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1 novembre 2007

La face cachée de Rachida Dati... et face cachée (si peu) du système.

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La face cachée de Rachida Dati

par Eric Pelletier et Jean-Marie Pontaut    LEXPRESS.fr du 25/10/2007

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La ministre de la Justice est aujourd'hui une star de la galaxie Sarkozy. Mais cette ascension est le fruit d'un parcours aussi atypique que méconnu. Famille, réseaux, études, politique: contre-enquête sur une réussite balzacienne, avec ses ombres et ses lumières.

Une brindille sur un volcan: à 41 ans, Rachida Dati porte les dossiers brûlants du gouvernement, de la loi sur la récidive à la réforme de la carte judiciaire. En propulsant Place Vendôme cette jeune femme frêle et séduisante, ni élue ni énarque, Sarkozy joue le velours de l'opinion contre la bure des préjugés. Rachida: le prénom claque comme une promesse d'avenir pour les enfants d'immigrés. Dati: le nom symbolise une France enfin égalitaire. Du jour au lendemain, la ministre, forte d'une belle cote de popularité, est devenue une héroïne républicaine et glamour.

Pourtant, son ascension sociale et politique ne se réduit pas à cette geste sarkozienne. Le personnage cadre mal avec cette image trop lisse. «Je n'avais pas un destin tracé», résume l'intéressée, qui n'aime pas qu'on gratte le vernis de l'icône. Sa réussite révèle en effet de formidables ressources intérieures, mais aussi une stratégie éprouvée de conquête du pouvoir. Elle recèle des blessures intimes et des zones d'ombre alimentant les rumeurs. Raconter la vie de Rachida Dati? «Vous n'y arriverez jamais, prévient cette dernière. Je suis la seule à en posséder toutes les clefs.» Nous en avons retrouvé quelques-unes. Certaines étaient, il est vrai, bien cachées. Elles se nomment famille, réseaux, études et politique.

SOMMAIRE de l'article : (clic sur les liens)

1. Sa famille
2. Ses réseaux
3. Ses études
4. La politique

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Compléments d'information

:

Sur l'Express

Dati: bilan des compétences

Dati chouchoute du Président

Dati, une ministre très tendance

Sur le Nvel Observateur

Contre la justice spectacle par Agathe Logeart (20.09.07)

Rachida Dati: et de cinq par Robert Schneider (06.09.07)

L'autre Dati par Florence Aubenas (16.08.07)

Dati: les ennuis commencent par Agathe Logeart (19.07.2007)

De Chalons sur Saône à Place Vendôme: Rachida Dati, icône et dame de fer. (12.07.07)

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Sur Internet

CV officiel de Rachida Dati sur le site du 1er ministre

Biographie de R. Dati sur le site du ministère de la Justice.

Les conditions d'entrée à l'Ecole Nationale de la Magistrature

Se faire un faux diplôme  (pour sourire)

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Et pour conclure, une analyse très  intéressante de  Danielle Bleitrach

(sur son blog : Socio13)

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"LA FACE CACHEE DE RACHIDA DATI EST CELLE D'UN SYSTEME et pas seulement d'un individu"

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Le journal l’Express présente un dossier sur Rachida Dati, on y découvre un personnage d’un arrivisme extraordinaire, faisant une cour sans frein aux puissants, un être jeune mais tendu vers sa seule réussite, prête à tout pour cela. Ce ne doit pas être la seule dans l’entourage très balzacien du président où la réussite sociale tient lieu de morale, les exemples se multiplient et rien que le ministère de Bachelot doit faire face à un arriviste affairiste au sport et un ami du président installé à Neuilly qui bloque tout intervention sur l’ordre des médecins pourtant convaincu de prévarication. Donc rien de tout cela n’a rien d’extraordinaire et les Rachida Dati ne sont que les produits du système d’abord celui du “enrichissez-vous!”, qui fut déjà le mot d’ordre  de la Restauration peinte par Balzac.

Mais il y a un ridicule qui ne pardonne pas en France, du moins jusqu’ici, c’est l’usurpation de diplôme. Dans ce cas c’est pire. Il est regrettable en effet que celle qui aurait pu  représenter la victoire contre les préjugés, être le témoin d’une promotion dont chacun pourrait se réjouir, devenir  le symbole du courage qu’il faut déployer pour étant issu du monde ouvrier, de l’immigration, une femme, et néanmoins pourtant accéder au pouvoir par son travail et son goût de l’étude, soit une tricheuse. Que cette femme fasse alors la démonstration que la voie royale est non seulement celle d’une flagornerie sans limite mais celle de la falsification des titres.

Dans ce cas, une escroquerie au diplôme constitue sur le fond la remise en cause d’un parcours au mérite qui aurait pu être exemplaire. Dans ce portrait, il y a effectivement des traits qui forcent l’admiration parce que l’on mesure à quel point il existe dans ce peuple que l’on méprise des trésors de courage, de solidarité. Quel drame qu’il faille les dévoyer pour les rendre efficaces, qu’ils n’aient plus l’héroïsme, l’engagement dans le bien public comme débouchés mais la courtisanerie, la falsification et finisse par aller  jusqu’à la dénégation du collectif dont les individus sont issus pour la seule ambition personnelle… La brutalité, la violence faite aux autres comme à soi-même… mais allons plus loin que la simple tricherie… Cette jeune femme, est prête à tout pour plaire à celui qui détient le pouvoir, elle mènera ses “missions” dans cette logique et aujourd’hui elle prétend réformer les milieux judiciaires au pas de charge, elle le fait en collant à la logique présidentielle, elle va de faits divers en faits divers pour s’allier l’opinion publique contre la magistrature. Donc ce portrait que nous présente l’Express n’est pas un simple viol de l’intimité, une nouvelle pipolisation d’un pouvoir qui se nourrit de ce type de manipulation publicitaire, mais bien la révélation d’un système qui mérite d’être étudié au delà de l’anecdote sur telle ou telle personnalité.


Nous sommes arrivés au stade ultime de la présidentialisation de la Ve République, déjà au départ il y a l’élection du président de la République au suffrage universel, puis grâce à Jospin, le passage au quinquennat, désormais c’est la monarchie.

Si l’on ajoute à cela la manipulation de l’opinion publique par les techniques publicitaires, les jeux dans lesquels ont excellé le couple présidentiel, le mépris du débat politique au profit d’un “contact direct avec le peuple par le biais des magazines”, nous avons Gala devenu la base d’un référendum permanent sur le prince et ses courtisans. La politique en temps direct avec la communication et le sondage d’opinion. L’élection présidentielle remplace toutes les institutions de la société civile, avoir été élu permet de mépriser les syndicats, de refuser les négociations, de s’appuyer sur l’émotion du fait divers, la caricature pour imposer des réformes choc dont on affirme au peuple bouche bée qu’il les a voulues et que des syndicats corporatistes, conservateurs voudraient l’en priver…

Si l’on ajoute à cela, le fait que pour accéder à la lumière des plateaux de télévision, il faut savoir se glisser dans l’événement. Non pas le fait mais sa représentation orientée par une politique basée sur les effets d’annonce, il devient impérieux de se situer dans le sillage des foucades présidentielles et l’agitation dans tous les domaines, comme nous le voyons dans “le grenelle de l’environnement”. Il faut approuver si l’on veut être entendu quitte à tenter de timides réserves sur les moyens réels des dites annonces. Le mensonge de hier (les 3 milliards vendus au Maroc) devient vérité d’aujourd’hui et nul ne s’en souviendra parce que demain il sera recouvert d’autres frivolités, d’autres mensonges.  Il y aura d’autres Rachida Dati, il y en a d’autres…

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Nous ne pouvons pas sortir individuellement d’un tel système, il faut reconstruire des collectifs, syndicaux, politiques. 

Danielle Bleitrach

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Mon commentaire: Merci à Danielle Bleitrach, pour cette analyse dont j'ai apprécié tous les termes.

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MISE A JOUR le 2.11.07

Le directeur de la rédaction de l'express dénonce les pressions de Rachida Dati

Rachida Dati se défend

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