Martine Aubry parle du Siècle, un club de recontre très select

Le 19 octobre 2008, sur BFM TV, Martine Aubry, qui convoite le poste de premier secrétaire du PS, a répondu à une question d’internaute, qualifiée par son auteur de "coquine"... enfin, pas au sens que vous imaginez... L’internaute a interrogé l’ancienne ministre socialiste sur sa participation aux réunions du Siècle. Des réunions très confidentielles qui regroupent, chaque dernier mercredi du mois à l’Automobile Club de France, place de la Concorde à Paris, des industriels, des banquiers, des hommes politiques, des journalistes ou encore des syndicalistes (de toutes tendances). Le Siècle peut être défini comme le "club de rencontres des élites françaises" : "Il réunit quelque 550 membres permanents triés sur le volet au sein de la fine fleur des castes politique, économique et médiatique du pays. S’y ajoutent environ 200 invités renouvellés chaque année, pour la plupart de jeunes loups ambitieux distingués par la bonne société. On y retrouve de hauts fonctionnaires, presque tous les patrons des grandes entreprises, des politiciens de droite et de gauche, des banquiers, des magistrats, la plupart des grands dirigeants de la presse, des médias et de la communication, des journalistes "qui font l’opinion", des économistes, quelques universitaires et quelques syndicalistes." "À sa naissance, Le Siècle se donne pour but d’abattre les cloisons entre la société politique et la société civile. L’objectif est de créer un cercle de rencontres entre hommes politiques et responsables représentatifs de la société civile (hommes d’affaires, intellectuels, journalistes, etc)." "Tous les convives doivent respecter les règles d’or du cercle, à savoir la courtoisie et la discrétion, notamment en sachant garder le secret sur la teneur des conversations, ce qui explique entre autres qu’aucun communiste n’a été admis jusqu’en 1981, de crainte sans doute qu’il divulgue au bureau du parti quelque petit secret de banquier ou de politicien s’étant laissé aller à l’heure du digestif. L’association Le Siècle cultive elle-même un tantinet le secret en ne publiant aucun document ou bulletin interne." Ce genre de club alimente beaucoup de fantasmes. Certains imaginent que s’y prennent les grandes décisions concernant l’avenir du monde, entre puissants, et loin du contrôle démocratique. Si ces visions complotistes sont sûrement erronées, il est clair que ce genre de réunions permet un échange d’idées et installe une certaine connivence qui peuvent ensuite avoir leur influence sur les actes des uns et des autres. Quant au caractère secret de ces clubs, il ne peut que nourrir le soupçon. Et c’est humain : que veut-on nous cacher ?, se demande naturellement l’homme moyen qui est exclu de ces réunions de prestige. Parmi celles-ci, les plus "connues" (si l’on peut dire) sont peut-être les conférences Bilderberg (on aperçoit notamment, dans la vidéo qui suit, Dominique Strauss-Kahn). Pour mémoire, Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP, avait évoqué, avant Martine Aubry, en février 2007, sa participation à ce type de réunion, en l’occurrence Bilderberg et la Trilatérale... Des réunions si secrètes que d’éminents spécialistes n’en ont tout simplement jamais entendu parler (du moins c’est ce qu’ils disent)... Heureusement que ce "petit jeune" est là pour remettre les pendules à l’heure :

Source: AGORAVOX

Les membres du Siècle: http://www.syti.net/Organisati...

 

Comments

[j.s.]

Bilderberg est un lieu , c'est un hôtel ....rien a voir avec une organisation secrète .C'est simplement un endroit où ce réunissent une certaine élite dirigeante .

[B. Bonnejean]

Adresse du blog fausse. Mon adresse est

http://bonneber.over-blog.com

[B. Bonnejean]

Soyons juste, Jocelyne. De la même façon qu'il est bon, sans tomber dans le piège de la réunionite, que des professeurs d'un lycée rencontrent régulièrement leurs collègues d'autres matières pour discuter ensemble du "projet d'établissement", ou de la suite à donner à une expérience pédagogique, je crois souhaitable que les élites politiques, économiques, philosophiques etc. puissent se rassembler et discuter entre elles de la gestion de notre planète et de ses habitants. Cependant, qu'il s'agisse du "Siècle", des conférences de la "Trilatérale" ou de "Bilderberg", deux écueils me semblent difficiles à éviter.

D'une part, la dichotomie existant entre la politique réelle et la politique fictive. De ce fait, la politique réelle, décidée dans ces officines secrètes, entre responsables de tous bords, demeurerait hors de portée des débats démocratiques, voire des décisions populaires prévues par la loi. Aussi campagnes électorales, programmes annoncés, proposés et discutés publiquement, ne seraient-ils que des miroirs aux alouettes, parfaitement vains, participant d'une politique fictive éloignée du pouvoir réel. Dans un tel système, la tentation oligarchique serait très forte et l'essentiel de la "démocratie" consisterait à sauver la façade pour préserver la politique vraie. Ce qui reviendrait à penser que le système pluripartite serait tout à fait illusoire puisque tel décret serait le résultat d'un accord secret entre un ministre de droite, un dirigeant de l'opposition, un banquier et un économiste, par exemple.

D'autre part, un partage illégal et illégitime du pouvoir, des ressources nationales et internationales, de l'exploitation des produits de la planète, des produits manufacturés, et des bénéfices. A ce propos, je me demande si les Africains et les Américains du Sud sont bien représentés dans ce type de rassemblements. Car, s'il y a, comme on peut le supposer, partage du pouvoir et des richesses, ce partage est d'autant plus intéressant que le nombre d'intéressés est moindre. L'oligarchie, en soi, n'est pas un mauvais système de gouvernance puisqu'aussi bien la vraie démocratie ne peut exister et n'est qu'une oligarchie déguisée. Mais il faut être conscient que toute oligarchie suppose un revers toujours possible : la corruption et la concussion.

En résumé, tout ce qui peut ouvrir au libre dialogue entre experts peut être bénéfique au grand nombre. Cependant, le secret, s'il est réel, est dangereux pour ce que nous appelons la "démocratie".