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16 août 2007

Sarcosuchus, coucou, et repentance

Le 27 juin je vous proposais quelques indications sur le le SarKosuchus Imperator (espèce disparue d'après certains scientifiques)  http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2007/06/27/5443197.html

Nous nous intéresserons aujourd'hui au profil du SarKoucou

(NB: le texte a subi quelques modifications ou ajouts , marqués en rouge. )

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LA GUERRE ENTRE COUCOU ET ROUSSEROLLE

Sarkoukou

Coucou ... coucou ... coucou ...

Avez-vous une pièce de monnaie en poche ? Il y a intérêt car la présence de cette précieuse pièce lorsque l'appel du Coucou retentit à vos oreilles en ce début mai, vous garantit prospérité pour un an (du moins, c'est ce qui se raconte dans nos campagnes ...).

Si cet appel (…) réchauffe le coeur de quelques 53% en ce joli mois de mai, il glace celui de bon nombre de petits passereaux : Accenteur, Rouge-gorge, bergeronnettes, pipits, rousserolles, bruants,...

Une lutte séculaire les oppose au Coucou.

L'enjeu ? Pour notre Coucou, assurer sa descendance; pour les "hôtes" (involontaires, faut-il le préciser) éviter d'avoir à nourrir cet ogre insatiable qui détruira la nichée et deviendra près de dix fois plus grand que ses parents adoptifs. DAVIES et BROOKE ont étudié en détail les interactions entre le Coucou et ses hôtes (…)

Dès qu'il est éclos, le jeune Coucou expédie par dessus bord tout objet se trouvant dans le nid. Sa mère ne pouvait pas faire ce travail à sa place car si les parents rousserolles acceptent de nourrir le jeune restant après la destruction du reste de la nichée, ils auraient immédiatement abandonné la partie si la femelle du Coucou n'avait laissé dans le nid que son seul oeuf.

(…)La lutte est pourtant inégale: le Coucou possède toujours une longueur d'avance. En effet, chaque Coucou est issu d'une lignée de Coucous apte à déjouer les possibilités de discrimination de l'espèce-hôte. Tandis qu'en raison du fait que le taux de parasitage reste malgré tout relativement faible, les individus-hôtes ne comptent pas nécessairement dans leurs ancêtres des individus ayant été confrontés au Coucou.

(…) Il est probable que la coévolution entre Rousserolle effarvatte et Coucou continue. Et lorsque vous vous réincarnerez sur notre jolie planète bleue (…) dans un peu moins de 5 ans , reprenez donc les expériences de Davies et Brooke et, peut-être, observerez-vous des Rousserolles effarvattes parfaitement capables de discriminer leurs jeunes de ceux du Coucou.

Mais c'est une autre histoire… D'ailleurs, elle commence à poser ses fondations!

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..Et maintenant, sans transition:

REPENTANCE JUSQU'OU ET SUR QUOI…? UN TRAVAIL DES HISTORIENS EST INDISPENSABLE… OUI MAIS

...La mémoire partisane du Président

Le refus de la repentance a pour objectif d’entraver le travail des historiens et de réunifier la droite.

Par Catherine Coquery-Vidrovitch, Gilles Manceron et Benjamin Stora, historiens. Libé : lundi 13 août 2007

On a vu apparaître, lors de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, le thème du «refus de la repentance». (…)

Etait visé d’abord le tournant qui s’est produit depuis le milieu des années 70 dans l’historiographie de la France sous l’Occupation depuis la France de Vichy de Robert Paxton et qui a abouti, vingt ans plus tard, à la déclaration du président Chirac de juillet 1995 sur les complicités de l’Etat français avec l’occupant. Nicolas Sarkozy l’a suggéré quand il s’est référé à cette période, dans sa manière de passer sous silence dans ses discours toute complicité de Français avec l’occupant : quand il a évoqué Guy Môquet sans aucune allusion au fait que ce sont des policiers français qui l’ont arrêté en octobre 1940 et des autorités tout aussi françaises qui l’ont livré comme otage à Châteaubriant au peloton d’exécution des nazis ; quand il a évoqué le sort de Léon Blum et de Georges Mandel en ne nommant que la Gestapo, sans parler des responsabilités de la milice et de Vichy.

Plus explicites encore ont été certains de ses soutiens. Tel Max Gallo, qui a été plus clair dans la critique du discours de Chirac en lui reprochant l’emploi des mots la «France a accompli l’irréparable» dans la phrase où il reconnaissait que des Français avaient, hélas, prêté main-forte aux déportations de Juifs depuis notre pays ; reproche injuste à un discours historique si on prête attention à la phrase suivante où Chirac rendait hommage à une autre France, celle de la Résistance. Ou telle Simone Veil, qui, au moment de l’hommage aux «justes» au Panthéon de janvier 2007, a revendiqué le fait de s’être toujours opposée à la diffusion du film le Chagrin et la Pitié à la télévision, présentant comme deux actes contradictoires le fait de rendre un tel hommage et celui de dire que des Français sous l’Occupation avaient sombré dans le déshonneur.

(…) Le choix du président de la République de ne faire aucune déclaration officielle lors de l’anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv qui a suivi son élection et d’en charger son Premier ministre - qui a, certes, rendu hommage au Chirac de 1995, mais aussi réduit l’antisémitisme de Vichy à sa soumission aux nazis -, ne constitue pas vraiment un démenti. D’autant que l’on voit Brice Hortefeux déplorer ( Libération du 27 juillet) que la «mémoire des morts pour la France passe aujourd’hui après la promotion de ceux qu’on présente comme morts à cause d’elle».

(…) La droite la plus conservatrice avait naguère coutume d’exalter l’œuvre des «quarante rois qui ont fait la France» et de réduire la Révolution française à la guillotine et à la Terreur. Longtemps incarné par l’Action française, ce courant s’est maintenu dans le villiérisme et une partie du Front national. Mais, dès lors qu’il devient de plus en plus difficile de glorifier la monarchie absolue, il a fallu trouver un biais : accuser ceux qui font de la Révolution française un moment fondateur de notre modernité de nier une partie de l’histoire de France. Celle-ci est présentée comme une totalité insécable, ce qui permet d’assimiler implicitement les valeurs de l’Ancien Régime à celles qui ont fondé la République.

Ainsi, dans le discours de Nicolas Sarkozy à Poitiers, le 26 janvier : la «gauche qui proclame que l’Ancien Régime ce n’est pas la France, que les croisades ce n’est pas la France, que la chrétienté ce n’est pas la France, que la droite ce n’est pas la France, cette gauche-là je l’ai accusée, je l’accuse de nouveau de communautarisme historique». Personne n’est cité, car on chercherait en vain un illuminé pour lequel la France n’aurait commencé à exister qu’en 1789, ou pour qui le Moyen Age ne ferait pas partie de notre histoire.

(…) Surtout, le thème vise à refuser un quelconque regard critique sur la colonisation. (…)

C’est lors des discours prononcés dans le sud de la France, à Toulon et surtout à Nice, que le candidat président a été le plus loin dans le thème de la réhabilitation diffuse de la colonisation, associé aux propos les plus durs sur l’immigration.

(..) Nicolas Sarkozy a même annoncé, le 31 mars, une décision qui consacre le refus de la repentance : la «création rapide d’une Fondation pour la mémoire sur la guerre d’Algérie», dans laquelle les associations de rapatriés auraient «toute leur place».

(…) Or, une fondation vouée à «l’œuvre positive» de la colonisation et à «l’antirepentance» n’a rien à voir avec l’histoire. Pas davantage qu’un Mémorial de l’Algérie française tel que celui annoncé à Perpignan. Le rôle des historiens n’est ni de prôner une quelconque repentance ni d’emboucher les trompettes de l’antirepentance en faisant écho à la vision du passé de certains témoins. C’est de prendre en compte toutes les mémoires et les mettre à l’épreuve de la recherche pour travailler patiemment à l’écriture d’une histoire, qui est, par nature, transnationale.

A l’opposé du travail historique, le discours de l’antirepentance entretient les guerres de mémoires. Il répond à des objectifs politiques, non seulement pour faire l’union des droites mais aussi pour gêner une gauche française qui, depuis sa coupure lors de la guerre d’Algérie, n’a jamais vraiment clarifié son discours sur la question coloniale (…)

En définitive, les «repentants» sont, pour l’essentiel, une nébuleuse fantasmée, et l’antirepentance a pour objectif, en matière d’histoire coloniale d’entraver l’évolution de l’historiographie scientifique sur cette page de notre passé. Le mot repentance fait écran. La seule demande réelle exprimée fortement dans notre société ces dernières années, en particulier depuis l’affaire Aussaresses et les réactions à l’article de la loi du 23 février 2005 n’est pas la repentance, mais bien la reconnaissance. C’est affaire non de morale, mais de savoir. Telle est la condition d’un véritable apaisement, aussi bien pour la société française, qui ne cesse de se diversifier, que, comme l’ont montré les réactions critiques de la presse africaine aux propos tenus le 26 juillet à Dakar par Nicolas Sarkozy, pour les relations futures entre la France et les pays qui ont été autrefois ses colonies.

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