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29 mars 2009

Le Queen-Martine en panne de gouvernail

            

Sur PUZZLE SOCIALISTE

            

queen-marftine.1238230198.jpgTropisme imputable à quinze années de chroniques automobiles, l’image du moteur tournant à vide s’est d’abord imposée. Le PS serait un quatre-cylindres (les motions A, C, D et E de Reims) menacé de sur-régime (il court derrière les manifs, dénonce les atteintes aux libertés, réclame une loi contre les rémunérations excessives des patrons…) mais qui n’embraierait sur pas grand’chose. Mais en  réalité, ce n’est pas un problème de transmission qui affecte ce parti. C’est un problème de direction, d’orientation. D’où l’image, probablement mieux adaptée, du navire en panne de gouvernail.
 

queen-mary.1238230594.jpgAinsi donc, le paquebot Hollande (il y eu bien un paquebot France) rouillait à quai dans le port de Solferino. Depuis le naufrage de 2002, il n’avait jamais pu reprendre la mer. En novembre, un nouvel équipage a pris les choses en main et le bâtiment a été rebaptisé Queen Martine. Depuis quelques mois, une épaisse brume gène la visibilité de toutes les mers de la planète mais les amarres ont été larguées. Dans la salle des machines, de grandes pelletées de communiqués du secrétariat national ont été jetées dans les chaudières médiatiques (ca ne fait pas vraiment avancer le paquebot mais de belles volutes de fumée s’échappent des cheminées). Foin de mauvais esprit : un contre-plan de relance a été élaboré, les manifs n’ont plus été désertées, un Laboratoire des idées a été constitué, le contact radio avec les socialistes européen a été rétabli et un Forum des territoires mis sur pieds. Reste un détail : il y a quelqu’un à la barre mais il n’y a pas de gouvernail.

En ces tequeen-mary-2.1238230635.jpgmps de crise et de désarroi social – et « sociétal », n’ayons pas peur des grands mots - la fonction de l’opposition doit être de proposer une autre direction. De Tony Blair à Barack Obama en passant par Nicolas Sarkozy, ceux qui ont ces dernières années remporté des élections ont su donner du sens à leur discours avec un message lisible et des priorités identifiées, hiérarchisées. Les électeurs avaient le sentiment – sur le moment, au moins…- qu’un marché clair leur était proposé. Or, les navigateurs socialistes ne donnent pas le sentiment de chercher à organiser la vitrine politique du PS. « Mettre le parti au travail » est une condition nécessaire. Il semble que ce slogan soit devenu une fin en soi.

croisisere-3.1238229805.jpgPrenez l’énoncé des « priorités pour l’Europe » du texte intitulé – humour involontaire ? – « Donner une nouvelle direction à l’Europe » du PS. Ce document est tellement multidirectionnel qu’il ne veut pratiquement plus rien dire. « La protection et le développement de ses industries traditionnelles doivent figurer parmi les priorités de l’Europe au même tire que l’investissement dans l’économie verte, les industries de pointe et les services à haute valeur ajoutée » peut-on lire. Traduction : on va faire un peu de tout. Un grand emprunt européen pourrait-il régler le problème ? N’y pensons pas ; il est des Etats (la Grèce mais aussi le Royaume-Uni) qui ne parviennent même plus à trouver preneurs pour leurs bons du Trésor. Pour le reste, le contre-plan de relance ressemble au Bottin, le Livre noir à un inventaire et les propositions sur la croissance verte tiennent de la pétition de principe. Tout cela engendre un effet Gloubi-Boulga du pire effet. Quelles sont les priorités du PS ? A cette question, on peut répondre tout aussi valablement par une logorrhée sans fin ou par un silence gêné. 
croisiere-samuse5.1238229777.jpgLes officiers de quart du paquebot HMS Queen Martine rétorquent que le navire n’a quitté le quai que depuis trois mois et que la traversée durera jusqu’en 2012. Il faudrait donc songer à souquer en cadence plutôt que de se plaindre du menu de la cantine qui ne serait pas assez bio ou manquerait de sel. Reste que le cap des 100 jours vient d’être franchi et que de cap, justement, on ne voit guère s’en dessiner. Sans compter que la croisière ne s’amuse pas tellement…

Jean-Michel Normand

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