Sarkozy, Royal, Zapatero: JL Bianco sur Le Post
Info publiée par la rédaction du Post
L'UMP se déchaîne contre elle,
le PS est gêné et ne la soutient presque pas... Ségolène Royal est de nouveau au centre du jeu politique après
les excuses qu'elle a présentées à Zapatero pour
les propos de Nicolas Sarkozy sur le premier ministre espagnol.
Sur Le Post, le député PS Jean-Louis Bianco,
proche soutien de Ségolène Royal, la défend et avertit: "Elle est comme
elle est. Le PS s'y habituera et il faudra qu'il s'y habitue! On verra en 2011 qui a des chances de porter nos couleurs."
Ségolène Royal a-t-elle fait une erreur en réagissant à des propos rapportés par la presse, sur lesquels
il subsiste un doute?
"J'ai envie de répondre par un proverbe de Confucius qui dit: 'Quand on
lui montre la lune du doigt, l'imbécile regarde le doigt.' Il y a une
polémique autour des 'excuses' de Ségolène Royal mais le vrai problème
se situe autour du comportement de Nicolas Sarkozy vis-à-vis des autres leaders de la planète. C'est ce qui explique
les réactions si vives de la presse internationale, habituée aux petites phrases de Nicolas Sarkozy, qu'elles soient en 'on' ou en 'off', sur Merkel, Obama, Brown ou Zapatero."
Je répète ma question: est-ce une erreur de la part de Ségolène Royal?
"Non, ce n'est pas une erreur de sa part. Elle a eu raison car elle a
mis le doigt sur un problème grave: le fait que Nicolas Sarkozy ait
l'habitude de dire du mal des chefs d'Etat étrangers. D'ailleurs,
en essayant d'expliquer les propos de Nicolas Sarkozy, Kouchner a atteint le sommet du cirage de pompe..."
"La violence des réactions de l'UMP,
vulgaires, grossières et machistes montrent qu'elle a mis le doigt là
où ça fait mal. Sinon, il n' y aurait pas un tel festival de réactions."
À travers cette dernière sortie, n'a-t-elle pas perdu une partie du bénéfice de son intervention de Dakar,
bien accueillie au PS et
assez bien dans l'opinion?
"Je ne le crois pas car c'est un travail au long cours. Ségolène Royal
a cette capacité de faire bouger les lignes et de susciter le débat.
L'histoire de Ségolène Royal et de la gauche ne s'arrête pas avec ses
'excuses' à Zapatero."
Ses "excuses" font donc partie d'une stratégie globale?
"Oui, ça fait partie d'une stratégie globale, qui consiste notamment à susciter le débat, en questionnant et en proposant."
N'est-ce pas "une stratégie suicidaire" de s'opposer constamment et frontalement à Nicolas Sarkozy , comme certains le dénoncent jusque dans les rangs du PS?
"C'est une stratégie suicidaire de ne pas s'opposer à Nicolas Sarkozy
sur le fond, la forme et les méthodes. Mais il faut aussi proposer.
C'est ce que fait Ségolène Royal et qu'elle fera."
Que pensez-vous
du silence de Martine Aubry cette fois-ci, alors qu'elle
avait soutenu Ségolène Royal après Dakar?
"Elle ne peut pas commenter tout ce que dit Ségolène Royal à chaque
fois. Benoît Hamon, qui est porte-parole du PS a parlé pour la
défendre. Moscovici aussi. Mais il est vrai que les réactions sont plus
diverses qu'après Dakar."
Que pensez-vous
du peu de soutien des socialistes, notamment Vincent Peillon [son ancien lieutenant, ndlr]?
"Ségolène Royal est comme elle est. Le PS s'y habituera et il faudra
qu'il s'y habitue! On verra en 2011 qui a des chances de porter nos
couleurs."
(Source:
Le Post.fr)
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