Affaire Frêche : pas bons camarades
Le terme « camarade » ne semble plus de mise au sein du parti socialiste. La preuve ? L’annonce par François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, de soutenir Georges Frêche (1) ne passe pas, notamment du côté de la rue de Solférino. Pas plus que son commentaire : « il est inenvisageable qu'il y ait la moindre sanction disciplinaire » à l’encontre de la liste menée par le président de région sortant. S’en est suivi, hier, une montée au créneau des opposants à l’ancien maire de Montpellier. Et, depuis ce matin, les amis de Martine Aubry s’en donnent à cœur joie, tapant tant qu’ils le peuvent sur l’ancien numéro 2 du PS et co-directeur de campagne de Ségolène Royal. Le fait qu’il soit toujours proche de François Hollande, candidat à la candidature, n’est bien sûr pour rien dans leur attitude… Et ceux qui y verraient la suite du congrès de Reims ou les prémices des primaires en vue des présidentielles ne sont, sans doute, que des mauvaises langues. Il est vrai que les puissantes fédérations qui se sont rangées derrière Georges Frêche ne comptent pas pour du beurre. Pas moins de 15 000 cartes majoritairement favorables à Ségolène Royal… De quoi agacer du côté de Lille ou du FMI. Quoi qu’il en soit, la réponse de François Rebsamen, qui sera publiée par le Monde cet après-midi, n’apaise donc pas les esprits : « changer de candidat à un mois des élections n’est pas une bonne méthode ». Il ajoute : « s’il avait fallu poser la question de la tête de liste, cela aurait dû être fait il y a quatre ou cinq mois ».
Bref, le pardon ne semble pas de mise dans cette histoire. On
pourrait même ajouter que ce n’est pas très charitable, voire pas très
catholique… Francis Ziegelmeyer dans LE BIEN PUBLIC
(1) La maire de Montpellier Hélène Mandroux conduit une liste "officielle" du PS. La direction considère les socialistes restés fidèles à Georges Frêche, président sortant de la région, « en dehors du parti ». Cette décision avait été prise après un nouveau dérapage du puissant et populaire patron du Languedoc-Roussillon sur la « tronche pas catholique » de Laurent Fabius.