pour cette élection[14]), où il est élu député de la 4e circonscription du Doubs. Il ne siège donc pas pendant cette mandature.

En tant que ministre, il prend en charge les négociations en vue de l’élargissement de l’Union européenne aux pays d'Europe centrale et orientale. Il est aussi chargé de préparer la présidence française de l'Union européenne en période de cohabitation, alors que les Affaires étrangères sont un domaine de compétence partagé avec le président de la République Jacques Chirac. C'est au cours de cette présidence (premier semestre 2001) qu'est négocié le traité de Nice. Pierre Moscovici est ensuite le représentant des autorités françaises à la Convention sur le traité constitutionnel européen.

À la fin du second mandat de François Mitterrand, en 1995, il se prononce pour un bilan critique du « mitterrandisme ». Il est d'ailleurs le premier socialiste à réagir lors de la parution du livre de Pierre Péan sur la jeunesse de François Mitterrand, et déclare, à propos des relations de l'ancien président avec René Bousquet : « Ce qui me choque c’est qu’il ait pu frayer avec quelqu’un qui a été un outil de l'antisémitisme d’État et un complice de la Solution finale du Reich. On ne peut pas tolérer d’être tolérant envers le mal et, pour moi, René Bousquet c’était le mal absolu[15]. »

Dans l'opposition à la droite

Pierre Moscovici est battu aux élections législatives françaises de 2002, un an après avoir subi un échec aux élections municipales à Montbéliard. Lors des élections européennes du 13 juin 2004, il est réélu député européen, poste dont il démissionne le 25 juin 2007 pour devenir député à l'Assemblée nationale. Entretemps, il est un des vice-présidents du Parlement européen.

Il est président de l'association « À gauche, en Europe » fondée par Dominique Strauss-Kahn et Michel Rocard[16].

Lors de la campagne de la primaire présidentielle socialiste de 2006 en vue de l'élection présidentielle de l'année suivante, il soutient activement Dominique Strauss-Kahn, battu dès le premier tour par Ségolène Royal.

Après l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, il retrouve son siège à l'Assemblée nationale française. Il devient alors président de la commission d'enquête parlementaire sur la libération des infirmières bulgares prisonnières en Libye pour laquelle il demande en vain à Cécilia Sarkozy de venir s'expliquer sur son rôle dans cette affaire, ce que le groupe majoritaire de l'UMP refuse[17].

Il prend la présidence de la communauté d'agglomération du pays de Montbéliard en 2008 après les élections municipales. À la tête de cette collectivité, il mène un projet de transformation économique, sociale, culturelle, destiné à faire du pays de Montbéliard, marqué par son identité industrielle et par la présence de PSA, une éco-agglomération.

Après la nomination de Dominique Strauss-Kahn au Fonds monétaire international, Pierre Moscovici devient l'un des principaux animateurs du courant social-démocrate dont l'ancien ministre de l'Économie était le représentant au sein du PS. En effet, en 2007, Pierre Moscovici annonce qu'il pourrait lui-même briguer la succession de François Hollande au poste de premier secrétaire du Parti socialiste lors de son prochain congrès, prévu à Reims en novembre 2008[18]. Il présente sa candidature au premier secrétariat du PS dans un « Appel du 18 mai »[19] avec l'objectif d'animer un travail collectif pour rénover le parti, et préparer le programme qui pourra servir de tronc commun à toute la gauche et présenter l'alternative crédible pour 2012. Des primaires élargies pour élire le/la présidentiable seraient organisées en 2011. Il est le premier signataire de la contribution « Besoin de gauche », qui rassemble Socialisme et Démocratie et Rénover maintenant, d'Arnaud Montebourg.

Lors de l'université d'été du PS à La Rochelle, alors qu'il mise sur le ralliement de Martine Aubry, il s'estime trahi par celle-ci et par Jean-Christophe Cambadélis qui s'allient à Laurent Fabius en souhaitant voir l'ancienne ministre prendre la tête du PS. Il choisit de s'allier à des « barons locaux », le maire de Lyon, Gérard Collomb, Jean-Noël Guérini, chef du PS dans les Bouches-du-Rhône et Manuel Valls, député-maire d'Évry, puis rejoint la motion de Bertrand Delanoë en compagnie de François Hollande. Après l’échec du congrès de Reims, il relance et structure le groupe « Besoin de gauche », qui rassemble de quatre à cinq mille personnes[20], dont une cinquantaine de parlementaires[21].

À la mi-juin 2009, Pierre Moscovici lance une pétition pour la tenue d'une convention socialiste sur les primaires. Cette action prolonge son engagement pour ce mode de désignation du candidat socialiste à la présidentielle, qu'il estime impératif pour renouveler les structures du PS[22].

En octobre 2009, il publie un nouvel ouvrage, Mission impossible ? Comment la gauche peut battre Nicolas Sarkozy en 2012, dans lequel il présente quelques axes programmatiques, en particulier pour rénover la République, créer une croissance économique écologiquement responsable ou encore modifier la fiscalité dans un esprit de justice et d'égalité.

Au printemps 2010, il anime, au sein du Parti socialiste, la Convention nationale pour un nouveau modèle de société : social, écologique et solidaire, intégrant la dimension environnementale[23]. De cette convention émerge un texte voté à l’unanimité par le Conseil national du PS[24], qui trace les grandes lignes du projet socialiste pour 2012.

Élection présidentielle française de 2012

Après avoir apporté son soutien à Dominique Strauss-Kahn, qui ne peut se présenter en raison de son inculpation pour agression sexuelle en mai 2011, il envisage un temps de présenter sa candidature sociale-démocrate à la primaire présidentielle socialiste de 2011 en vue de l'élection présidentielle de 2012. Il choisit fin juin de soutenir François Hollande pour la primaire socialiste[25]. Il est coordinateur de la campagne des primaires de ce dernier[20].

Le 17 novembre 2011, il devient directeur de la campagne de François Hollande pour l’élection présidentielle[26].

Ministre de l’Économie et des Finances

Le 16 mai 2012, à la suite de l'élection de François Hollande à la présidence de la République et de la nomination par ce dernier de Jean-Marc Ayrault au poste de Premier ministre, il est nommé ministre de l'Économie, des Finances et du Commerce extérieur. Le 21 juin 2012, il est nommé ministre de l'Économie et des Finances dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault II. Le 21 juin 2012, il perd la charge du Commerce extérieur à la suite de la nomination de Nicole Bricq à ce poste[27].

Ses deux ministres délégués sont alors Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du Budget, qui a remplacé Jérôme Cahuzac le 20 mars 2013, et Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l’Économie sociale et solidaire et de la Consommation.

Son objectif est de réduire la dette, renforcer la compétitivité de la France, et mener des réformes de structure pour l'économie française[28]. Il indique vouloir défendre le « sérieux de gauche » pour restaurer la crédibilité budgétaire et financière de la France. Il souligne régulièrement l'importance de la réduction des déficits et des dépenses publiques, récusant les termes d'austérité et de rigueur[29]. Le déficit public français passe de 5,1% du PIB en 2011, à 4,8% du PIB en 2012, à 4,1% du PIB en 2013, à 3,9% du PIB en 2014[30]. Sur le terrain, il explique les mesures du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi, dont le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et la Banque publique d'investissement (BPI)[31].

Il a traité plusieurs dossiers d'entreprises en difficulté, tels que le Crédit immobilier de France, Dexia, ou encore PSA Finances[32]. Il s'investit dans le sauvetage de PSA et prépare l'entrée au capital de l'État et d'un actionnaire chinois aux côtés de la famille Peugeot[33].

Sur le plan européen, Pierre Moscovici s'est impliqué dans le pacte de croissance en juin 2012, la recapitalisation de la Banque européenne d'investissement, le sauvetage de la Grèce et de Chypre ou encore la supervision bancaire[34].

À l'international, il soutient la recherche de remèdes à la volatilité des taux de change même s'il affirme que « la France n'a jamais souhaité qu'il y ait un pilotage des changes qui remette en cause l'indépendance des banques centrales », les approches coopératives pour favoriser le retour généralisé à la croissance[35].

Pierre Moscovici a signé le 14 novembre 2013 avec Charles Rivkin, ambassadeur des États-Unis en France, l’accord en vue d’améliorer le respect des obligations fiscales à l’échelle internationale et de mettre en œuvre, FATCA (Foreign Account Tax Compliance Act)[36].

Il est directement mis en cause dans l'affaire Cahuzac le 7 avril 2013 sur Itélé[37] par Edwy Plenel, président du journal Médiapart. Edwy Plenel affirme que le ministre de l'Économie connaissait la situation illicite de son ministre délégué depuis mi-décembre 2012, et que l'enquête fiscale auprès des banques suisses sur une période restreinte qu'il avait diligentée sur Jérôme Cahuzac n'aurait été qu'une tentative de sauvetage en ultime recours. Il est mis hors de cause par les conclusions de la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le sujet, indiquant que « les services de l’État et le Gouvernement ont agi dans le respect de la légalité »[38].

Son passage au ministère de l'Économie durant le quinquennat de François Hollande ne s'est pas traduit par une politique de soutien de la demande. Une préférence pour la consolidation budgétaire est par ailleurs notable, comme le montre l'augmentation des impôts de 52 milliards d'euros en 2012-2013 (+16 milliards pour les entreprises et +32 milliards approximativement pour les ménages selon l'OFCE[39]). En dépit des promesses tenues lors de la campagne des présidentielles, les classes moyennes sont fortement touchées par les différents relèvements d'impôts[40],[41]. 840 000 foyers supplémentaires deviennent ainsi imposables en 2013 dans le cadre de l'impôt sur le revenu[42]. La TVA intermédiaire augmente de 7 à 10 %[43]. Ces différentes mesures se traduisent par « une baisse historique du pouvoir d'achat » des ménages français[43],[44]. Face à cette situation et à la tentation de l'exécutif d'alourdir encore la fiscalité, Pierre Moscovici dénonce lui-même un « ras-le-bol fiscal » de la part des Français[45],[46],[47],[48],[49].

À partir de 2014, Pierre Moscovici engage simultanément une politique de réduction du déficit budgétaire et de restauration des marges des entreprises dans le cadre d'une politique de l'offre. Concrètement, cette politique se traduit par une diminution des prélèvements sur les entreprises via le Pacte de responsabilité (-30 milliards d'euros) et le CICE (-20 milliards), qui en théorie devaient produire 1 million d'emplois (selon Pierre Gattaz, président du MEDEF). Toutefois les effets escomptés peinent à se faire sentir, dans la mesure où entre 2013 et 2016, le taux de chômage gravite constamment, à la hausse ou à la baisse, autour de 10 %[50].

Lors de l'élection municipale de 2014 à Valentigney, la liste sur laquelle il figure recueille 48,55 % des voix, battue par la liste de droite. Le 5 mai 2014, il retrouve son poste de député du Doubs[51].

Député du Doubs et parlementaire en mission auprès du Premier ministre

Pierre Moscovici est élu député de la quatrième circonscription du Doubs le 17 juin 2012. Membre du gouvernement, son mandat est exercé par son suppléant, Frédéric Barbier. Il quitte le gouvernement le 2 avril 2014 et le 5 mai 2014, il retrouve son poste de député du Doubs, membre de la Commission des Finances.

Il est chargé par le Premier ministre d’une mission parlementaire de six mois sur les voies et les moyens d’un renforcement de la contribution de l’Union européenne à la consolidation de la croissance et à la création d’emplois[52].

Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l'Union douanière

Fin juillet 2014, Pierre Moscovici est choisi par François Hollande comme candidat de la France pour un poste de commissaire européen, au sein de la future commission Juncker[53]. Sa nomination a été annoncée par le président Juncker le 10 septembre 2014 après une négociation avec le gouvernement allemand[54]. Il est auditionné par la commission des Affaires économiques du Parlement européen le 2 octobre 2014[55].

Il est Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l'Union douanière au sein de la Commission européenne, présidée par Jean-Claude Juncker, depuis le 1er novembre 2014. Il porte une vision social-démocrate au sein de cette Commission.

Il annonce défendre trois priorités politiques: relancer la croissance européenne via l'investissement et une lecture plus intelligente des règles budgétaires, lutter contre la fraude et l'évasion fiscale, combattre les populismes et l'euroscepticisme en Europe[56].

Concernant sa première priorité, il présente le 13 janvier une Communication de la Commission européenne sur la flexibilité dans les règles existantes du Pacte de stabilité et de croissance[57], pour permettre une lecture non-austéritaire des règles budgétaires. Il s'exprime également à plusieurs reprises contre la mise en œuvre de sanctions à l'égard des pays de la zone euro ne respectant pas les règles budgétaires et indique préférer le dialogue avec les gouvernements. Il s'oppose notamment aux sanctions contre le Portugal et l’Espagne. Preuve de l'efficacité de cette méthode: le déficit moyen de la zone euro passe de 6,1% en 2010 à 1,1% en 2017[58]. Il insiste sur la nécessité de relancer les investissements en Europe à travers le plan d'investissement pour l'Europe dit "Plan Juncker", en lien avec le vice-président Jyrki Katainen[59]. En novembre 2016, il publie également une Communication invitant les pays de la zone euro réalisant des excédents à investir au profit de la zone euro dans son ensemble[60].

Pierre Moscovici présente en février, mai et novembre, les prévisions économiques de la Commission pour l'Union européenne et la zone euro. Ces données permettent de caler la politique économique et budgétaire des États membres [61]. Il représente la Commission européenne aux réunions de l'Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances de la zone euro et au Conseil ECOFIN, qui réunit les ministres des Finances de l'Union européenne. Il en fait de même dans les enceintes internationales telles que le Fonds Monétaire International (FMI) et les réunions ministérielles du G7 et du G20. Il accompagne le président Juncker aux sommets du G20.

En mai 2017, il participe à la rédaction d’un document de réflexion de la Commission européenne sur l'avenir de l'Union économique et monétaire. Cette feuille de route propose aux États membres une série d’avancées concrètes pour une Union économique et monétaire plus efficace et plus démocratique. Elle comporte plusieurs propositions qu’il défendait déjà quand il était ministre de l’Économie: création d’un « actif sûr » européen pour permettre à l’UE d’émettre de la dette, création d’un budget de la zone euro pour préserver l’investissement en cas de choc, fusion du poste de président de l’Eurogroupe et de Commissaire en charge des affaires économiques, pour renforcer la responsabilité démocratique de l’organe informel devant le Parlement européen[62],[63]. La plupart de ces propositions sont reprises dans le paquet UEM présenté par la Commission le 6 décembre 2017[64],[65].

Au sein de l'Eurogroupe, il participe activement aux négociations avec la Grèce et ses créanciers au nom de la Commission européenne, dans le cadre du programme d’assistance financière qu’il négocie à l’été 2015[66]. Il joue un rôle de facilitateur des échanges et plaide pour un renforcement des réformes en faveur de la croissance[67]. Au nom de la Commission, il intègre la dimension sociale en s'assurant qu'une partie des excédents budgétaires dégagés soient utilisés pour construire un filet de sécurité social[68]. Il déplore à plusieurs reprises le manque de transparence et de responsabilisé démocratique de l’Eurogroupe, dont les décisions engagent le sort des 11 millions de Grecs[69]'[70]. Il se rend à de nombreuses reprises à Athènes pour dialoguer avec les autorités et le Parlement grecs[71]. Il instaure un dialogue régulier avec le Parlement européen sur ces questions[68],[72].

Sur le volet fiscalité, il a pour priorités la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale[73]. Sous son mandat, la Commission présente une longue série de propositions visant à renforcer la transparence et à supprimer les pratiques fiscales agressives des États membres[74],[75]: directives anti-évasion (ATAD 1 et 2, Anti-Tax Avoidance Directive), échanges automatiques d'informations entre administrations fiscales sur les rescrits fiscaux, les comptes bancaires et les données fiscales et comptables des entreprises (CbCR, Country-by-Country Reporting), nouvelles règles de transparence s'appliquant aux intermédiaires fiscaux. Sur les 11 projets de directives qu'il a présenté au nom de la Commission, 6 sont en vigueur ou en cours de transposition dans les droits nationaux, en dépit de la règle de l'unanimité au Conseil. Il signe des accords d'échange automatiques d'informations sur les comptes de particuliers avec la Suisse, le Lichtenstein, Andorre, Saint-Marin et Monaco, ce qui met fin au secret bancaire en Europe[76],[77]. Il pousse les États membres à élaborer une liste européenne des paradis fiscaux, qui est présentée le 5 décembre 2017[78]. En octobre 2016, il relance le projet d'Assiette Commune Consolidée d'Imposition sur les Sociétés (ACCIS), qui limiterait les transferts de profits et la planification fiscale agressive au sein de l'UE, tout en permettant aux entreprises européennes ayant une activité dans plusieurs pays de l'Union de faire une seule déclaration européenne[79]. Il prend part aux négociations avec 11 États membres pour une coopération renforcée vers une taxe sur les transactions financières européenne. Sur le volet douanier de son portefeuille, il prend plusieurs mesures visant à lutter contre le financement du terrorisme[80],[81].

Il est notamment chargé des négociations avec la Grèce au nom de la Commission européenne, facilitateur des échanges pour une Grèce compétitive et prospère au cœur de la zone euro[82].

Concernant sa vision de son rôle de Commissaire européen, il déclare avoir un rôle politique de « porte-parole des politiques européennes dans les États membres », y compris en France[83].

 

 

Source : https://www.lire.ovh/int%C3%A9ressant/fr/Pierre_Moscovici

 

 

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