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20 décembre 2007

Royal avec les ouvriers de Charles Jourdan pendant que le président s'amuse

ROMANS-SUR-ISERE (AFP) - 20/12/2007 19h39

"Je suis ici en solidarité. Restez debout!": Ségolène Royal, dans l'escalier de l'usine Charles Jourdan à Romans-sur-Isère, dit son "admiration" et sa "colère" devant les salariés dont l'entreprise a été mise en liquidation judiciaire.

Entourée de micros et caméras en nombre, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, chemise en daim et pantalon noir, arpente les salles, les chaînes de montage vides et rencontre pendant une heure et demie les ouvriers de cette entreprise, fleuron de Romans, "capitale de la chaussure de luxe".

Au milieu des escarpins de cuir ou de daim raffinés, de bottes somptueuses en lézard, les ouvrières ne cachent pas leur émotion. Des femmes ont la larme à l'oeil, évoquant leurs 35, 38 ou 40 ans d'entreprise.

Certains salariés affichent des visages maussades : "elle aurait dû venir avant...On est liquidés, on est morts..."

Interpellée, Ségolène Royal s'arrête, discute. Ici, elle se renseigne sur le nombre d'années de présence dans l'entreprise. "40 ans?", s'étonne-t-elle. "C'est vous la doyenne? Quand êtes-vous entrée?" "A 16 ans et demi", répond l'employée, les yeux embués, en anorak rouge.

Une ouvrière rousse, au verbe haut, dénonce les financiers qui ont mis à mal l'entreprise et ne veulent que "du profit, du profit".

Une autre parle, mais ne finit pas sa phrase, trop émue. Ségolène s'approche et l'embrasse.

Tous se relaient pour dire le "savoir-faire", "l'élégance", le "travail d'orfèvre", l'esprit de famille" de cette entreprise fondée en 1921, qui a chaussé Rita Hayworth, Grace Kelly, Mistinguett et même "le pape".

Tous se relaient pour raconter leur histoire: Charles Jourdan a été mis en liquidation judiciaire lundi entraînant le licenciement de ses 197 salariés après le retrait de l'Américain Omniscent, qui restait seul en lice pour la reprise après le départ de Repetto. Le chausseur avait été placé en redressement judiciaire le 12 septembre pour la troisième fois depuis 2003..

La présidente de Poitou-Charentes circule parmi les embauchoirs, les chaînes et compatit: "Je trouve atroce, abominable ces licenciements avant Noël". Les femmes opinent.

Une ouvrière parle d'"appel au secours", une déléguée du personnel lui dit: "nous lançons le dernier cri d'appel pour qu'un industriel sérieux nous reprenne".

Dans le petit musée du premier étage où sont conservés les précieux modèles, elle "lance un appel aux industriels sérieux". C'est un "outil de travail qui ne doit pas mourir".

Ségolène Royal est venue, car elle a vu la "détresse" des salariés. Se disant "femme politique" avec "un peu de pouvoir médiatique", elle s'est mise "au service d'une cause" qu'elle croit "être très bonne". "S'il y a un petit espoir de faire bouger les choses, il faut y aller", lance-t-elle, elle qui n'a apporté que sa "modeste présence".

Et elle évoque une prochaine rencontre des salariés le 3 janvier avec Eric Besson, secrétaire d'Etat à la porspective, élu du département, et transfuge du parti socialiste. "Preuve que ça a bougé", selon elle.

A la fin de la visite, un délégué lui offre "au nom du CE" deux paires d'escarpins, rouge et noire.

A l'extérieur de l'usine, avant de repartir pour Paris, elle lance: "En voilà assez de cette cruauté sociale, de ces entreprises qui ferment et délocalisent", avant de lâcher le vrai message de cette visite: "le Président s'amuse et la France souffre".

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