Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 963
Newsletter
30 septembre 2010

Ségolène Royal : "Les 4 Vérités" sur France 2 le 29.9.10 (texte intégral et vidéo)

 

    Ségo 2  

 Ségolène Royal était ce matin l’invitée de l’émission matinale     « Les 4 Vérités » sur France 2 aujourd’hui à 7h50. Ell était interviewée par Roland Sicard. 

Ségolène Royal a abordé les thèmes des attentats déjoués en France et     en Europe ces derniers jours, du budget présenté en conseil des ministres ce matin, du retour de     l’ex-candidate à la présidence de la République sur la scène médiatique et de son éventuelle candidature aux primaires du PS,     et de l’unité retrouvée du PS et de la nécessaire alternance. 

 F.M. 

envoyé par inet

    Roland Sicard : bonjour à tous,     bonjour Ségolène Royal.  

    Ségolène Royal : bonjour.  

    Roland Sicard : avant de parler     du budget, je voudrais qu’on revienne sur ces attentats qui auraient été déjoués en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne. Il y a quelques jours, vous disiez qu’il y avait une part de mise en     scène dans la communication du gouvernement sur ce sujet. Est-ce que ce matin vous diriez la même chose ?  

    Ségolène Royal : ça a dérangé     parce que j’ai dit une certaine vérité. Et ce que vous venez de rappeler, c’est-à-dire que certains attentats ont été déjoués sans que ça se sache, confirme ce que j’avais dit, c’est-à-dire     qu’il y a incompatibilité entre une action sérieuse de lutte contre le terrorisme et des conférences de presse ministérielles. Seule, je crois, la Direction Centrale du     Renseignement Intérieur est habilitée à parler sur un aspect technique, mais en aucun cas la politique ne doit se mêler de la lutte contre le terrorisme, et je me réjouis que des attentats aient     été bien évidemment déjoués, c’est d’ailleurs le rôle, tous les jours, des services compétents dans ce domaine.  

    Roland Sicard : mais vous pensez qu’il y a trop de communication sur le sujet ?  

    Ségolène Royal : j’ai dit ce que j’avais à dire. Je crois qu’il était bien que le Premier ministre reçoive enfin les groupes parlementaires de l’opposition, ce qui aurait dû être fait, d’ailleurs, avant les communications     ministérielles. Donc les choses sont rentrées dans l’ordre et je crois que le ministre de l’Intérieur se gardera à l’avenir de faire des communications qui ont pour objectif de     gêner d’ailleurs souvent les services de renseignement, et d’informer autant les terroristes que l’opinion publique qui est     parfois injustement affolée, surtout lorsqu’il y a multiplication des alertes à la bombe fantaisistes.  

    Roland Sicard : alors sur le budget, il va être présenté ce matin, il y a 40 milliards d’économies. Vous parleriez d’austérité, de rigueur, quel terme ?  

    Ségolène Royal : c’est un     budget qui est à la fois injuste, insuffisant et anti-écologique.

Injuste parce que,     comme l’a dit d’ailleurs le président de la commission des finances Jérôme Cahuzac, c’est la plus forte hausse [« Président socialiste, je précise », ajoute Roland     Sicard] oui, président socialiste, c’est la plus forte hausse d’impôt depuis 1995, c’est-à-dire depuis 15 ans, sauf pour les grandes fortunes avec le maintien du bouclier     fiscal. 

Ensuite c’est insuffisant, puisque la dette publique a doublé en 5 ans. Il faut savoir que le gouvernement emprunte aujourd’hui 1 milliard d’euros par jour, il faut que les Français le sachent, donc quand le gouvernement récupère seulement 10 milliards sur les niches fiscales, c’est 10 jours seulement d’emprunt, c’est très, très faible, il aurait fallu faire un effort plus important et surtout,     en 3 ans, on aurait attendu des réformes structurelles dans la loi de finance qui auraient permis à la fois de maîtriser les recettes et de maîtriser les dépenses.  

 

    Enfin, c’est un budget anti-écologique, ça je crois que c’est assez grave, puisqu’un des ressorts de la croissance, c’est la croissance verte, qui est très directement frappée, freinée dans ce budget puisque les impôts supplémentaires arrivent sur l’énergie photovoltaïque, avec la réduction de l’avantage fiscal, après avoir diminué [les prix de] vente de l’énergie  photovoltaïque, et je le vois puisque je préside une région qui est à l’avant-garde de l’énergie solaire et qui a mis en place un plan européen de développement, de construction de panneaux     photovoltaïques. Aujourd’hui cette filière est gravement déstabilisée, fragilisée, or c’est un de nos atouts industriels majeurs, et j’espère qu’au cours du débat parlementaire, le gouvernement     remettra les avantages fiscaux sur les énergies renouvelables, et les remplacera par une suppression des niches sur des dépenses à effet carbone négatif.  

    Roland Sicard : sur la suppression des niches, sur les taxes sur les banques par exemple, ça c’est des mesures que les socialistes avaient proposées ?  

    Ségolène Royal : écoutez, pour être honnête et ne pas tomber dans la caricature, je dirais que certaines mesures vont dans la bonne direction, par exemple l’annualisation des exonérations des cotisations patronales qui     intègrent désormais les primes et le 13ème mois, ça va dans la bonne direction, encore que je crois qu’il aurait fallu en exonérer les PME     confrontées à la concurrence internationale. Les taxes bancaires ou les taxes sur les assurances vont dans la bonne direction, mais il est très important qu’au cours du débat les     socialistes obtiennent un encadrement et un contrôle de ces taxes. Sinon que va-t-il se passer ? Elles vont être répercutées sur  les clients et sur les consommateurs, c’est-à-dire diminuer le pouvoir d’achat, alors qu’elles doivent impérativement être prélevées sur les bénéfices des banques et des     assurances, et pas sur les clients, surtout en France où un récent rapport a montré que la tarification bancaire était parmi les plus élevées d’Europe. Donc attention à ne pas répercuter de bonnes décisions sur le pouvoir d’achat car aujourd’hui la croissance est essentiellement tirée par la consommation, il ne faut pas la     ralentir.  

    Roland Sicard : François Baroin     a annoncé une mesure qui vous concerne, c’est le gel des dotations pour les collectivités locales. Qu’est-ce qu’en pense la présidente de région que vous êtes ?  

    Ségolène Royal : c’est forcément une très mauvaise nouvelle. Pourquoi c’est une très mauvaise nouvelle ? C’est parce que l’Etat a transféré beaucoup de responsabilités sur les régions, que nous sommes des territoires dynamiques, et je crois que ce n’est pas en freinant les territoires dynamiques qui créent des activités, des emplois, qui sont en charge     de la formation professionnelle ou, comme je le disais à l’instant, de la croissance verte, des investissements industriels, que l’on va relever le pays. Ce qui est dommage aussi c’est qu’il n’y ait pas eu de discussions, de négociations avec les présidents de région que nous sommes, parce que je crois qu’il y a des ressources d’économies à faire dans les dépenses publiques, s’il y avait une bonne articulation entre ce que fait l’Etat, ce que font les départements et ce que font les régions. Car enfin il faut trouver des économies pour réduire la dette. Des économies il y en a si on fait en sorte qu’un euro dépensé soit un euro utile, et je ne vois pas pourquoi ce qui est possible au plan local, dans la région que je préside je n’ai pas augmenté les impôts pendant 6 ans, j’ai diminué la dette, et j’ai pourtant fait tous les investissements stratégiques en révisant tous les ans l’opportunité des dépenses publiques, et moi je pense que ce qui est fait là doit être fait au niveau national.  

    Roland Sicard : on vous a beaucoup entendue depuis quelques temps notamment sur les retraites. Est-ce que ce retour sur le terrain médiatique, c’est une manière de vous relancer dans la course aux primaires pour le Parti socialiste ?  

 

    Ségolène Royal : (sourire) mais vous savez, je suis là parce que vous m’avez invitée. Je crois qu’il y a beaucoup de sujets d’actualité qui sont très forts et c’est vrai que ma voix porte. Et chaque fois que je crois nécessaire de donner ma voix à ceux qui sont souvent sans voix, je pense à la question des retraites, il y a des combats sociaux à     conduire, et ma responsabilité de femme politique, c’est de les conduire, de prendre la parole à la fois pour m’opposer, mais aussi pour proposer, et pour montrer qu’un autre chemin est possible.  

    Roland Sicard : oui mais sur ces primaires, est-ce que vous, vous serez candidate, est-ce que vous pouvez nous le dire ce matin ?  

    Ségolène Royal : non, je ne peux pas vous le dire ce matin, je crois que chaque chose en son temps. Ce qui est très important aujourd’hui c’est que l’unité des socialistes ait été reconstruite. J’ai beaucoup œuvré pour cela, compte tenu de toutes les vicissitudes du passé (rire)  

 

    Roland Sicard : il y a des voix discordantes, hein, il y a Malek Boutih ce matin qui dit du mal de Martine Aubry  

 

    Ségolène Royal : eh bien je crois que ce n’est pas bien, il a perdu une occasion de se taire, il faut que les socialistes apprennent à être un peu disciplinés. C’est bien la liberté de parole, mis c’est bien aussi la protection de l’unité. L’alternance viendra, si les socialistes restent unis. Et je ferai tout pour cela, je ne laisserai personne porter atteinte à cette unité, à cette fraternité retrouvée.  

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité