Le PS "nouveau": et bla et bla et bla...
Réaction au texte d'orientations politiques de Martine Aubry
Martine Aubry a soumis ce matin ce texte d'orientations politiques pour 2008-2011 au conseil national, qui l'a adopté.
Le document a été élaboré après de longues discussions avec les amis de
Benoît Hamon et de Bertrand Delanoë. Il a été envoyé à Ségolène Royal
hier vers midi. Soit plusieurs jours après les autres. Tout un
symbole...
Toujours la même anectode qui pourrait être amusante si elle n'impliquait pas l'avenir de notre pays : "Nous refusons toute alliance avec le Modem", écrit celle qui en a passé... un
à Lille en mars dernier pour les municipales.
Lire le texte en PDF (Source: Le blog politique de l'Express)
Morceaux choisis directement dirigés contre Ségolène Royal, donc peut-être contre (peut être plus de) 50 % des militants qui ont voté pour elle.
"Nous n'admettrons pas de voir notre parti se transformer progressivement en un parti au service d'une candidature"
La dernière fois que c'est arrivé, c'était en 1980, soit un an avant la
victoire de François Mitterrand, il serait effectivement dommage que
cela se reproduise. Grâce aux gardiens du temple, il y a peu de risques
pour le moment que ça se reproduise...
"Nous refusons toute alliance avec le Modem"
J'ai déjà commenté cette phrase plus haut, dans l'article précédent.
"Maintenir
un esprit militant, forger et porter des analyses communes, débattre
sérieusement, est une actualité plus grande que jamais si nous ne
voulons pas avoir comme horizon que l'actualité immédiate, oubliant que
nous portons une histoire qui est aussi une boussole pour l'avenir..."
L'avenir est fait d'Histoire, mais l'Histoire ne fait pas l'avenir.
Qu'avaient en commun Jean Jaurès, Léon Blum ou François Mitterrand, au
delà de leur "étiquette" de gauche ? Ils ont été chacun, à leur époque,
modernes. Ils ont su, tout en gardant leur Histoire, s'affranchir des
"boussoles" un peu trop dogmatiques. L'Histoire n'est pas un dogme, et
la modernité n'est pas une insulte à l'Histoire.
"Le
Parti Socialiste doit être exemplaire dans ses pratiques démocratiques.
Un travail commun doit être mené pour fixer des règles claires et
identifiées pour le suffrage militant"
Les règles
existent déjà. Grosso modo, ces règles disent "les militants votent, et
on compte leur voix, et celui qui en a le plus a gagné". Jusque la tout
est simple.
Dans un parti démocratique, il n'y a normalement pas besoin d'ajouter
"Il est interdit d'empêcher des militants de voter", "il est interdit
de faire voter des gens qui n'existent pas", "il est interdit
d'éteindre la lumière pour remplacer les urnes" ou alors toutes les autres excentricités qui ont permis à
Martine Aubry de présenter ce texte aujourd'hui.
"Il
nous faudra aussi étudier et débattre sérieusement la question du mode
de désignation de notre candidat à l'élection présidentielle, que nous
n'avons pas réglé dans notre dernière réforme statutaire."
Pour rappel, la dernière désignation
s'est faite par les militants, qui ont voté pour une candidate à 60 %.
Que faut-il revoir dans cette procédure ? Certains, et j'en fais parti,
pensent qu'il faut ouvrir plus largement cette désignation à l'ensemble
des Français de gauche. Vu la teneur du discours de ce matin, je doute
que ce soit vraiment ce à quoi elle pense...
Donc que faut-il revoir ? Est ce à mettre en lien avec la phrase
précédente ? C'est à dire qu'en 2006, l'écart était trop important pour
prendre en compte d'éventuelles tricheries et qu'il faudra faire en
sorte que cela ne se reproduise plus ?
Lors de sa désignation officielle, j'ai espéré que Martine Aubry fasse
quelque chose ce parti à la dérive. Je le lui souhaite toujours, mais
au vu de ses dernières déclarations et son ratage sur des conditions de
rassemblement, en tant que militant socialiste plus qu'inquiet. J'ai
toujours fait passé mon engagement pour le parti avant mon engagement
envers une personnalité de ce parti (en l'occurrence Ségolène Royal) et
en tant que militant de ce parti, pour lequel je milite depuis déjà
deux ans, je me dis que nous ne prenons pas le bon chemin, et suis
affligé de ce que ses dirigeants en font. Ceux qui le dirigent depuis à
peine deux semaines réussissent à faire presque pire que ceux qui l'ont
amené au naufrage ces 11 dernières années, car ils le font ouvertement,
d'une façon outrancière et dans un seul but : leur promotion
personnelle, qui passe par une véritable extermination des convictions
de 50% des militants.
Thomas L., webmaster de ce blog
Aubry : le temps des parrains
Au départ, elle était seule. Pour éliminer Delanoë puis Royal,
elle a noué une alliance de fer avec deux protecteurs de l'ombre : DSK et
surtout Fabius. C'est aujourd'hui le dilemme de la nouvelle première
secrétaire. Soit s'émanciper, au risque de briser sa courte majorité. Soit
remercier, au risque de ne pas pouvoir rénover (...). Pour défendre «Titine»,
sur la place de Paris, mieux vaut donc se tourner vers Alain
Minc, son vieux copain du temps où elle était encore la madone des patrons. Le
voltigeur de Sarkozy est le témoin de moralité d'Aubry (...)