6 juin 2012
Jean-Luc Mélenchon : "Le FN est rusé et pervers"
Comme à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon cible le Front national. S’il appelle à une majorité de gauche, il refuse l’hégémonie socialiste.
Lui-même reconnaît une «provocation». En défiant Marine Le Pen dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Jean-Luc Mélenchon rejoue aux législatives le match perdu lors de la présidentielle (11,1 % contre 17,9). Cette fois, les sondages lui sont favorables et le leader du Front de gauche a de bonnes chances de rejoindre l’Assemblée pour y jouer un rôle de «résistant».
Ces législatives sont-elles une revanche après la présidentielle ?
Le mot revanche n’est pas le bon. Je ne suis pas dans une bataille personnelle avec Mme Le Pen, je mène un combat politique. Ce combat ouvert avec l’élection présidentielle continue jusqu’à la fin des législatives. Notre objectif reste de battre le FN, de l’éradiquer politiquement ; on y passera le temps qu’il faudra, jusqu’à ce qu’on ait le dernier mot.
Mais le Front national vous accuse de «semer la terreur» ?
Le Front national est un adversaire rusé et pervers. Mme Le Pen vient sur les marchés avec des gros bras et prétend que mes mots lui font peur. Elle fait cela parce qu’elle a compris que nous reprenons la main. Elle sait qu’une bonne partie des choses dites au sujet de son implantation relève de la mystification. Le premier réseau de terrain ici, c’est nous. Je veux donc que le combat soit visible et intelligible pour que chacun soit amené à choisir son camp.
On vous sent aussi remonté contre le Parti socialiste…
Agacé, c’est sûr. Nous savons que les socialistes veulent avoir la majorité absolue à n’importe quel prix, quitte à faire perdre la gauche ici ou là. Exemple de cette duplicité du PS : dans les Bouches-du-Rhône. Le PS a retiré l’investiture de Mme Andrieux (renvoyée devant la justice dans une affaire de détournement de fonds publics, ndlr) estimant qu’elle n’était pas digne de les représenter. Le danger est grand de perdre. Mais ils n’ont pas jugé utile pour autant de soutenir la candidate du Front de gauche, Marie Batoux. C’est sectaire. Le Parti socialiste ne veut pas que l’on soit un groupe charnière à l’Assemblée. C’est leur crainte par-dessus tout. Mais c’est précisément notre but de peser. Nous voulons être le plus nombreux possible pour obtenir de nouvelles conquêtes sociales. (...)
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