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30 août 2010

(Lille) Roms : « Pas de solution »

L'adjointe au maire, Marie-Christine Staniec-Wavrant, l'avoue tristement : «à ce jour, nous n'avons pas de solution pour ces familles ». Photo AFP L'adjointe au maire, Marie-Christine Staniec-Wavrant, l'avoue tristement : «à ce jour, nous n'avons pas de solution pour ces familles ». Photo AFP


Hier, les forces de l'ordre ont évacué un camp de Roms, bd Pasteur. Cette opération fait suite à une plainte déposée par la Ville en avril. Et qui n'est pas du meilleur effet aujourd'hui pour la « Ville de la Solidarité »... L'élue à la lutte contre les exclusions a répondu à nos questions.

JULIA MÉREAU > julia.mereau@nordeclair.fr


Hier matin, la préfecture a indiqué avoir fait évacuer le camp du boulevard Pasteur, suite à une demande formulée par la Ville. Pourquoi avoir fait cette demande ?

>> C'est une demande qui datait du mois d'avril, et qui se situait clairement dans un autre contexte que celui que nous traversons aujourd'hui. A l'époque, il s'agissait de dire à l'Etat que nous n'acceptons pas que la misère s'installe et qu'il devait prendre ses responsabilités. Et en parallèle, nous avions l'habitude de prévenir les associations avec lesquelles nous collaborons, et les familles pouvaient se prépare

r. En ce qui concerne ce camp précisément, nous avions aussi formulé cette demande pour des raisons de sécurité : il se situait dans un noeud routier important, et les enfants étaient souvent sur la route.

Entre oeuvrer pour l'accompagnement des Roms et demander l'évacuation de camps, la Ville manquait-elle de cohérence ?
>>  C'était ambivalent comme position, je vous l'accorde, mais au moins ça avait permis de mettre un petit coup de pression sur l'Etat et de déclencher la mise en place des villages d'insertion avec les mobiles-homes et de débloquer des financements pour créer des logements Adoma (Ndlr, pour les travailleurs migrants). C'était une logique de négociations bousculées dont je n'étais pas entièrement satisfaite mais au moins, on avançait progressivement.

Cependant aujourd'hui le contexte est différent. Pourquoi la Ville n'a-t-elle pas retiré sa demande d'évacuation ?
>> Quand Nicolas Sarkozy a prononcé son discours en juillet, nous avons décidé de tout bloquer et de ne plus formuler aucune relance sur les évacuations que nous avions demandées. En ce qui concerne le Bd Pasteur, nous avons été un peu pris de court : il y a eu décision de justice entre les deux. Et dans ce cas, il est impossible de faire machine arrière...

Si il y a quelques mois, la Ville formulait systématiquement des demandes d'évacuation par principe, est-ce à dire qu'il y aura d'autres évacuations dans les jours qui viennent à Lille ?
>> Pour le moment, nous avons dit à la Préfecture que nous ne demandons plus d'évacuation sur nos terrains. Mais les familles de Roms qui vivent actuellement sur le territoire lillois n'occupent pas forcément toutes des espaces qui appartiennent à la Ville. Il se peut aussi qu'ils vivent sur des terrains de l'Etat ou de propriétaires privés, et là, malheureusement, nous ne pouvons pas intervenir.

Dernière question : est-ce que la Ville serait encline à mettre une salle à dispositon pour ces familles qui se retrouvent sans caravane à la sortie des gardes à vue ?
>> C'est une catastrophe d'enlever les caravanes, ça va pousser ces familles à se cacher, alors que nous étions en contact avec elles. Nous travaillons avec les associations pour un suivi social et sanitaire, il y a des enfants roms qui sont scolarisés à Lille... Mais la mise à disposition d'une salle n'est pas une solution. Ce n'est pas la bonne réponse, même si à ce jour, nous n'avons pas de solution.
w

 

Père Arthur : « Je fais appel à l'humanité de la Ville de Lille ! »

Pour Père Arthur qui s'engage quotidiennement aux côtés des familles Roms de la métropole, la ville de Lille devrait faire un geste. Du côté des élus Verts et communistes, on rejoint la position socialiste, et renvoie l'État à ses responsabilités. « C'est un appel au secours ». En ce qui le concerne, Père Arthur n'y va pas par quatre chemins. Lui qui s'engage sans répit aux côtés des familles Roms de la métropole juge que la Ville de Lille devrait prendre des décisions. Et de la même façon qu'il avait, il y a quelques mois, suggéré la réquisition d'une école désaffectée pour y loger une quinzaine de familles, il a lancé hier un nouvel appel. « Est-ce que Martine Aubry est au courant de ce qui se passe ici ? Je me le demande. Et je fais appel à l'humanité de la ville de Lille pour qu'elle prenne enfin les bonnes décisions. C'est un appel au secours », a déclaré Père Arthur, en pensant à ces familles qui sont relâchées après une journée de garde à vue, sans plus aucun toit sous lequel dormir. « La France est regardée par les pays étrangers. Le parti socialiste aussi. Il faut qu'il ait la force d'affronter cela. Cela lui sera compté ». « Il faut arrêter ça. Ça ne sert à rien ». Pour les Verts de Lille, Dominique Plancke considère qu'ouvrir une salle n'est pas la bonne solution. « On a à faire avec un Préfet qui veut répondre aux gesticulations présidentielles, d'où cette accélération des évacuations dans la région. Et il faut arrêter ça, ça ne sert à rien. D'autant que maintenant, on en est à renvoyer des familles à la rue avec leurs baluchons. Faire du chiffre ne résoudra pas la problématique des Roms. En ce qui concerne la Ville, je ne pense pas qu'une salle soit la solution. Il vaudrait mieux évaluer la situation d'urgence avec les associations, qui réclament des tentes et des couches pour les enfants ». « La manipulation d'une décision judiciaire ». Le jeune élu, Hugo Vandamme, au nom du parti communiste, dénonce quant à lui « la manipulation d'une décision judiciaire » : « Alors que depuis quatre mois rien n'avait été fait, l'évacuation a lieu aujourd'hui (Ndlr, hier) en pleine campagne de stigmatisation honteuse des Roms sans que ceux-ci ne se voient proposer de solution alternative. » Les élus communistes ont écrit au Préfet pour qu'il trouve en urgence des solutions d'hébergement et dénoncent un « Etat (qui) se décharge totalement de ses responsabilités sur les collectivités territoriales qui se retrouvent à gérer des situations humaines très complexes. » .

PROPOS RECUEILLIS PAR JU.M.  dans NORD ECLAIR

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Commentaires
C
On peut comprendre que Madame Mitterand qui a défendu la cause des plus déshérités s'offusque du départ commandé des Roms. On peut aussi se demander pourquoi à l'époque elle n'a pas réagi quand la rue de Bièvre était fermée à toute circulation, que les logements contigus au sien étaient vidés de leurs occupants (interdits à l'occupation) , voire que toute possibilité de circulation était interdite 10 km à la ronde autour de Latché... Deux poids, deux mesures... Quand on veut donner des leçons, il faudrait en premier lieu les appliquer en premier à soi-même.
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