Casseurs ou policiers ? La stratégie de la tension
Dix-septième jour de notre grève du zèle illimitée en soutien au mouvement pour les retraites : voici la première édition quotidienne de plumedepresse !
Débordé par l’ampleur de la contestation, Sarkozy tente d’utiliser une recette vieille comme le sinistre SAC de son mentor Charles Pasqua : favoriser une montée de la violence à l’aide de provocations policières pour mieux justifier la répression et se poser en restaurateur de l’ordre public.
« Il
y a des moments où on trouve que certains groupes ont un comportement
un peu étrange : nous voyons des gens qui cinq minutes jettent des
pierres et la minute d’après, ont un brassard », accuse le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, précise, repris par Le Point : « les violences, « très marginales et très mises en scène », sont le
« résultat d’une stratégie de tension et provocation du gouvernement.
On voit devant certains quartiers ou certains lycées une présence
policière totalement démesurée » et il y a « quelques éléments
dont on aimerait bien savoir d’où ils sortent et par qui ils sont
organisés, parce que tout ça ne semble pas relever de la génération
spontanée », estime-t-il ». C’est que les témoignages accusatoires se multiplient, comme le récapitule une enquête très complète de Dan Israel pour @rrêt sur images : « A
coups précis, il fracasse la vitrine. Samedi 16 octobre, aux environs
de 19 heures sur le boulevard Diderot à Paris, un « casseur », visage
masqué, s’en prend méthodiquement à la devanture d’une agence bancaire,
poteau en métal à la main. Il est sorti d’un groupe de manifestants
masqués pour la plupart, munis de fumigènes, partis de la place de la
Nation à la fin de la manifestation officielle contre la réforme des retraites. Comme le raconte en détail Rue89,
certains d’entre eux cassent des abribus et quelques vitrines, suivis
de près par des policiers. Devant la banque, un passant tente d’arrêter
l’homme qui casse la vitrine, mais se fait frapper dans le dos par un
autre homme masqué, qui saute en l’air et lui donne un coup de pied,
avant d’éloigner journalistes et manifestants, une matraque à la main. »
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Mardi, Benoît Symphorien figurait parmi les blessés de la manifestation
contre la réforme des retraites. L' enseignant de Lanester a été touché
par une grenade explosive. S'il est rétabli physiquement, il reste "très
choqué qu'on tire sur une foule remplie de femmes, d'enfants, de
personnes âgés." Il a donc décidé de porter plainte et, présent hier aux
côtés des lycéens, il a livré son témoignage sur les événements de
mardi.
Le reportage d'Yves Madec