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23 mars 2010

SÉGOLÈNE ROYAL: DE L'USAGE D'UN FAUTEUIL PRÉSIDENTIEL

Le deuxième mandat  de Ségolène  Royal  ne ressemblera  pas au premier . Si la machine est rodée,  les équipes ont changé. Mais  ce qui lui ressemblera,  c'est l'ambition nationale  de la présidente.


23.03.2010

Ivan DRAPEAU | i.drapeau@charentelibre.fr



Avec 60% des suffrages, Ségolène Royal a certes gagné haut la main les régionales avant-hier, mais dans un contexte de déroute de la droite. Quel est le vrai poids de son succès? Les bureaux de vote étaient tout juste fermés qu'elle regardait déjà plus loin, se positionnant dans la bataille des primaires que les socialistes doivent organiser en 2011 pour désigner leur candidat à la présidentielle de 2012. Sera-t-elle disponible à la Région? Éléments de réponse à trois jours - ce vendredi - de l'installation du nouveau conseil régional qui la reconduira à la présidence.

Qu'est-ce qui fait gagner Royal?

Première explication, elle est ancrée dans une région de gauche: deux conseils généraux sur quatre sont présidés par des socialistes, douze députés sur dix-sept sont socialistes. Elle en bénéficie tout autant qu'elle l'a impulsé. «On est sur le terrain, on avance ensemble», note Michel Gourinchas, maire de Cognac, conseiller régional sortant réélu. Deuxième explication, sa notoriété - jusqu'à ce jour, son hypermédiatisation la sert davantage que son action politique - et sa «marque» politique. Elle ose ce que les autres ne font pas, et ça paye. Ainsi a-t-elle joué l'ouverture au centre et à la société civile (syndicats) contre le fonctionnement classique des partis, «dépassé», estime-t-elle. «Attention, poursuit Michel Gourinchas, les partis sont quand même la colonne vertébrale de la politique.»

Va-t-elle partager

le pouvoir, avec qui?

Des pointures du PS sont parties, Jean-François Fountaine, élu rochelais, deux mandats de conseiller régional, Bernard Grasset, ancien préfet, maire de Rochefort, Jacques Santrot, ancien maire de Poitiers. Elle a le champ libre pour placer ses fidèles, ils sont conseillers sortants et s'appellent Jean-François Macaire, Brigitte Tondusson, Françoise Mesnard, Régine Joly. Elle a mis dans sa poche Georges Stupar et Alain Bucherie, deux anciens Verts. Et encore les socialistes des Deux-Sèvres derrière elle et les centristes qui lui doivent leur élection.

Est-elle menacée par les effets de cour des inféodés, délaissant ceux qui ne sont pas dans sa ligne, comme Oliver Falorni et Thierry Lepesant, nouveaux élus PS qui ont contesté ses méthodes? C'est un vrai risque.

Est-ce qu'Europe

écologie peut enrayer

la machine Royal?

Lors de son intervention dimanche soir, Ségolène Royal a dit «sa pensée affectueuse» aux autres présidents socialistes vainqueurs, pas un mot sur ses partenaires d'Europe écologie. «On n'a pas besoin de signes comme celui-là, même si on peut regretter de ne pas les avoir eus. On sait que de toute façon ce sera compliqué de travailler ensemble, mais nous sommes bien là pour travailler», commente Françoise Coutant, leader d'Europe écologie, seconde élue sur la liste en Charente. Elle n'a pas vu Ségolène Royal ni dimanche soir ni hier. «Elle m'a laissé un message sur mon portable, nous  devons nous rencontrer avant la réunion d'installation du nouveau conseil vendredi.»

La Région est-elle

un tremplin pour

la présidentielle?

«Si le niveau d'un score aux régionales était un indicateur pour prétendre à la candidature à l'élection présidentielle, c'est Victorin Lurel qui serait le mieux placé, un type remarquable d'ailleurs», s'amuse Jean-François Fountaine, l'ancien premier vice-président de Ségolène Royal. Victorin Lurel, PS, a été réélu au premier tour en Guadeloupe. «J'ose espérer que le meilleur indicateur sera le rétablissement du PS qui est en train de retrouver sa sérénité. Ségolène Royal peut légitimement être candidate aux primaires. J'espère qu'elle ne sera pas un élément déstabilisateur», poursuit Jean-François Fountaine.

La présidente, absente

jusqu'aux primaires

socialistes?

«Je n'ai pas d'expérience à la Région, mais je crois savoir que Ségolène Royal est studieuse et, malgré des obligations nationales, sait se donner les moyens de suivre les dossiers», dit Françoise Coutant qui ne mise pas sur ses éventuelles absences pour trouver davantage de latitude. «Nous ne sommes pas en 2004. Les services sont en place pour faire fonctionner la machine», poursuit Jean-François Fountaine. L'homme clé de Ségolène Royal s'appelle Jean-Luc Fulachier, il est directeur de services depuis 2004. Pour impulser des idées nouvelles et les tester en région, Ségolène Royal peut compter aussi sur Sophie Bouchet-Petersen, agitatrice de méninges, pilote des opérations de démocratie participative. Entre autres sujets.

Poitou-Charentes

peut-il motiver Royal

durant ce mandat?

Elle n'a pas prononcé une fois le nom de la région dimanche soir. «On l'a fait durant toute la campagne. Elle a fait un discours dans lequel elle a mis en cause la politique de Sarkozy, j'ai trouvé ça très bien», estime Guy Eyermann, ancien délégué CGT de feue New Fabris. «Oui, renchérit Michel Gourinchas, je suis sûr qu'elle est sincère, la région la passionne.»

Dominique Bussereau est plus dubitatif: «Je suis inquiet, occupée par ses ambitions présidentielles, je crains que la réalité du pouvoir à la Région soit détenue par les services, ou par les Verts, qui vont porter le Poitou-Charentes sur la voie de la décroissance. Ce serait une catastrophe.»

 

Poitou-Charentes, juste une toile de fond pour d'autres ambitions ou encore un navire dont elle tiendra ferme la barre? A voir. Photo Majid Bouzzit

CHARENTE LIBRE

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