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7 juillet 2007

Une génération d'élus socialistes se désespèrent ...

Une génération d'élus socialistes se désespèrent au fil des présidentielles perdues

LE MONDE | 06.07.07 | 18h01  •  Mis à jour le 06.07.07 | 18h02   par Isabelle Mandraud

Eléphanteaux ou jeunes lions, toute une génération d'élus socialistes se consume dans l'attente. Deux défaites présidentielles, en 2002 et 2007, les ont privé de ministères et les condamne encore aujourd'hui à jouer les seconds rôles dans le parti.

Pis, les éléphants qui opèrent aujourd'hui un repli stratégique dans les organes de direction du PS regardent délibérément par-dessus leurs épaules en se tournant vers une génération, moins connue, de trentenaires ou de jeunes quadras, au nom du "renouvellement". François Hollande a promu Benoît Hamon, 40 ans, député européen, dans le rôle de porte-parole ; des jeunes fabiusiens et strauss-kahniens, prenant les sièges laissés par leurs mentors au bureau national, ont créé un club informel.

Du coup, quinze élus ont lancé le 4 juillet un appel à une rénovation "exigeante et sincère" dont ils ne veulent pas faire les frais. "L'immobilisme demeure la tentation dominante, écrivent-ils. Le processus engagé par la direction n'est pas à la hauteur." Parmi les signataires, qui se réuniront une première fois le 20 juillet, figurent les députés Gaëtan Gorce, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Patrick Bloche, Christophe Caresche, Christian Paul et quelques nouveaux venus comme Guillaume Garot, 41 ans, élu le 17 juin dans la Mayenne.

Mais la plupart n'en sont pas à leur premier tentative de rénovation, loin de là. En 1997, plusieurs d'entre eux, dont MM. Gorce et Montebourg, avaient créé le groupe "Rako" - du nom d'un restaurant proche de l'Assemblée. En 2002, après la défaite présidentielle, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, et, dans un premier temps, Julien Dray, avaient créé dans le même esprit le courant Nouveau Parti socialiste (NPS) pour permettre à la jeune garde de s'imposer. Peine perdue. Jusqu'ici, toutes ces tentatives ont échoué. "On ne peut pas assurer une perpétuité en politique, se désole M. Gorce. Dans tous les autres pays européens, le renouvellement se fait assez naturellement. Chez nous, il ne se passe jamais rien." "Rendez-vous compte, il y a encore des fabiusiens et des jospiniens qui se réunissent et qui écrivent !", ironise Manuel Valls, qui fut pourtant le porte-parole de Lionel Jospin à Matignon jusqu'en 2002.

Atterrée, cette génération voit la droite présenter de nouveaux visages quand elle, au PS, piétine et s'épuise dans les joutes internes depuis dix ans déjà. Rocardiens hier, fabiusiens, hollandais, plus récemment royalistes, ils ont tâté de tous les courants, rejoint toutes les écuries. Les reproches pleuvent sur François Hollande. Mais beaucoup reconnaissent que la responsabilité incombe à... Lionel Jospin, quand, en 2000, après le départ de Dominique Strauss-Kahn, il rappelle au gouvernement les plus capés, Laurent Fabius et Jack Lang et rate le tournant du renouvellement au pouvoir, comme dans le parti. Le 23 juin, au conseil national du PS, Manuel Valls avait prévu de conclure son intervention à la tribune ainsi : "Il n'y a aucune fatalité, nous ne sommes pas condamnés à être les éternels seconds !"

"LE SOCIALISME MUNICIPAL"

Des mots qu'il choisira finalement d'escamoter, mais inscrits dans l'esprit de nombre d'élus qui voient s'éloigner chaque jour un peu plus la perspective de s'imposer aux avant-postes. Pour certains, la tentation de se replier sur les responsabilités et les mandats locaux, "le socialisme municipal" comme on dit au PS, s'accentue. Pour d'autres, comme Vincent Peillon, qui se tient pour le moment prudemment à l'écart de l'initiative des quinze députés, la question du renouvellement est un "piège". NPS, qui a strictement reproduit les batailles d'appareil de ses aînés, est aujourd'hui à bout de souffle et M. Peillon voudrait "dépasser" la question des courants pour "rassembler leplus largement possible". "La direction va jouer le rajeunissement contre le renouvellement", redoute Gaëtan Gorce. Qui ajoute dans un soupir : "J'ai adhéré à l'âge de 16 ans, alors quand on me taxe d'impatience, ça me fait sourire."

Isabelle Mandraud

Article paru dans l'édition du 07.07.07

Mon commentaire: Un jour pourtant, un jour viendra . En attendant, écoutons Moustaki, "sans la nommer": un clic ICI

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