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20 avril 2007

JL BIANCO LE 20 AVRIL revient sur la campagne de S. Royal

Vidéo Marianne2007.info:

Jean Louis Bianco, co-directeur de campagne de Ségolène Royal, revient sur la campagne.

    
Verbatim :
Marianne2007.info : Quel a été le meilleur moment de la campagne, si vous deviez faire un bilan ?
Jean-Louis Bianco :
Le meilleur moment de la campagne est encore à venir. C'est le soir du premier tour, si on est qualifié et le soir du 6 mai, si on gagne. Et puis plein de beaux moments. Hier soir, par exemple, avec Zapatero à Toulouse, parce que la salle était formidable, Zapatero lui-même a été très bien. Il a eu cette relation personnelle qu'on a vu, avec des regards d'amitié, et puis un magnifique discours de Ségolène Royal.

Et quel serait le pire moment ?
Le pire peut-être, c'est ce qu'on a appelé « le trou d'air », non pas parce qu'il y avait le trou d'air, mais parce qu'on avait le sentiment que le travail était fait, que la démocratie participative marchait, qu'il y avait des milliers de réunions (…) et puis dans l'opinion publique, aucune trace, dans la presse, peu d'intérêt. Il a fallu très longtemps pour que la presse parisienne daigne sortir de Paris. Ils sont revenus avec des articles formidables mais c'était très tard.

Avez-vous eu l'impression de ne pas être très bien traité par la presse pendant cette campagne ?
Ça dépend quelle presse. Globalement, oui, nous avons été moins bien traités que Nicolas Sarkozy. Il faut faire avec.

Ségolène Royal a annulé plusieurs entretiens récemment, elle a effectué des déplacements de dernière minute. Comment l'expliquez-vous ?
Elle ne fait pas campagne comme le système médiatique traditionnel le voudrait. Elle est active, réactive, elle fait les choses comme elle le sent. Elle ne veut pas être ligotée par un agenda. L'idée du déplacement de dernière minute, c'est qu'à un moment donné elle sent un rythme de campagne, une attente des gens, le besoin d'illustrer une de ses propositions. (…)

Est-ce que cela n'a pas occulté le grand virage social qu'elle a eu ces dernières semaines ?
Je crois que les gens ont vu ce qu'elle faisait. Ils ont vu qu'elle était à Aulnay (pour voir les ouvriers de PSA) et auprès des caissières de Champion. Ce n'est pas un tournant social. Cela fait des mois qu'elle voit des entreprises, des gens en difficulté mais aussi des choses qui marchent. Cette préoccupation pour l'emploi, c'est tout du long de sa campagne.

Ségolène Royal s'est déplacée ce matin dans le quartier de Montorgueil, à Paris, un quartier très « bobo ». Or on sait que François Bayrou fait de très bon score chez les bobos justement. Est-ce que François Bayrou ne serait pas votre premier adversaire pour le premier tour ?
Je ne crois pas que Ségolène Royal raisonne comme ça. Elle raisonne sur ses forces, sans regarder sur le côté, ni François Bayrou, Jean-Marie Le Pen ou Nicolas Sarkozy. Cette visite était un geste d'amitié à Paris et surtout à Bertrand Delanoë. C'est un geste personnel à l'égard d'une belle figure du PS. (…) Il y a une parenté entre eux. (…)

Est-ce que le comportement des ténors du parti, les éléphants, n'a pas été parfois un handicap dans cette campagne ?
Ce sont des discussions du passé. Quasiment la totalité d'entre eux ont joué le jeu. Ils ont tous fait beaucoup de meetings, de réunions. On ne peut pas leur reprocher un manque d'engagement. (…) Lionel Jospin, qui a les sentiments qu'il avait pour Ségolène Royal, a dit avec sincérité tout ce qu'il pouvait dire de positif. Il s'est engagé nettement, y compris contre certains mirages agités par Michel Rocard. Quant à Michel Rocard, il est dans la continuité de ce qu'il a toujours cru et pensé. Je ne crois pas qu'il ait cherché à mal faire (…). Michel Rocard est dans l'équipe de campagne de Ségolène Royal, il a travaillé avec nous. Après, il a dit ce qu'il avait envie de dire, qui est son système de pensée habituel.

Jean-Marie Le Pen a prédit qu'il serait au second tour avec la candidate du PS. Imaginez-vous une telle situation ?
Je ne sais pas. Les sondages sont fluctuants, tout le monde le voit. Même ceux qui sont fait le même jour donnent d'assez grand écarts. 30 % des gens sont indécis, donc c'est vrai que beaucoup de choses sont possibles dans les résultats. En tout cas nous sommes concentrés avec Ségolène Royal autour d'un objectif : se qualifier pour la finale.

Dans l'hypothèse où vous serriez au second tour, quels seraient les grands thèmes forts qui seraient abordés dans l'entre-deux tours ?
Les mêmes je crois. Il ne faut pas changer de thème tout le temps. Elle a un pacte présidentiel. Elle a des idées fortes. L'idée d'un société plus équilibrée, plus apaisée, une société où on essaie de rassembler, de passer des compromis plutôt que d'avoir des conflits, d'exacerber les différences et d'opposer les Français les uns aux autres. Elle a aussi une vraie préoccupation sur le logement, les délocalisations, la réduction des précarités. Donc elle continuera sur cet axe. Si Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy s'opposent au second tour, il y aura deux visions de la France et sans doute deux manières de gouverner. Une qui vise à rassembler, à dynamiser. L'autre qui trop souvent stigmatise : les fonctionnaire contre les non-fonctionnaires, les chômeurs contre les autres, les prétendus assistés contre les autres. C'est dangereux pour la France.

Y aura-t-il un débat ?
Bien sûr. Ségolène Royal était même prête à un débat avant le premier tour et c'est Nicolas Sarkozy qui l'a refusé.


Vendredi 20 Avril 2007

Propos recueillis par Anna Borrel et François Vignal

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