SÉGOLÈNE ROYAL CHERCHE UN SECOND SOUFFLE POUR DÉSIRS D'AVENIR
A la Fête de la fraternité à Montpellier, la présidente de Région a appelé au «dépassement» du PS et à la création d'un mouvement «puissant et accueillant»
21.09.2009
«La gauche compte sur vous et la France compte sur vous», a lancé l'ex-candidate PS à la présidentielle • photo AFP
«La gauche compte sur vous et la France compte sur vous»,
a lancé samedi l'ex-candidate PS à la présidentielle, boléro fuchsia
sur robe blanche, lors de la Fête de la fratermité organisée par son
association Désirs d'avenir à Montpellier. «Oui, tous ensemble,
nous accompagnerons le dépassement du Parti socialiste. Nous créerons
ce mouvement puissant et accueillant que le pays attend», a-t-elle poursuivi, s'adressant aux «salariés,
jeunes de toutes origines et de tous horizons, syndicalistes, habitants
des campagnes et des villes, intellectuels, associatifs».
«Je continue à faire tout ce que je peux
pour faire avancer cet idéal et ce siècle citoyen qui s'avance. A nous
d'agir et de donner envie d'agir autour de nous», a-t-elle
poursuivi devant 3.000 participants - selon le maire PS de Montpellier,
Hélène Mandroux - réunis en plein air dans le domaine de Grammont.
Par «dépassement», son proche Guillaume Garot entend que «le PS doit muer». Ségolène Royal «voit plus grand que le seul PS», tente de préciser une autre proche, Najat Belkacem,.
Citant Hugo, Jaurès, Roosevelt ou Einstein, Ségolène Royal a bien sûr parlé de la fraternité mais a fustigé «le sentiment de solitude et d'abandon que ressentent des millions de Français». Elle a critiqué les «vrais privilégiés qui prospèrent», avec «la connivence, les réseaux de relation (qui) les protègent», le pouvoir qui «nous abandonne et nous laisse seuls dans l'adversité», évoquant «tout
un peuple abandonné en quelque sorte par ses dirigeants». «Voilà la
vraie solitude à laquelle les télés devraient s'intéresser», a-t-elle dit, dans une allusion aux commentaires sur son propre isolement au sein du PS - commentaires qu'elle réfute.
«Le microcosme parisien»
A ce titre, Ségolène Royal a fustigé le «microcosme
parisien, dérouté par (sa) liberté de ton, par (son) refus de (s')
assujettir à leurs codes, à leurs compromissions». «Un microcosme» qui a commencé selon elle «la mise en accusation répétitive et obsessionnelle de la solitude».
Elle s'en est surtout prise aux banques et aux bonus qu'il faut «encadrer strictement», interrogeant avec succès la foule: «Est-ce qu'un trader est plus utile à la société qu'un médecin, qu'un instituteur ou qu'un postier?». Elle a ironisé sur les «connivences» entre gouvernement et banques.
A la veille du G20, elle a «mis au défi» Nicolas Sarkozy «d'accorder
ses actes à ses paroles»: «On ne peut pas moraliser le capitalisme au
G20 et protéger à l'Assemblée les niches fiscales et le bouclier
fiscal. Ce n'est tout simplement pas possible!»
La présidente de Poitou-Charentes a appelé à faire de son association Désirs d'avenir «l'avant-garde d'une nouvelle forme d'action solidaire et d'échange de services», à «être des témoins engagés».
Source: CHARENTE LIBRE