LES GRANDES MANOEUVRES

Ca y est, c'est parti!

- Nicolas Sarkozy ouvre le dialogue pour le second tour (appel du pied à François Bayrou, et au FN)

- Les RG (je ne savais pas que les RG faisaient des sondages pour les élections!!! Vous le saviez, vous?)  éliminent Ségolène Royal au premier tour

- Rocard plaide pour une alliance Royal-Bayrou, dans la foulée des "Gracques"  qui regroupe une dizaine de hauts fonctionnaires et patrons de banque (Les "Gracques 40", comme les a surnommés l'un d'entre nous).

Heureusement, face à cette petite débandade, le Collectif Hannibal  garde la tête froide et remet les pendules à l'heure: "Au delà de Spartacus et du péplum de campagne, il y a de vrais enjeux".

Il est intéressant de savoir qui participe au collectif Hannibal, et pourquoi:

Extraits du Monde 04.04.07:

"Notre collectif est né d'une réaction à une tribune d'un groupe appelé Spartacus, qui marquait le ralliement de hauts fonctionnaires à François Bayrou. Nous étions un groupe de camarades, jeunes hauts fonctionnaires, ou cadres du privé, par exemple jeunes avocats. Lancer Hannibal en réponse à Spartacus était un trait d'humour, en référence aux "éléphants" du PS, mais cela exprimait quelque chose de beaucoup plus sérieux. La pertinence du clivage entre la droite et la gauche, à laquelle nous sommes attachés. Et la candidature de Ségolène Royal." (…)

Nous avons un noyau dur de trente personnes mais aussi des ramifications dans d'autres réseaux. Certains d'entre nous sont membres du PS, de tendances différentes, et quelques-uns ont déjà eu des responsabilités.(…)

La candidature de Ségolène Royal est un formidable moteur de rénovation. C'est une chose trop peu dite. Elle a fait bouger beaucoup de lignes par son indépendance, sa liberté de ton et sa capacité à sentir l'opinion. Par exemple, sur la sécurité, sur l'entreprise, en parlant de "droits"  et de "devoirs", sur le marché du travail, en évoquant l'assistanat, ou sur l'identité nationale, qu'elle a reprise à la droite. Elle a sorti les socialistes de certains complexes. Et nous voulons pousser cette rénovation à son terme.

Mon commentaire:

1-  Les intentions de Sarkozy sont transparentes: un appel du pied au FN mais aussi à l'UDF pour les récompenser aux législatives.

2-  Celles de nos transfuges de la Gauche vers la Droite (Gracques et Spartacus) me questionnent. En cherchant un peu, serait-ce dû - entre autres - à l'intention de Ségolène et du PS de limiter le cumul des mandats? (Chirac aura à sa retraite, cette année, 30 000 € par mois de pension)… Ou bien à l'intention affirmée de Ségolène de limiter les frais bancaires très exagérés, en limitant de ce fait les profits de la banque sur le dos des petits salaires qui ne cessent de s'endetter toujours plus …

En faisant appel à mes souvenirs il me revient aussi quelques formules fortes de Ségolène Royal, que je citais au début de ce blog, le 11.03.07. :

"Je ne suis liée à aucune puissance d'argent, aucun lobby… Je n'ai personne à placer…  si je respecte le Parti socialiste, auquel je suis fière d'appartenir, je suis suffisamment autonome pour ne me laisser enfermer dans aucun dogme,[je me suis] remise en cause sur la façon dont je faisais de la politique et dont doit se nouer le lien avec les électeurs. » 

Démarche nouvelle, méthode nouvelle, valeurs nouvelles, qui avaient de quoi susciter l'approbation de nombreux électeurs et de provoquer un afflux d'inscriptions au PS qui est passé de 120 000 inscrits en décembre 2005, à 280 000 en Octobre 2006. Et 60% des socialistes l'ont portée à l'investiture.

… mais qui avaient  - sans doute - quoi froisser quelques ambitions parmi un petit, tout petit, petit, petit nombre de grands personnages du PS!

3-  Et Michel Rocard! Je ne le soupçonne pas de manquer d'intégrité...

Mais faut-il demander à ce parti (PS) devenu plus important que l'UMP de faire cause commune avec l'UDF, si incertaine dans sa composition, si incertaine donc dans les valeurs qu'elle défend? Que Bayrou puisse être probablement plein de bonnes intentions, c'est crédible… mais il n'a toujours pas expliqué pourquoi, dans le passage au concret, sur le terrain, ses élus font TOUJOURS alliance avec l'UMP!

Et même si ses affidés affichaient soudain une reconversion soudaine, ne serait-elle pas que momentanée? Et en connaissez-vous beaucoup qui voudraient travailler avec Azouz Begag, qui a tenté sa chance à l'UMP, puis vient voir ce qu'il y a dans la marmite à l'UDF?

Et cette gauche à gauche, dont chaque grande voix continue son monologue: l'un veut faire voter "avec les tripes" alors que la situation sociale, économique, environnementale, politique actuelle exige plus que jamais de faire usage de la chose que nous avons entre les deux oreilles!.. une deuxième n'a pas de mots assez durs pour tenter de démonter Ségolène Royal (lui en voudrait-elle parce que le "Pacte Présidentiel" recouvre ses propositions, la rendant de ce fait assez inutile!!! ) … une autre encore s'efforce de sauver un parti qui s'est enfermé dans un certain manque de pragmatisme, de cohérence aussi: comment se fait-il, dans les années 80 et après qu'il n'y ait pas eu, dans les communes dirigées par ce parti, plus de ces "français de feuillage" dans des postes de responsabilité, alors qu'ils étaient très sollicités pour les animations ou directions d'associations!!!

Dans cette gauche de la gauche, donc, croyons nous vraiment que frappés d'autisme, tous leurs affidés vont voter pour la disparition de la gauche (et ce serait pour longtemps, tout permet d'en être sûr)…

Allons nous vraiment baisser les bras, avant même le premier tour? Pour faire une alliance  qui NE PEUT PAS SE DECRETER… qui ne peut pas s'envisager tant que les membres du parti de Monsieur Bayrou ne confirment pas que, comme lui, ils se sentent à gauche (citation de Bayrou: il se sent  "plus à gauche qu'une partie d'une certaine frange du PS")... ce qui est impossible évidemment .

Aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'il nous faudra la mériter,  cette Présidente, si nous voulons faire front ensemble contre un  régime de compromissions, d'élitisme pré-sélectif, de copinage, d'opportunisme, de retournement de veste, de mensonges, de promesses qui ne peuvent pas ou ne sont pas faites pour être tenues, et donc de mépris pour la plus grande partie des Français…

Et si nous sommes pour  une France "qui se relèvera, solidaire et responsable" (et pourra, alors seulement, intervenir sur le cours des choses, en Europe et dans le Monde)