Cambriolage chez Mme Royal en 2006: son avocat ironise sur la suspecte
PARIS, 11 juil 2008 (AFP) -
L’avocat de Ségolène Royal, Jean-Pierre Mignard, a ironisé vendredi sur le profil de la jeune femme
... suspectée d’avoir cambriolé le domicile de l’ex-candidate PS à la présidentielle en août 2006, se demandant si elle était juste entrée dans l’appartement par "curiosité".
"Aucun
vol n’a été commis chez Mme Royal lors de cette visite", écrit l’avocat
dans un communiqué. "La suspecte, présentée comme délinquante
d’habitude, "rompue au cambriolage de droit commun", aurait donc ce
soir-là exercé son activité habituelle à titre bénévole, mue par la
seule curiosité.C’est assurément une originalité".
Une femme de 23 ans, originaire de
l’ex-Yougoslavie, a été identifiée par les services de police comme un
possible auteur du cambriolage du domicile de Ségolène Royal le 16 août
2006, avait-t-on appris jeudi auprès du ministère de l’Intérieur.
M. Mignard a par ailleurs demandé au "procureur de la République d’être dorénavant la seule personne autorisée à communiquer dans ce dossier, le cabinet de monsieur le président de la République n’étant pas en charge de l’enquête préliminaire".
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L'UMP tire en groupe contre Ségolène Royal
C’est un concours de bons mots...une avalanche de petites phrases qui s’est abattue sur Ségolène Royal en 48h. Depuis qu’elle a établi mardi sur France 2 «un rapport» entre la fouille de son appartement cambriolé et son accusation de «mainmise du clan Sarkozy sur la France», l’ex-candidate socialiste est la cible d’un tir groupé de l’UMP.
Florilège des petites phrases:
- «Mme Royal perd le contrôle d’elle-même», François Fillon, Premier ministre
- «Mme Royal devrait avoir droit à une aide psychologique», Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP
- «Je trouve que Ségolène Royal, ça devient un peu de plus en plus "Les Malheurs de Sophie"», Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’Emploi
- «Il s’agit d’une personnalité politique fragile, et donc ce n’est pas de mon point de vue une personne de premier rang», Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre
- «Décidément Mme Royal se trompe de voie: ce n’est pas en passant par les égouts qu’elle parviendra à l’Elysée!», Nadine Morano, secrétaire d’Etat à la Famille.
Une telle unanimité ne doit rien au hasard, c’est tout du moins ce que croit Aurélie Filipetti, députée PS de Moselle et proche de Ségolène Royal: «Tout cela est programmé: c’est une stratégie de communication de tir groupé pour décrédibiliser Ségolène Royal. La cellule de communication autour de Pierre Charon à l’Elysée utilise les mêmes méthodes pour s’attaquer à elle ou vendre le dernier album de Carla Bruni», déclare t-elle à 20minutes.fr.
«C’est une opposante qui me va très bien»
Auto-proclamé spécialiste de Ségolène Royal, Dominique Paillé, ancien
député UMP des Deux-Sèvres, plaide au contraire l’indignation
généralisée: «On a tous été scandalisé, c’est une réaction spontanée.
D’autant que ses propos sur le cambriolage étaient précédés de déclarations indignes sur Ingrid Betancourt: elle persiste et signe», explique t-il à 20minutes.fr.
Le nombre de réactions indignées des membres de l’UMP montre toute
l’attention portée à l’ex-candidate à la présidentielle. Nicolas
Sarkozy en ferait son adversaire préférée: «Surtout qu’on me la garde
et qu’on ne la change pas. C’est une opposante qui me va très bien»,
confiait le président de la République en marge d’un déplacement à
l’étranger, d’après «Libération».
La méthode Hillary
Aurélie Filipetti réfute cette interprétation: «Sous-entendre que c’est
l’opposante préférée de Nicolas Sarkozy en vue d’une réélection en
2012, ce n’est qu’une stratégie de communication. Hillary Clinton avait
utilisé cette méthode contre Barack Obama en décrétant qu’il était
l’opposant préféré de John McCain. Avec le succès que l’on sait».
Pierre Andrieu AFP ¦ L'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle, Ségolène Royal, le 7 juin 2008 à Tonneins
Vincent Glad