La franchise santé (suite)
A Dax, Sarkozy annonce une franchise médicale de 50 euros par an
NOUVELOBS.COM | 31.07.2007 | 19:09
Nicolas Sarkozy indique qu'elle servira à financer le plan de lutte contre le cancer et la maladie d'Alzheimer. Le PS y voit plutôt une mesure destinée à combler les déficits après "les 7 à 8 milliards de cadeaux fiscaux".
EXTRAITS:
Le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a annoncé mardi 31 juillet à Dax la création d'une franchise médicale "ne dépassant pas 50 euros par an" afin de financer le plan de lutte contre le cancer, la maladie d'Alzheimer et l'amélioration des soins palliatifs.
Cette franchise sera de 0,5 euro par boîte de médicaments, 0,5 euro pour tous les actes paramédicaux et de deux euros sur tous les transports sanitaires.
Cette franchise sera annuellement plafonnée à 50 euros par assuré social. En seront dispensés les familles aux revenus les plus modestes, les enfants et les femmes enceintes.
Cette mesure devra permettre de financer la lutte contre le cancer et contre la maladie d'Alzheimer ainsi que les soins palliatifs, désignés le 20 juin comme "chantiers présidentiels" par Nicolas Sarkozy.
Cinquième branche de l'Assurance maladie
Le président a par ailleurs annoncé la création d'ici "le tout début 2008" d'une cinquième branche de la protection sociale pour les personnes âgées dépendantes ou handicapées.
"J'ai demandé à Xavier Bertrand (ndlr: ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité) la mise en place d'une cinquième branche pour prendre en charge la dépendance, l'objectif étant la création de la branche début 2008", a indiqué Nicolas Sarkozy au cours d'une table ronde avec des professionnels de la santé dans un hôpital de Dax.
"Le défi de la perte d'autonomie et de l'allongement de la vie est un défi nouveau et structurel, a-t-il souligné.
Nicolas Sarkozy a fait ces déclarations à l'hôpital de Dax, dans les Landes. Accompagné par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et par la Secrétaire d'Etat à la Solidarité Valérie Létard, il s'est rendu au centre de gériatrie de l'hôpital qui abrite un service destiné à permettre le maintien à domicile des personnes en début de maladie d'Alzheimer, avant de participer à une table ronde avec des professionnels de la santé.
"Elles contrastent avec les 7 à 8 milliards de cadeaux fiscaux"
L'opposition n'a pas tardé à réagir à l'annonce du président. "Le masque est jeté", a commenté le député PS de Haute-Garonne Gérard Bapt. "Présentées comme destinées à financer le développement des soins palliatifs et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer, elles (les franchises) étaient en fait prévisibles au regard du déficit aggravé auquel doit faire face" la Sécurité sociale. "Ces mesures pourront rapporter plus d'un milliard d'euros en année pleine. Elles ne constituent pas l'amorce des réformes structurelles qu'appelle l'échec de la réforme" de la Sécurité sociale votée en 2004.
"Supportées par une majorité de patients, y compris modestes, elles contrastent avec les 7 à 8 milliards de cadeaux fiscaux qui viennent d'être faits aux plus grosses fortunes" avec le projet de loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat, dit "paquet fiscal".
"Mettre à contribution les malades et eux seuls"
Avec ces franchises, "les malades trinquent pour les malades", a réagit le Collectif interassociatif sur la santé, qui regroupe des associations de malades et de familles de malades.
Ces "franchises devaient initialement concourir au rétablissement des comptes de l'assurance maladie avant qu'elles ne soient justifiées par des besoins nouveaux et le plan Alzheimer", rappelle le collectif.
Pour le CISS, les franchises "ne contribuent quasiment pas à résoudre le problème du financement de l'assurance maladie", et "il s'agit bien, au fond et quoi qu'on en dise, de mettre à contribution les malades et eux seuls".
"C'est la poursuite d'un renversement déjà amorcé dans notre modèle de solidarité", estime le CISS, et "demain, ce seront donc encore un peu plus les malades qui paieront pour les malades, car les biens portants ne consomment pas de médicaments, ni de transports médicalisés, ni d'actes paramédicaux" (…)
Roselyne Bachelot précise la franchise médicale
NOUVELOBS.COM | 01.08.2007 | 11:53
Roselyne Bachelot a présenté une franchise médicale progressive (Reuters)
Le ministre de la Santé Roselyne Bachelot promet un système de franchise médicale "juste" qui financera des "priorités (...) partagées par l'ensemble des Français", dans un entretien mis en ligne mardi sur le site Web du Figaro.
"Les personnes titulaires de la couverture maladie universelle (CMU), soit 4,8 millions de Français, et de l'aide médicale d'Etat en seront exonérées. De même, les femmes enceintes ou les enfants en seront exclus", explique la ministre, précisant que "la concertation" avec les syndicats et les professionnels du secteur médical en septembre "permettra d'affiner les modalités techniques".
Financer la recherche contre Alzheimer et le cancer
Dédiée au financement d'un "plan de lutte contre la maladie d'Alzheimer", à "celui contre le cancer" et au "doublement des structures de soins palliatifs", cette franchise, présentée par le président de la République Nicolas Sarkozy mardi, n'excédera pas "50 euros par an par personne" et doit rapporter "environ 850 millions d'euros", évalue-t-elle.
"Nous estimons que ce plafond (50 euros, NDLR) ne sera atteint que par 10% à 15% environ de nos concitoyens", précise Roselyne Bachelot, soulignant que "ces franchises ne visent qu'à financer des priorités clairement affichées et partagées par l'ensemble des Français".
"Responsabiliser les assurés"
La mesure, "simple à mettre en place", doit par ailleurs contribuer à "responsabiliser les assurés", ajoute la ministre de la Santé, qui rappelle que "la France est le deuxième pays pour la consommation des médicaments derrière les Etats-Unis."
En France, "90% des consultations se terminent par une ordonnance, contre 45% aux Pays-Bas par exemple, et 5% des malades consomment plus de 250 boîtes de médicaments par an", rappelle-t-elle. (AP)
Mon commentaire: L'aveugle pousse le fauteuil du paralytique, qui lui prête ses yeux... Mais si, il y a de la solidarité! A tous les niveaux d'ailleurs: Bolloré prête son yatch à un candidat épuisé , et ... euh... là on n'en sait pas plus.