Suites de l'UE du PS à La Rochelle.: mini revue de presse
Pierre Moscovici : le talk du Figaro le 2.09.08: Lire retranscription de l'interview .
Extrait:Vous parliez de rassembler également avec Martine Aubry. On avait cru
comprendre que vous deviez la voir aujourd'hui. Finalement, pas de rendez-vous
aujourd'hui. Y en aura-t-il un demain ou après-demain ?
Bientôt,
mais il faut laisser d'abord retomber l'émotion de cette université ratée. Puis
je crois qu'il faut aussi qu'elle réfléchisse. L'image du week-end n'a pas été
bonne pour Martine Aubry.
Lettre de Claude Bartolone aux signataires de la contribution de L. Fabius : "reconstruire à gauche"
Extrait: Chère camarade, cher camarade,
Mais que s’est-il donc passé à la Rochelle ? C’est la
question que se posent les militants, sympathisants, électeurs qui ne s’y
trouvaient pas et qui sont souvent déboussolés, voire dégoûtés. On les comprend
: à lire les commentaires, les trois jours de l’université d’été n’auraient été
que pugilat, divisions, repli du parti sur lui-même… Pour démêler le vrai du
faux (....)
A ce stade, Martine Aubry présente de nombreux atouts qui
font d’elle un pivot de ce rassemblement. Elle symbolise la gauche qui réussit
localement. Elle porte une ligne politique qui ne confond pas la gauche et la
droite. Elle refuse la présidentialisation et se place sur le terrain collectif.
Claude Bartolone déplore une "chasse à l'homme " orchestrée au PS contre Laurent Fabius
Extrait: (...) "elle est la seule responsable politique candidate au poste de premier
secrétaire, qui n'est pas considérée comme présidentiable à l'heure où
nous parlons, tout en n'étant pas disqualifiée pour cette élection
présidentielle", constate Claude Bartolone
(ndlr: stupéfiante formule qui me fait douter cde ce que j'avais pu comprendre: certains veulent un présidentiable, d'autre pas. Une troisième voie semble alors s'ouvrir grâce aux réflexions de C Bartolone : ceux qui ne le sont pas tout en pouvant l'être? Tout comme Martine Aubry? C'est bien ça? Ai-je bien tout compris?
Mais alors il me semble qu'il y a là un manque de cohérence... et beaucoup de contradictions en si peu de temps: cf ci dessus la "lettre de C. Batolone)
Extraits: Ils s'étaient jusqu'alors tenus en retrait des jeux d'alliance dans la perspective du congrès de Reims, en novembre, et s'apprêtent à publier un appel en faveur de la "constitution sans exclusive" d'une "majorité large, unie, soudée par le ciment des convictions et du respect".(…) Le texte réclame "une analyse radicale et lucide des évolutions de la société, de nos propres manquements" et préconise "des ruptures nécessaires" à l'égard "de [la] doctrine, [du] projet mais aussi [des] manières de [s'] organiser, de vivre ensemble et d'agir" des socialistes.
Vincent Peillon réagit aux propos de François Bayrou, président du Modem, dans Libération d’hier.
A l’intérieur du PS, il faut cesser l’hypocrisie de ceux qui désignent le Modem comme le mal absolu, le symbole de la dénaturation du socialisme, alors que, au premier tour des municipales, Michel Destot [proche de Dominique Strauss-Kahn, ndlr] à Grenoble, Martine Aubry à Lille et tant d’autres ont fait alliance avec les candidats du Modem. Ce serait une bonne occasion de mettre les discours en cohérence avec les actes. Si l’on veut battre la droite de Sarkozy, il faudra bien entrer dans un débat sincère qui pourrait à terme déboucher sur un contrat de gouvernement. De quoi former un nouveau camp des progressistes, attaché notamment aux progrès démocratiques, économiques et sociaux dans un pays où la pauvreté augmente, où les protections sont mises à l’encan et où les services publics, comme la Poste, sont durement attaqués. (...)
Il y a une double hypocrisie à lever, chez Bayrou comme au
PS.
(…) Si Bayrou avait été cohérent, il aurait dû soutenir Ségolène Royal au second tour de la présidentielle. C’était la clé pour battre Sarkozy. A lui de faire un pas de plus et de constater que le «ni droite ni gauche», ça ne marche pas. Le PS n’est en rien inquiet. Le socialisme démocratique et républicain sera l’avenir de la France, à condition qu’il se modernise.
Vincent Peillon: Que tous ceux qui veulent vraiment du neuf, que l'espoir trouve son chemin, s'associent dans ce Congrès et qu'on ouvre un nouveau cycle politique.
(...) Il y a dans ce parti beaucoup de gens respectables ;
donc on peut respecter une minorité : il y a une façon de vivre ensemble,
même quand on ne pense pas la même chose sur tout. Mais il y a des gens qui
pourrissent cette situation, qui ne respectent pas les règles collectives, qui
font toujours des combines.
J'ai quitté François Hollande en 2002, parce qu'il n'a pas voulu, après
pourtant ce choc du 21 avril, faire la refondation nécessaire. Il a refait des
vieilles alliances - Fabius, Strauss-Kahn, etc. Ils l'ont tué, comme ils tuent
tout le monde, comme ils se tuent eux-mêmes d'ailleurs. Mais ils s'obstinent.
Et ils peuvent nous tuer collectivement. Donc je dis basta ! Que tous
ceux qui veulent vraiment du neuf, que l'espoir trouve son chemin, s'associent
dans ce Congrès et qu'on ouvre un nouveau cycle politique.(...)
J'y étais, à la Rochelle, avec trois camarades de section.
Nous avions prévu d'y séjourner jusqu'à dimanche. Mais face au spectacle
lamentable que donnait les principaux ténors, nous avons pris la tangente dès
samedi.
De cette court séjour à la Rochelle, j'en ai tiré trois évidences:
1° Ségolène Royal - malgré les allégations journalistiques et de ses
détracteurs - jouit d'une popularité très forte auprès des militants qui l'ont
longuement acclamée à l'occasion de son discours ouvrant l'université d'été.
2° Elle a eu une formidable intuition en ne s'attardant pas à la Rochelle. Elle
a ainsi pu préserver son image en ne participant aux combines auxquels se sont
livrés les autres. Certains militants disent qu'elle a snobé l'université
d'été. Ces militants là sont généralement des partisans de ses adversaires.
Mais la majorité de ceux qui étaient à la Rochelle ne lui tiennent pas grief.
Bien au contraire...
3° Bertrand Delanoë a pu mesurer le décalage entre sa popularité sondagière et
la réalité sur le terrain. Les militants ne se bousculaient pas autour de lui.
Malgré sa volonté de se rendre disponible, il ne suscite pas le même
enthousiasme que Ségolène Royal. Avec des troupes squelettiques, le voilà
contraint de faire alliance avec Hollande qu'il critiquait pourtant il y a pas
si longtemps.
Martine Aubry a démontré - de façon éclatante - qu'elle était prête à toutes
les compromissions et à toutes alliances contre nature pour occuper le premier
rôle.
Conclusion: Seuls les plus acharnés et les aveugles croient que Ségolène Royal
va être balayée pendant le congrès. Ils risquent d'être surpris. L'ambiance
qu'il y aura au Zénith va leur donner l'avant-goût de son triomphe reimois.