MOBILISATION... en ordre dispersé!...
La journée de mobilisation du Jeudi 18 était-elle bien utile ?
La mobilisation contre la réforme des "régimes spéciaux" était au rendez-vous. Cette journée du Jeudi 18 surpasse même dans les transports le mouvement de 1995. Toutefois les rassemblements étaient bien minces sur le territoire pour venir appuyer les revendications des cheminots et autres professions relevant de ces régimes. 150 000 personnes dans toute la France, dont 25000 à Paris . Rien à voir avec le grand mouvement social de l'hiver 95.
Nul ne conteste depuis le rapport Rocard de....1991, la nécessité de réformer en profondeur notre système de financement des retraites si nous voulons conserver un système de répartition solidaire qui garantisse pour les générations futures un niveau de revenu décent.
Le Parti Socialiste en particulier reconnaît la nécessaire refonte des régimes dits "spéciaux". La critique formulée par le PS porte davantage sur la forme employée par le gouvernement notamment en entretenant un simulacre de négociation, que sur le fond. D'autre part, dans leur grande majorité, les français considèrent, que ces régimes spéciaux sont anachroniques et fleurent un corporatisme qui heurte leur exigence d'égalité.
L'angle d'attaque choisi par les syndicats concernant la politique sociale du gouvernement est selon moi contre-productif. Ils eussent été mieux inspirés de préparer une ample mobilisation des salariés en élargissant le champ des revendications : Au pouvoir d'achat, à la défense des services publics, aux régimes de protection sociale dans leur ensemble, en anticipant ainsi les affrontements promis par un programme gouvernemental anti-social connu depuis longtemps.
En se concentrant sur cette affaire des "régimes spéciaux", les syndicats s'alignent de fait sur la stratégie gouvernementale qui consiste à enfoncer des coins dans les tentatives de globalisation des luttes du mouvement social.
Ainsi, chacun se mobilise en ordre dispersé : Le monde judiciaire et les collectivités locales contre la réforme de la carte judiciaire, le service public contre les "régimes spéciaux", les taxis contre la déréglementation de leur statut, les internes contre l'atteinte à leur liberté d'installation. Regrettable image d'une société éclatée ou chacun paraît prêcher pour ses intérêts catégoriels oublieux de ceux de l'ensemble de la communauté. (ndlr: souligné par moi)
A la SNCF, il aura suffit de 24 heures pour faire éclater "le front syndical". Le syndicat majoritaire des conducteurs de train annonçant tout de go qu'il cessait le mouvement, considérant qu'il avait obtenu toute satisfaction lors de négociations directes avec la SNCF et le gouvernement......
La CGT ne manque pas, à bon droit de dénoncer le caractère "opaque" d'une telle manoeuvre. Mr Gauthier-Sauvagnac aurait-il dépêché un de ses porte-valises auprès des dirigeants du syndicat concerné ?
Le fait d'avoir montré "ses muscles" dans l'affaire des régimes spéciaux ne changera rien à l'affaire.......Le train passe.
FT
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Commentaire: Article de Françis Thill, sur le blog "CITOYEN ET REPUBLICAIN" , ici .
Qu'ont fait nos syndicats et partis politiques pendant les élections présidentielles face au projet de démolition de nos services publics et de notre protection et solidarité sociales?
Que font ils, aujourd'hui, nos syndicats? Que font nos partis politiques?
Merci à Francis Thill de souligner sinon l'inadaptation de l'action de nos syndicats ET de nos dirigeants de partis politiques, du moins leur incompréhensible choix de division .