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5 septembre 2008

Vincent Peillon, député européen PS : «Pourquoi pas un contrat de gouvernement avec Bayrou»

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/350256.FR.php   

Recueilli par MATTHIEU ÉCOIFFIER

QUOTIDIEN : vendredi 5 septembre 2008

44 réactions 

 

 

Vincent Peillon, député européen proche de Ségolène Royal, vient de publier La révolution française n’est pas terminée (Seuil). Il réagit aux propos de François Bayrou, président du Modem, dans Libération d’hier.

 

Pour François Bayrou, «l’idéologie du socialisme est déracinée». Qu’en pensez-vous ?

Il faut être réaliste. Sur le plan électoral, les résultats aux municipales et aux législatives n’ont pas apporté la preuve d’un déracinement du socialisme. Et François Bayrou, qui a trois députés, a emporté ses rares victoires aux municipales essentiellement lorsqu’il était allié avec nous ! Je pense que le socialisme, si on veut bien ne pas le caricaturer, et à condition qu’il se ressource à la tradition socialiste républicaine française, est une idée extrêmement moderne. Ce n’est pas nous, c’est Bayrou qui est déraciné. Nous restons les mêmes, et lui change. Avant 2002, il participait à des gouvernements de droite et, jusqu’en 2007, il était dans la majorité de Chirac, Villepin et Raffarin. Maintenant, il ne s’y reconnaît plus. La question qui se pose aujourd’hui est celle de la modernisation du PS. Et du réenracinement de Bayrou.

Bayrou serait donc devenu de gauche ?

Démocrate chrétien de droite, puis démocrate social, il se rapproche à grande vitesse des sociaux-démocrates. Sous réserve de sortir de l’ambiguïté et en déclinant ses bonnes intentions en propositions concrètes. Lorsqu’il dit : il faut «une Europe indépendante et forte», veut-il réguler la mondialisation ? Il se déclare favorable à un développement économique soutenable fondé sur l’intelligence, la recherche et l’éducation, et à une répartition la plus juste possible des richesses. On a envie de lui dire, en parodiant le marquis de Sade : «François, encore un effort» !

Au PS, le Modem reste pour beaucoup un épouvantail ?

A l’intérieur de la gauche, il y a toujours eu des liens avec les chrétiens sociaux, comme Jacques Delors dans l’aventure d’Epinay [lors du congrès de rassemblement des socialistes en 1971, ndlr]. Dans ce débat hypocrite, il faut de la clarté. Il y a une double hypocrisie à lever, chez Bayrou comme au PS. Au Parlement européen, les partisans de Bayrou siègent dans le groupe libéral, dont les votes sont en complète contradiction avec ce qu’il professe aujourd’hui. Il devra choisir aux élections européennes de 2009. A l’intérieur du PS, il faut cesser l’hypocrisie de ceux qui désignent le Modem comme le mal absolu, le symbole de la dénaturation du socialisme, alors que, au premier tour des municipales, Michel Destot [proche de Dominique Strauss-Kahn, ndlr] à Grenoble, Martine Aubry à Lille et tant d’autres ont fait alliance avec les candidats du Modem. Ce serait une bonne occasion de mettre les discours en cohérence avec les actes. Si l’on veut battre la droite de Sarkozy, il faudra bien entrer dans un débat sincère qui pourrait à terme déboucher sur un contrat de gouvernement. De quoi former un nouveau camp des progressistes, attaché notamment aux progrès démocratiques, économiques et sociaux dans un pays où la pauvreté augmente, où les protections sont mises à l’encan et où les services publics, comme la Poste, sont durement attaqués.

Alors, François Bayrou, futur meilleur candidat du camp progressiste en 2012 ?

Quel que soit son talent, je ne crois pas à l’homme providentiel, au recours, à l’aventure individuelle. Si Bayrou avait été cohérent, il aurait dû soutenir Ségolène Royal au second tour de la présidentielle. C’était la clé pour battre Sarkozy. A lui de faire un pas de plus et de constater que le «ni droite ni gauche», ça ne marche pas. Le PS n’est en rien inquiet. Le socialisme démocratique et républicain sera l’avenir de la France, à condition qu’il se modernise.

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