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15 avril 2007

Vous avez dit "sondages"?

Les sondages et leurs variations incompréhensibles me laissent perplexes.

Pour éviter des discours fastidieux, voyons seulement quelques chiffres:

Nous sommes, en gros, 60 millions de Français.

Parmi nous, 44,4 millions d'inscrits sur les listes électorales.

Chiffres glanés sur Marianne, du 7 Avril 2007 (page 29 et suivantes), à propos de sondages:

- 26% de la population (soit 15,6 millions sur 60 millions) n'a pas/plus de téléphone fixe (et les sondages se font par téléphone: 44,4 millions de personnes peuvent être "sondées")

- Les chiffres officiels estiment  les refus de réponse entre 20 à 30 % des sondés (je retiens une approximation de 25%). Mais ces chiffres ne nous disent pas combien répondent effectivement!

Une étude cite une enquêtrice qui dévoile des chiffres bien plus importants : sur 57 appels, 38 refus (66,6% de refus), 5 réponses , soit (mais il manque quelque chose), et sur 125 appels, 99 refus (79,2% de refus), 12 réponses (il manque encore quelque chose…).

Moyenne des refus: 56,9% de refus de répondre au sondage (chiffes officiels + étude. OUF, les chiffres "officiels évitent la catastrophe..). Il reste donc (au mieux) 43,1 % donc 

25,8 millions de personnes susceptibles d'avoir répondu sondages…

Mais ce n'est pas tout. Il y a un autre obstacle: le "sondé" farceur… entre autres situations plausibles, il peut se trouver en pleine répétition du devoir du petit, ou préparation du repas.

Il y a encore (mais oui!) autre chose: le tri des réponses s'appelle "redressement"  et après avoir enregistré les résultats "bruts" le sondeur manipule les chiffres pour arriver au résultat "net".

Et ça ne s'arrête pas là: le professionnel du sondage va procéder à des "pondérations" socio-démographiques, et même politiques jusqu'à "redresser" l'échantillon lui-même en y affectant des coefficients scientifiquement étudiés (L'article de Marianne détaille et illustre ce processus complexe).

Ma conclusion: je vais m'arrêter là, je ne tenterai pas la migraine pour une cause qui me paraît difficilement défendable : la fiabilité des sondages en période de présidentielles… d'autant plus qu'il y a tellement d'autres impondérables.

PS: Petit complément prélevé dans une brève du blog ACRIMED :

Parmi les garants de la démocratie, l’institut CSA : « CSA (32 millions de chiffres d’affaires) est désormais contrôlé par le sarkozyste Bolloré, également propriétaire du groupe Havas, d’une télé, de plusieurs quotidiens gratuits, etc. [5]. » (Le Canard enchaîné daté du 28 mars 2007). Un tel chiffre d’affaires a besoin de protecteurs. Stéphane Rozès, directeur du « département opinion » de CSA n’a pas attendu 2007 pour remplir cette noble mission. À la fin d’une émission sur France Culture, le 21 février 2002, il avait asséné à Alain Garrigou, universitaire spécialiste des sondages : « Je brasse des millions, je vais pas me laisser intimider par un petit prof de fac [6]. »

(...) Le même numéro du Canard enchaîné rappelle ceci, à propos d’un autre institut : « l’Ifop (28 millions de chiffre d’affaires), le plus ancien des instituts, est la propriété de Laurence Parisot, présidente du Medef. Qui en pince pour Sarkozy. Lequel, ministre de l’Intérieur, lui a attribué, après appel d’offres, un joli marché de 600 000 euros pour une vaste enquête (en quatre vagues, avec des échantillons de 4000 personnes) sur les opinions des Français. » Est-ce que ces liens sont absolument sans effets sur l’« obscure alchimie » (comme l’écrit Le Canard) qui prévaut dans l’établissement des résultats « redressés » ?

Toutefois, l’Ifop n’est pas forcément seul en cause dans l’usage qui est fait de ses enquêtes. Dans la campagne présidentielle, l’institut est associé au Journal du Dimanche. Chaque semaine, ce journal fait sa « une » à partir de résultats de sondages Ifop. Le journal satirique s’en amuse : « Le 16 mars, l’hebdomadaire de Lagardère claironne sur sa double page Evènement : ‘‘En proie aux difficultés, Royal veut encore y croire’’. Le hic, c’est que le sondage Ifop du ‘‘JDD’’, publié en petit dans un coin, ne va pas vraiment dans le même sens. La candidate gagne même 1 point en une semaine, alors que Sarko en perd 2 ! Et au second tour, alors que 5% des sondés ‘‘ne se prononcent pas’’, Nicolas l’emporte par... 51,5% contre 48,5%. Le ‘‘JDD’’ jongle désormais avec les demi-points ! Et la semaine suivante, le 25 mars, il récidive. Enorme titre en première page : ‘‘Bayrou, le coup d’arrêt ?’’ La question s’impose : le nouveau sondage Ifop lui fait perdre à peine un demi-point, de 22,5% à 22% en sept jours. De l’info béton à 100% ! » En effet...

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