La garden-party de DSK
Pourquoi tant de monde, lundi à Paris, autour du directeur général du FMI ? Pour fêter son anniversaire, pardi !
Ils
sont venus, ils sont tous là... Lundi 22 juin au soir, une file de
limousines s'allonge devant les portes du parc des Buttes-Chaumont, à
Paris. Il fait beau, l'air est doux. Mais la petite foule qui sort des
voitures n'est pas venue pour un banal pique-nique, comme le font les
riverains aux beaux jours. Ce soir, c'est l'anniversaire de Dominique
StraussKahn. De retour d'une tournée en Asie centrale où il a laissé
entrevoir quelques signes d'optimisme pour l'économie mondiale en 2010,
le patron du FMI a fait escale à Paris pour retrouver sa famille et ses
amis. Alors qu'importe si DSK a, en réalité, soufflé ses soixante
bougies le 25 avril dernier. Les invités n'auraient manqué cette «petite
fête» pour rien au monde. «Ce soir, il fallait être
là. On ne sait jamais...», lâche prudemment un convive.
Anne
Sinclair a bien fait les choses. L'épouse de l'ancien ministre de
l'Economie a lancé ses invitations il y a trois mois. Ni photographes
ni caméras... la consigne de discrétion a été respectée. Ce qui était
loin d'être évident, vu le nombre de convives ! «Je
ne pensais pas foutre un bordel pareil dans les Buttes-Chaumont», plaisante le héros de la fête à l'arrivée d'un petit groupe.
Installé
sur l'escalier du pavillon Napoléon III où se déroulent les agapes,
Dominique Strauss-Kahn accueille ses invités, tout sourire.
Bernard-Henri Lévy a traversé la Seine avec son épouse Arielle
Dombasle. JeanFrançois Kahn aussi. Le journaliste JeanPierre Elkabbach,
l'écrivain Dan Franck ou encore l'académicien Alain Decaux grimpent à
leur tour les marches. «Le Tout-Paris médiatico-politique est là
!», se réjouit un partisan de DSK.
De
fait, le plateau est plutôt réussi. Dans l'assistance, on compte
quelques grands anciens, comme Simone Veil, Michel Rocard ou l'ancien
résistant et économiste Claude Alphandéry. Plusieurs fidèles,
évidemment, comme le président de la Région Ile-deFrance Jean-Paul
Huchon ou les députés de Paris Jean-Marie Le Guen, Jean-Christophe
Cambadélis et Sandrine Mazetier. Une pincée d'intellectuels et
d'économistes, l'état-major du groupe de communication Euro-RSCG au
grand complet, des anciens des cabinets DSK comme le banquier François
Villeroy de Galhau ou encore l'étoile montante de Lazard, Matthieu
Pigasse. Alain Mine, l'essayiste préféré du président de la République,
côtoie des personnalités d'ouverture comme Claude Allègre, «très en forme, très
pétillant», témoigne un invité qui ajoute :
«Dominique est le seul à pouvoir réunir autant de personnes qui ne se parlent
pas.»
Ni Bertrand ni
Lionel
L'objectif de la soirée a beau être festif, la liste des invités donne
à la fête une évidente tournure politique. Ce n'est pas encore le début
d'un rassemblement, plutôt l'activation d'un réseau qui sommeillait
depuis le départ de DSK à Washington. Mais chut ! Pas un mot. N'en
parler jamais, y penser toujours, c'est devenu le mantra officiel des
strauss-kahniens. Il n'y aura donc pas d'annonces ce soir. D'autant
qu'il y a déjà deux présidentiables autoproclamés dans l'assistance :
Pierre Moscovici et Manuel Valls !
DSK
n'a pas oublié qu'il était socialiste. Les éléphants roses sont
dignement représentés par la première secrétaire, Martine Aubry, mais
aussi par Laurent Fabius ou Claude Bartolone, tous deux signataires au
congrès de Reims de la même motion que les amis de DSK. Certaines
absences parlent d'ellesmêmes. Le maire de Paris Bertrand Delanoë n'est
pas là. Pas plus que Lionel Jospin, pourtant l'ancien mentor de DSK. (...)