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30 avril 2010

Crise financière européenne: Un système irrationnel et immoral

(photo : l'Edito photo)

(photo : l'Edito photo)

Il faudrait aujourd’hui, car un an d’hésitations se payent au prix fort, 100 à 120 milliards d’euros pour sauver la Grèce. 100 à 120 milliards pour combler le gouffre creusé par la spéculation. Or 120 milliards correspond à ce que la France devrait, elle-même, économiser en trois ans pour remettre ses propres comptes publics dans les clous. En d’autres termes, ce n’est qu’en creusant des déficits considérables, mais devenus ordinaires, qu’on parviendra à éteindre l’incendie provoqué par un déficit, celui de la Grèce, déclaré extraordinaire. Ajoutons que ce n’est même pas forcément une mauvaise affaire car on emprunte à moins de 3% pour prêter à plus de 5%. Absurde.
Une réflexion ici s’impose.
Un système, de quelque nature qu’il soit, capitalisme, socialisme, peut être considéré comme plus ou moins juste, plus ou moins démocratique, plus ou moins égalitaire, respectant plus ou moins certains droits. Mais sa pérennité n’est garantie que s’il parvient à convaincre qu’il obéit à une logique, la sienne, et qu’il est fidèle à des valeurs, les siennes. Autrement dit, qu’il a sa propre cohérence, et sa propre morale.
C’est à partir du moment où le système soviétique est apparu, aux yeux mêmes de ses propres défenseurs, totalement irrationnel et totalement immoral, qu’il s’est effondré.
Or que montre, une fois encore, une fois de plus, la crise déclenchée par la semi-faillite grecque : elle montre que le système (celui-là même qui fut à l’origine du méga crack de 2008 mais qu’on a maintenu en l’état) est devenu intrinsèquement irrationnel et intrinsèquement immoral. Ce n’est pas là une opinion. C’est un constat. Qui peut affirmer qu’il ne le partage pas ?
Or combien de temps peut tenir un système global qui ne peut plus se réclamer de la moindre cohérence et de la moindre éthique ?
On peut dire, par exemple : pour sauver un pays — en l’occurrence la Grèce — de la banqueroute, il faut que sa population se serre les coudes et la ceinture, c’est-à-dire accepte des sacrifices.
On peut évidemment discuter de la répartition de ces sacrifices, mais l’affirmation n’est ni incohérente ni immorale. Dès lors, en revanche, que les sacrifices effectivement imposés et plus ou moins consentis permettent d’économiser 5 mais que, dans le même temps, la spéculation internationale coûte 10 (spéculation qui, rappelons-le, est à l’origine d’une crise qui a nécessité qu’on emprunte massivement) et dès lors en outre que la récession provoquée par ces sacrifices et les taux d’intérêt exigés par les prêteurs malgré les sacrifices creusent les déficits de 15… où est la logique, ou est l’éthique ?
Et on pourrait généraliser la démonstration, le scandale Goldman Sachs qui indigne l’Amérique n’en étant qu’une illustration.
On pouvait dire, par exemple, hier, quand les entreprises annonçaient des profits records, « les profits d’aujourd’hui sont les emplois de demain ». C’était cohérent et pas immoral. Mais quand les profits d’aujourd’hui sont à la fois la cause et la conséquence des délocalisations boursières qui induisent des suppressions d’emplois aujourd’hui et demain, où est la cohérence, où est la morale ? ....Lire la suite...........

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