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12 mars 2010

Politiques : pourquoi ils se hachent la g...

EXTRAIT:

(....)  Les Régionales qui se profilent sont l'occasion de voir appliquer les principes désormais à l'œuvre : peu importent  les idéologies, ne parlons pas d'idéaux, ce qui compte c'est pour chaque formation politique de caser un maximum de monde à un maximum de postes. Et pour ça tout est bon : les alliances à géométrie variable selon les territoires, les accords d'hier se transformant en haines d'aujourd'hui et rabibochages de demain. L'intérêt des appareils politiques se cuisine selon des recettes précises qui ne sont pas les mêmes selon leur envergure, leur puissance de feu.

Bien que la gauche semble exclue du pouvoir elle n'a jamais eu autant d'élus de terrain. Effet de la décentralisation, le rééquilibrage local assure une "rente de situation aux partis de gauche qui font vivre des milliers de professionnels de la politique dont les logiques de carrière pèsent en retour sur les stratégies partisanes."  Les élus vivent désormais en grande partie DE et POUR la politique. Un seul objectif pour certains sortis de longue date du monde du travail : durer.  Peu importe alors par qui et pour quoi.

Quant au renouvellement (très faible), il concerne la plupart du temps des obligés des partis que l'on recycle, ou que l'on rémunère, notamment par le biais des scrutins proportionnels de listes (anciens battus, aspirants à la carrière sans ancrage municipal, collaborateurs ou proches, responsables de courants...) Les mandats sont si nombreux (6000) qu'ils représentent une véritable manne à "distribuer" dont les bienfaits redégoulineront automatiquement sur les partis politiques. Ainsi survit le PC, hors de course nationale, mais qui par son réseau d'élus locaux fait entrer chaque année 17 millions (sur un budget de 32) dans les caisses (UMP : 1,8 millions, PS : 12 millions en 2007).

 

Version PS,  la tentation  : "Laissons le pouvoir à la droite, il y a trop de coups à prendre dans un environnement économique hostile à la social-démocratie, replions-nous sur nos positions locales" (version PS) Les élus en place mesurent bien qu'une hypothétique victoire socialiste à l'élection présidentielle aurait mécaniquement par la logique des élections intermédiaires des effets négatifs sur leur ancrage local. Ils se désolidarisent ainsi du devenir national de leur organisation et cultivent leur fief."

On comprend mieux pourquoi la machine à perdre est en permanence branchée ! Et pourquoi quand on est près du but, il faut tout faire pour que capote le projet (mai 2007).

Encore, si le pouvoir local pouvait amener des transformations sociales mais non ! On ne fait pas de politique, on gère. Ce qui devait être les vitrines du socialisme (20 régions !) sont régies par des principes apolitiques pour éviter un marquage partisan trop net. On se notabilise et on perd de vue le fond de commerce idéologique.

Comme il n'y a pas de règles  d'alliances nationales, chaque local se concocte ses partenariats pour garder ses sièges. Sur ce, les adhérents fichant le camp, le poids des élus dans le total augmente et l'on oscille entre "malthusianisme" et "clientélisme". Pas trop de militants nouveaux  pour pouvoir consolider ses réseaux, et recrutement d'obligés pas menaçants. D'ailleurs les nouveaux militants sont souvent mus par le désir de trouver un job. Beaucoup dépendent des élus par le biais de la multiplication de "cabinets" à tous les étages. Expliquant en partie pourquoi la décentralisation n'a permis de faire aucune économie depuis sa mise en oeuvre.

Dans ce paysage, les militants basiques sont les tâcherons qu'on siffle si besoin est. Quant au côté programmatique des consultations, on comprendra qu'il est un peu perdu de vue. Pas le temps. Trop occupés à savoir qui va scier la branche à qui...

Pour les Verts, Martine Billard (depuis PG) résume ainsi les faits : "J'estime à deux mille le nombre d'élus et de salariés politiques, sur cinq mille adhérents réels. Ça finit par peser fortement. Les élus sont absorbés par leur tâche de gestion, ils se noient dans leur travail, surtout quand ils sont dans les exécutifs, et négligent de développer localement le parti et le militantisme. On a l'habitude d'ironiser chez les Verts en disant que dans le parti, il y a les élus, les salariés d'élus et ceux qui veulent prendre leur place..../... Les militants qui arrivent veulent être élus. Les listes communes avec les socialistes dès le premier tour permettent de sécuriser les mandats locaux." .

Une classe politique de plus en plus imperméable à de nouveaux entrants et qui fait grise mine à la société civile intéressée se professionnalise donc et se reproduit par cooptation. Ce qui contribue au rétrécissement du champ social de recrutement.  La classe politique de gauche s'éloigne des groupes sociaux qu'elle est censée représenter : plus un seul député d'origine ouvrière.(...)

Dianne dans MEDIAPART
 

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