Royal, Obama... et PS
On ne veut pas être exagérément cruel, mais on n'y peut rien : une fois
de plus, le PS s'est fait plumer par Ségolène Royal. Sans doute
préoccupés par leur prochain communiqué, les dirigeants de la rue de
Solférino n'ont même pas vu s'envoler Ségolène Royal. Ils parlaient
Sarkozy, elle entonnait Obama. Ils tenaient boutique, elle était à
Washington. Ils polémiquaient, elle allait respirer l'histoire en
marche.
Serait-il maudit le PS, ou ses dirigeants endormis ?
Ils font piteusement valoir que la question ne s'était même pas posée,
qu'il n'était pas dans la tradition d'envoyer quiconque à
l'intronisation des présidents américains. Typiquement le genre de
considération dont se tape Ségolène Royal. Ça ne se fait pas ? À plus
forte raison faut-il foncer ! Au moins, Ségolène Royal se
démarque-t-elle de ses petits camarades en cela, par son sens de
l'initiative, par sa désinvolture des traditions ou des rituels, par
son goût médiatique d'être là où ça se passe... en quoi elle ressemble
à Nicolas Sarkozy.
Et l'on n'en revient pas que Martine Aubry et ses amis se soient encore laissé surprendre par l'activisme de leur bête noire. Déjà, elle s'était imposée en passagère clandestine aux obsèques de François Mitterrand ; elle s'était seule portée volontaire pour aller soutenir la nouvelle présidente du Chili, Michèle Bachelet ; et quand tous les éléphants en groupe allaient rituellement, le temps d'un anniversaire, s'agenouiller sur la tombe de Mitterrand, elle filait ailleurs, libre, sinon insolente, de préférer l'action à la commémoration. Comment aurait-elle pu rater le moment Obama ? Comment ne pas surfer sur cette passion planétaire ? Elle n'aurait plus été Ségolène Royal, voyeuse, culottée et provocante, celle à qui le PS, décidément, n'arrive pas à se faire. Et encore moins à contrer.
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