Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 953
Newsletter
21 août 2009

ECHOS DU PHARO

Vincent Peillon à la recherche de nouvelles alliances

Vincent Peillon, le philosophe du PS, crée l’événement de la rentrée socialiste avec deux journées de réflexion à ­Marseille, les 21 et 22 août – qui pourraient bien voler la vedette à la sacro-sainte université d’été du parti, le dernier week-end d’août à La Rochelle. D’autant qu’y sont conviées des têtes d’affiche d’autres formations, comme Daniel Cohn-Bendit, Robert Hue, Marielle de Sarnez ou Christiane Taubira.

Interview Sylvie Santini - Paris Match

Paris Match. Vos journées de Mar­seille sont-elles un autre La Ro­chelle ? On dirait que vous avez tenu à devancer tout le monde, même la rituelle Fête de la Rose d’Arnaud Montebourg du 23 août...

Vincent Peillon. Evidemment non ! Nombreux sont ceux – militants, syndicalistes ou intellectuels – qui, après le congrès de Reims, les européennes et les épisodes de juillet, avaient envie d’un rassemblement de cette nature, consacré à la réflexion, fraternel, ouvert, tourné vers l’avenir. Nous ne prétendons pas non plus concurrencer une Fête de la Rose créée il y a vingt-cinq ans en Saône-et-Loire par Pierre Joxe et dont Arnaud a fait, avec son talent, une institution !

Comment interprétez-vous les quel­ques défections que vous enregis­trez ? Celles de Stéphane Le Foll par exemple, proche de François Hol­lande, ou d’Arnaud Montebourg, chargé de la « rénovation » au sein de la direction ?

Pourquoi voulez-vous que j’interprète ? Nous ne nous réunissons pas à Marseille pour compter les présents et les absents, mais pour parler de toutes les réformes de structure qui ne sont toujours pas faites et qui vont conduire, en 2012, à une France très endettée, avec des injustices aggravées et des services publics, l’école, l’université, l’hôpital, toujours plus attaqués. Il faut des réformes très profondes, comme celle que je propose pour l’Education nationale dans le livre d’entretiens que je publie avec Xavier Darcos*, ou celles dont nous allons débattre – sur les retraites, la fiscalité, les médias ou les collectivités locales.

Vous faites une large place aux auteurs du rapport sur les primaires, remis en juin à Martine Aubry, qui ne semble pas pressée de lui donner une suite. Vous lancez le débat ?

Il faut des primaires ouvertes, c’était au cœur de notre motion au congrès de Reims. Qu’Arnaud Montebourg en ait fait l’élément central de la mission qui lui a été confiée par Martine Aubry sur la rénovation, c’est une bonne chose. Pierre Moscovici lui-même avait proposé, il y a quelques semaines, de lancer une pétition militante. Olivier Ferrand sera là pour en parler, il a fait un travail remarquable. C’est un instrument essentiel pour la gauche, qui a besoin d’associer les citoyens, d’une société mobilisée, avant l’élection et aussi après, quand il faut agir. Regardez les résistances auxquelles se heurte déjà Obama !

De Robert Hue à Marielle de Sarnez, l’écart n’est-il pas un peu trop grand entre vos invités ?

Je ne le crois pas, et il est moins grand que celui qui existe entre les ministres de la majorité sarkozyste ! Sur l’essentiel, il faut se parler, et que toutes les forces progressistes fassent cette démarche de réfléchir ensemble à une alternative politique en 2012. Nous avons besoin d’une large refondation républicaine. Elle doit associer tous ceux qui ont une autre vision de la France, de son identité, de son avenir.

N’est-ce pas utopique, lorsqu’on voit la fin de non recevoir reçue par Mar­tine Aubry à ses avances faites aux Verts ou aux radicaux ?

Daniel Cohn-Bendit sera là. Christiane Taubira nous fait ce plaisir aussi. Marielle de Sarnez, Robert Hue... Et d’autres encore ! Les alliances n’ont jamais été simples. Il faut se souvenir du long processus mené par François Mitterrand vis-à-vis de la SFIO ou des difficultés des Assises de la transformation sociale en 1993. C’est une alchimie à recréer sans cesse... Avec un nouvel acteur aujourd’hui, le MoDem, que l’on ne peut pas ignorer. Si l’on ne veut pas perdre, il faut se rassembler. Quitter le terrain fangeux des petites phrases et des personnes pour construire ensemble une stratégie de réformes justes pour notre pays.

*« Peut-on améliorer l’école sans dépenser plus ? », éd. Magnard, parution en septembre.

Source: Paris Match


Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité