La grippe porcine est à nos portes et Monsanto aussi
27 Avril 2009 Par Claude-Marie Vadrot
La « menace » de grippe porcine commence à affoler
les foules. Comme si les cochons mexicains et américains étaient déjà
partis à la nage vers l’Europe...pour nous envahir avec une grippe qui
n’est pas plus porcine que bovine. Juste une grippe comme le furent
d’autres épidémies. Un affolement qui permettrait à la France (et à
d’autres pays...) d’écouler les stocks de Tamiflu, le fameux médicament
inefficace dont le gouvernement a acheté des dizaines de millions de
doses qui sont sur le point d’être périmées (...)
Nous ferions mieux, (...) de nous
intéresser aux projets de Monsanto qui tente de faire breveter des
gènes d’une race allemande de porcs rustique, et de s’octroyer ainsi
une rente sur toute utilisation de cette race dans des croisements. La
Fédération nationale d’agriculture biologique vient de dénoncer ce
projet qui consiste une nouvelle fois à breveter le vivant. Il ne
s’agit plus là d’une « crainte » mais d’une réalité : l’Office Européen
des brevets a en effet octroyé, le 16 juillet 2008, un brevet pour
l’élevage de porcs (brevet N° EP 165 1777) à la multinationale Monsanto
qui doit normalement devenir effectif dans quelques jours. Le brevet en
question permettrait à Monsanto de toucher des royalties sur tout
croisement utilisant cette race de porcs rustique, qui a donc sa place
en élevage biologique.
La raison principale pour faire opposition est
d’abord d’ordre éthique : le brevet ne se base pas sur une invention
mais vise, au contraire, la maîtrise de la production des denrées
alimentaires. Ce brevet aura des conséquences importantes en matière de
dépendance des éleveurs et des consommateurs. Il n’est qu’une tentative
précédant le prochain projet de Monsanto : le porc (et d’autres
animaux) génétiquement modifiés de façon à devenir des exclusivités
imposées à des producteurs de porcs hors sol.