Réfugiés afghans: chasse à l'homme, puis un charter pour Kaboul
Goncourt et chasse à l’homme
Communiqué LDH et déclaration d’Atiq Rahimi
Jeudi
6 novembre 2008 : sur ordre du ministre de l’Identité nationale, le préfet
déclenche la chasse aux réfugiés afghans autour de Calais. Hélicoptères munis de
projecteurs, battues organisées dans les forêts… Pendant que le gibier est ainsi
rabattu, les journalistes prévenus par des militants associatifs sont eux-mêmes
encerclés par la police sur le parking de l’hoverport de
Calais. Vendredi
7 novembre 2008 : nouvelle traque, retour des hélicoptères, des projecteurs
et des chiens policiers pistant l’odeur des Afghans. Le président de
l’association Salam est ceinturé, mis torse nu, menotté et placé en garde à vue…
pour « outrage », un délit qui submerge décidément les tribunaux ces
temps-ci. La chasse a été bonne : 54 Afghans de plus sont placés en
rétention à Coquelles. Lundi
10 novembre 2008 : le prix Goncourt est décerné à Atiq Rahimi, écrivain
afghan, qui a dû s’exiler au Pakistan en 1984 avant de demander l’asile en
France. Mardi
11 novembre 2008 : la
France La
Ligue la France.
Elle Paris,
le 11 novembre 2008
Lire l'article sur le site de la LIGUE DES DROITS DE L'HOMME
Informé de l’arrestation dans la région de Calais de dizaines de jeunes Afghans qui
tentent de passer en Grande-Bretagne, de leur placement en rétention au CRA de
Coquelle et des menaces d’expulsion par charter qui pèsent sur eux, l’écrivain
franco-afghan Atiq Rahimi, prix Goncourt 2008 fait la déclaration suivante :
La présence en France de ces 54 jeunes afghans témoigne de la situation que
connaît actuellement l'Afghanistan.
Les renvoyer dans leur pays c'est les condamner à un avenir incertain, c'est prendre
le risque de les laisser aux mains des fondamentalistes qui détournent le désespoir
de cette jeunesse à des fins religieuses extrémistes.
Pour combattre l'obscurantisme , les armes à notre disposition sont multiples; mais
la plus sûre et la plus efficace est l'éducation. En offrant l'asile à ces jeunes, comme
elle le fit pour moi en 1985, la France les aidera à poursuivre leurs études et à ne
pas tomber dans l'abîme de l'ignorance.