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6 octobre 2010

PS - L’incroyable saga des primaires

                   

Pour désigner son candidat à la présidentielle, le PS va organiser à l’automne 2011 des élections ouvertes à… « tous les sympathisants de gauche ».

Un drapeau du parti socialiste (illustration) Un drapeau du parti socialiste (illustration) © SIPA Après avoir testé, avec un succès mitigé, les primaires en 2006 (Ségolène Royal en était sortie vainqueur devant Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius), le PS a décidé d’ouvrir cette fois ce processus de désignation de son candidat à la présidentielle à… tous les électeurs de gauche.
Objectif : renforcer la légitimité de celui qui représentera le parti en 2012.

« Les primaires sont un moyen de mobiliser les Français. C’est le premier acte de la campagne présidentielle », souligne François Lamy, le bras droit de Martine Aubry, candidate potentielle. Autres challengers possibles : Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal, François Hollande, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Jean-Louis Bianco, Pierre Moscovici, Gérard Collomb. Dépôt officiel des candidatures : juin 2011.

1. Qui pourra voter ?
Tout citoyen français muni de sa carte d’électeur sera en droit de participer à la primaire socialiste. Seules conditions : verser un don d’au moins un euro, et… signer une déclaration sur l’honneur stipulant qu’il est « sympathisant de gauche ». Un électeur centriste, écologiste ou d’extrême gauche pourra donc voter. « Nous voulons capter ces électorats aux marges du parti », assume Olivier Ferrand, président de Terra Nova et coauteur du rapport sur les primaires avec Arnaud Montebourg. Mais n’y a-t-il pas un risque de pollution du vote par les militants de droite ? « Non, répond-il. Nous sommes protégés par la masse. On ne peut pas truquer à grande échelle le jeu démocratique sans qu’il y ait des consignes de l’UMP. Cela, c’est inimaginable. »

2. Où voter ?
Pour espérer une forte participation, il faudra un maillage serré des bureaux de vote. Or, pour des raisons de neutralité politique et de traitement sanitaire (le nettoyage imposé des locaux coûterait trop cher), les dirigeants socialistes ne pourront pas réquisitionner les écoles. Ils envisagent de contourner l’obstacle en déployant des tentes dans la cour des écoles. Des urnes seront également mises en place dans les gymnases et les mairies qui auront donné leur accord. Au total, le PS escompte au moins 10.000 bureaux de vote : un par canton (contre 85.000 pour les élections nationales). « S’il faut prendre sa voiture pour glisser son enveloppe dans l’urne, les Français ne se déplaceront pas », explique Ferrand. Le hic : trouver suffisamment de « personnels » pour tenir les bureaux. « Il faut compter six personnes par bureau, on ne les a pas, observe-t-il. Nous allons donc mobiliser les sympathisants en faisant une campagne de porte-à-porte dès le début de la primaire. »

3. Qui va payer ?
L’enveloppe budgétaire des primaires devra prendre en compte le coût des tentes et du matériel informatique, et, surtout, les déplacements des candidats. « En Italie, 4 millions de citoyens ont voté en 2005 pour Romano Prodi lors des primaires de gauche. En moyenne, chacun a donné 10 €. Une recette de 40 millions d’euros financerait intégralement les primaires du PS », assure Olivier Ferrand. Probablement plus réaliste, François Lamy reconnaît que la facture sera en partie répercutée sur les comptes présidentiels du candidat désigné.

4. Combien de votants ?
C’est la grande interrogation, celle qui conditionne le succès de ces primaires, leur rentabilité financière et la légitimité du candidat vainqueur. Arnaud Montebourg et Olivier Ferrand, sondages internes à l’appui, misent sur 3 à 5 millions d’électeurs. François Lamy, lui, espère 1 à 1,5 million de votants. Quelle que soit l’ampleur de la participation, elle doit être plus large que celle de la primaire 2006, à laquelle 180.000 militants PS avaient pris part. « A chaque fois que de telles primaires ouvertes sont organisées, 10 % du corps électoral se déplacent, affirme Ferrand. Ainsi, en 2004, Georges Papandreou a été élu à la tête du Parti socialiste par un million de Grecs alors qu’il était le seul candidat. »

5. Quelles règles de compétition ?
Elles ne sont pas encore tranchées. Les dirigeants socialistes doivent déterminer, d’ici à janvier 2011, le nombre et la nature des débats (thématiques ou généraux), l’opportunité (ou non) de meetings communs, l’enveloppe financière allouée à chaque candidat, les règles éthiques et, enfin, la date de la convention de réunification qui adoubera le vainqueur de la primaire. « La vraie difficulté est là. Comment organiser le débat sans créer de division interne ? Il faudra veiller à ce que cela ne dérape pas », insiste François Lamy.

6. Comment garantir la transparence ?
Le spectre du Congrès de Reims, en 2008, trotte dans toutes les têtes. Désignée première secrétaire du PS au terme d’élections controversées, avec seulement 102 voix d’écart, Martine Aubry a promis pour 2012 une totale transparence. « Il faut qu’on ait beaucoup de monde dans les bureaux lors du dépouillement des bulletins, observe Ferrand. C’est le seul moyen de garantir qu’il n’y aura pas de bourrage des urnes. Et il faut un réseau centralisé : si on laisse les fédérations gérer les résultats de manière autonome, il y aura des contestations… »

Source: FRANCE SOIR

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