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23 mars 2010

Remercié, le directeur de cabinet de Collomb s'épanche

POLITIQUE - Dans les couloirs de la mairie, le mail a fait lundi l'effet d'une véritable déflagration. A mots posés, le directeur de cabinet de Gérard Collomb confirme son départ, qui se murmurait depuis quelques semaines, et donne quelques clés polies sur les raisons qui ont poussé le maire à hâter leur séparation. Un désaccord sur l'investissement national de Collomb depuis deux ans. Et sur les dérives autocratiques du maire, qualifiées pudiquement d'évolution "de ses pratiques de gouvernance". C'est la première fois qu'un collaborateur de l'élu confirme officiellement ce que beaucoup murmurent depuis des mois : depuis sa réélection en 2008, enfermé dans une sorte de toute puissance, Gérard Collomb n'écoute plus rien ni personne. Le mail a été envoyé à tous les adjoints, aux directeurs des groupes de la majorité, ainsi qu'aux maires d'arrondissements. Certains ont passé la journée à commenter l'événement...

"Gérard Collomb, écrit Jean-François Lanneluc, m'a fait part de son souhait de voir cesser notre collaboration. Il est vrai qu'avec le temps ( 8 années... c'est beaucoup dans ce type de fonction ), il peut y avoir une certaine usure de la relation." Mais suivent ensuite les véritables raisons de son départ : "Il est vrai aussi que de l'incompréhension était apparue, notamment à l'occasion des orientations de la stratégie nationale du maire, et de l'évolution de ses pratiques de gouvernance". Venant d'autres collaborateurs, cette expression pourrait être un moyen de relativiser la situation. Venant d'un directeur de cabinet loyal au point de contester ou minimiser l'évidence lorsqu'il s'agit de protéger le maire, le mail a fait l'effet d'une bombe.

Selon des sources internes à la mairie, le directeur de cabinet était depuis le début réticent à la stratégie d'investissement national du maire. Gérard Collomb a décidé avant les municipales de 2008 de monter en puissance au sein du PS s'il était réélu, et c'est ce qu'il met en oeuvre depuis. Proche de Dominique Strauss-Kahn puis de Ségolène Royal, il s'est rapproché de Martine Aubry à l'été 2008 avant de retourner avec Royal, puis de la lâcher après Reims pour travailler en franc-tireur contre la direction du PS. Aujourd'hui, il envoie de nouveaux signaux à DSK, tout en s'imaginant candidat aux primaires du PS pour la présidentielle.

Lanneluc serait depuis le début dubitatif sur l'idée même de s'investir nationalement, sans objectif plus précis. Il tirait peut-être leçon de son expérience strasbourgeoise. Avant de rejoindre Lyon, il était en effet collaborateur de Catherine Trautmann. L'ancienne ministre de la Culture avait été élue maire de Strasbourg en 1989 contre tout attente, puis plébiscitée pour sa gestion et réélue au premier tour en 1995, avant d'être battue en 2001 après s'être éloignée de la ville pour s'investir nationalement.

Un an après après la chute de Trautmann, Jean-François Lanneluc était arrivé à Lyon pour prendre en charge la direction du cabinet de Collomb à la mairie, et la communication de la ville de Lyon et du Grand Lyon. Huit ans plus tard, il arrête et rassure : "Ce type de séparation est "normale" dans les fonctions que j'occupe, dès lors qu'il y a ne serait-ce qu'un embryon de désaccord structurel." Il était lui-même arrivé "à peu près aux mêmes conclusions". La décision du maire, qui serait tombée au sortir d'une discussion orageuse vendredi, le pousse seulement "à rebondir un peu plus vite (qu'il) ne l'avait imaginé."

Sylvain Auvray, actuel chef de cabinet de Collomb à Lyon et fidèle parmi les fidèles, devrait prendre prochainement la direction du cabinet. Puis le maire devra nommer un nouveau chef de cabinet, et réfléchir à un remplaçant pour la communication. Mais avec le départ de son directeur de cabinet, qui suit celui de ses deux principaux directeurs du Grand Lyon, de son directeur financier à la ville, de plusieurs attachés de presse à lyon, la liste des collaborateurs qui s'éloignent depuis sa réélection en 2008 commence à s'allonger.

Olivier BERTRAND


LIBELYON

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