Affaire Kouchner: la vérité éclate
Par PERRINE CHERCHEVE dans Marianne n°621 du 14 mars 09
Après le procès, l'enquête, enfin. Un mois après la sortie du livre de Pierre Péan le Monde selon K*, qui a été l'objet d'attaques d'une violence inouïe, les journalistes sont partis à la pêche. Résultat, le scoop de Péan, qui révèle comment Bernard Kouchner s'est compromis en rédigeant pour des potentats africains des rapports généreusement rétribués, est confirmé.
Mieux, Libération et le Monde, qui ont poursuivi les investigations, nous en apprennent de belles sur les activités de consultant du french doctor. Des faits qui, soit dit en passant, rendent inepte la défense du ministre des Affaires étrangères, relayée par de nombreux médias.
Souvenons-nous : le 5 février, quatre jours après la publication des bonnes feuilles du Monde selon K dans Marianne, Bernard Kouchner riposte dans une interview au Nouvel Obs et exhume du livre le mot « cosmopolite », faisant peser sur l'auteur le soupçon d'antisémitisme. Dans la foulée, les avocats du ministre annoncent qu'il y a matière à porter plainte... sans donner suite. Le lendemain, le Monde qualifie le livre de « mélange nauséabond qui en dit davantage sur l'auteur que sur sa cible ». En quelques heures, l'affaire Kouchner devient l'« affaire Péan ». Jusqu'à ce rebondissement inattendu : le 5 mars dernier, le Monde révèle que le président gabonais aurait profité de l'entregent de Kouchner pour obtenir un crédit du FMI. « Le Monde, qui m'a tapé dessus, me cite comme si j'avais fait un bon travail, c'est surprenant», s'étonne Pierre Péan, qui ne savoure pas encore sa réhabilitation. «J'ai un certain nombre d'heures de vol, dit-il. Mais, si j'avais 40 ans, je serais mort. » • * Fayard.