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16 janvier 2010

Le lapin de Peillon: L'immoralité politique de V. Peillon

par l, statisticien (Le Monde)

L'immoralité érigée en vertu


Ainsi donc, Vincent Peillon avait prémédité son coup qui a stupéfié la France lors du débat organisé par la chaîne publique France 2 jeudi 14 janvier au soir. Ainsi donc, le Parti Socialiste confirme que la politique est devenue un spectacle où pour se faire entendre, il fallait faire du bruit y compris par des agissements contestables et à la limite du scandaleux. Peillon nous apprend en effet qu’aujourd’hui il faut « procéder comme ça », et qu’ « il y a des moments où il faut trouver des moyens de se faire entendre et des moyens d'entrer en résistance, je pense qu'on en est là. » 

 

Jean-François Ricard a écrit "C'est un des principaux arts humains que d'inventer des mobiles moraux à des actes malhonnêtes", V. Peillon aujourd'hui illustre ce propos. V. Peillon défend donc ici l’idée que la politique est un sacerdoce immoral, qu’il n’y a aucune règle. Le politicien ne doit avoir pour unique ambition que le fait d’être audible auprès de l’opinion. Je pense que sur le coup, V. Peillon s’est trompé. Il s’est trompé car il a donné l’occasion à A. Chabot, tremblante d'indignation, de démontrer en direct à l’ensemble des téléspectateurs sa malhonnêteté qu’il a bien été obligé de reconnaître par la suite, tellement elle était évidente. Le calcul politique, pourtant préparé à plusieurs, était d’un amateurisme complet, il sera contre-productif.

La résistance, rien que cela. Cela nous ramène aux récentes déclarations, non moins outrageantes que les méthodes peillonnistes, de Jean-Christophe Cambadélis qui a comparé un ministre de notre République qui essaie de faire respecter la loi, à Pierre Laval. Il semble que les hommes politiques du Parti Socialiste aient définitivement abandonné le terrain du débat d’idées démocratique et abordent l’opposition politique comme une foire d’empoigne où tout est permis, et surtout les pires méthodes. En réalité, cela date d’avant les élections de 2007, depuis même l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur. Depuis lors, les hommes de la gauche « humaniste » ont décidé que la loi française ne s’appliquerait pas aux immigrés et aux incendiaires des banlieues et décrivent la politique française d’aujourd’hui comme une opposition frontale entre les démocrates de gauche (Modem inclus) et les fascistes qu'on retrouverait aujourd'hui jusque dans la droite républicaine. Bien peu de propositions sont sorties des cerveaux de ces inquisiteurs de l'humanisme à part ces accusations incessantes. Tout cela est symptomatique d’un parti usé jusqu’à la corde, qui ne fait plus avancer le débat depuis longtemps dans ce pays.

 


Evolution inquiétante du parti


La grande différence toutefois est que ces accusations alors étaient diffuses. Elles étaient surtout le fait de la base, les hommes politiques restant alors prudents dans leur argumentation. Mais on observe ces derniers mois que cette prudence a disparu. Les socialistes ont sauté le pas. Ils pointent du doigt des ministres racistes, organisateurs de déportations inhumaines, ils montent le peuple contre nos représentants, favorisent les haines. Il n'est plus possible aujourd'hui de discuter sereinement avec un de leurs électeurs ou apparentés sur des sujets aussi importants que le sont l'immigration ou l'identité nationale.

 

On vous ramènera tout de suite aux années 1930 ou on vous expliquera que ces sujets n'ont aucun intérêt comparés aux problématiques économiques que connaît notre pays. Au niveau de l'électorat, cela peut inquiéter mais ce n'est pas très grave. Ce qui est effarant, c'est que les dirigeants du socialisme soient atteints par cette même surdité, cette prétenntion à décider ce sur quoi le débat en France devra porter à la place du peuple normalement souverain. Ce que les socialistes ne comprennent pas, c'est que tous les sujets se valent, que visiblement une frange importante de la population désire parler des problèmes que pose selon eux l'accueil important de populations étrangères. Non pas que les Français renoncent à l'idée que la France est une terre d'accueil pour ceux qui l'aiment, mais que malgré tout, ce phénomène doit être un minimum débattu et pensé. Ils doivent accepter qu'ils n'ont pas l'initiative de ce qui intéresse les Français, et donc arrêter de fuir et de nier la réalité.

Le parti socialiste est malade

Il semble acquis que le parti socialiste est aujourd’hui un parti en bout de course, constitué par des politiciens médiocres. C’est le « grand parti malade » de France, voire même d’Europe. Il est temps que des hommes se lèvent pour réaffirmer que le politicien doit être guidé par un minimum d’éthique, avoir une certaine morale, qu'il ne peut user du scandale pour diffuser son opinion, qu'il ne peut pas réveiller les odieux fantômes du passé à travers des comparaisons fausses et simplistes. Il est temps pour l’opposition de se remettre à faire de la politique, à redevenir une force de propositions innovantes, car ces méthodes honteuses qui ont expliqué en grande partie leur défaite en 2007 et leur terrible gifle aux européennes de 2009 ne contribueront qu’à les enfoncer toujours plus.


B. Henry-Lévy avait prophétisé un peu vite la mort de ce qui est encore le principal parti d’opposition. Les socialistes, s’ils ne se réforment pas en profondeur, finiront par lui donner raison.

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