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23 janvier 2011

Mélenchon: "Avec DSK, le PS s'enfonce"

Candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon réunit samedi son parti. Il dévoile au JDD sa stratégie, met en garde "les oligarques", les médias, les verts et le PS.


Votre candidature à la présidentielle ne réjouit pas tous les communistes. Est-elle irrévocable?

Le Front de gauche est récent! On a tout à construire. On n’a pas de patrimoine électoral. Le Parti communiste a fait appel à candidatures. Je propose donc ma candidature au Front de gauche, au NPA, aux associations, aux citoyens de métropole et d'outre-mer. Elle est sur la table. Notre projet n’est pas une alternance à la papa, un repatouillage du système pour le rendre moins pénible. Il faut bâtir une implication populaire, ça prend du temps.

 

Pourquoi ne pas vous inscrire dans le cadre des primaires de la gauche?

Les primaires socialistes ne sont pas celles de la gauche. Sauf le PS, aucun autre parti n’y participe. Le système des primaires correspond au modèle des Etats-Unis: une élection à un seul tour. En France, le premier tour de la présidentielle est la primaire. Là, vous donnez 1 euro, vous signez, vous choisissez la ligne et le candidat, et vous acceptez de vous incliner devant le héros des sondages du moment. Pourquoi le ferais-je? Je me sens le vent en poupe. Les événements me donnent raison. Je n’ai donc pas envie de renoncer. Voyez: je disais "la révolution citoyenne d’Amérique latine viendra en Europe", on me riait au nez. Maintenant elle est au Maghreb. Il faudra attendre combien de temps pour qu’ils comprennent que ça va se passer dans tous les pays. Partout les peuples rejettent les oligarchies.

 

Vous n’êtes pas candidat à la révolution mais à la présidentielle….

En effet, je ne connais pas d’autres maîtres que le suffrage universel. La révolution doit passer par les urnes. Moi élu, il y aura une constituante, il y aura un changement du régime de la propriété dans plusieurs grands secteurs, la banque, l’énergie, la santé, l’éducation. Moi élu, il y aura la planification écologique. Moi élu, on sortira d’Afghanistan et de l’Otan. Si les gens m’élisent président de la République, nous mettrons fin à la Ve République. Je suis le candidat de la révolution citoyenne.

 

Vous voulez collectiviser les biens, mettre fin à la propriété privée comme à Cuba?

Je veux la fin de la concurrence libre et non faussée, la fin du règne des marchés, la collectivisation sous la forme d’une socialisation ou nationalisation ou entrée en coopératives de grands secteurs de l’économie du pays. C’est, par exemple, la fin du profit privé sur le savoir, dans l’éducation. Le système de santé sera refondu de A jusqu’à Z pour échapper à la logique du profit. L’énergie: collectivisée et réorientée. C’est pour ça que je parle de révolution, mais citoyenne. Personne ne doit se dire comme en 1981: "Les gars, on vous a élus, maintenant faites-nous le socialisme." Il n’y a pas de changement possible sans implication populaire.

 

Plutôt la révolution façon 1917 que 1981, donc?
Ce ne sera ni l’une ni l’autre. Mon modèle, c’est un mélange de 1789 et de la Commune de Paris. Les oligarques sont des têtes de pioche, rien ne les fait bouger de leur place. Il faut les contraindre.   

Allez-vous porter plainte contre Plantu qui vous dessine au côté de Marine Le Pen? Non, ce dessin est infâme, mais c’est le débat. Je porterai plainte chaque fois qu’on entrera dans ma vie privée ou qu’on portera atteinte à mes convictions religieuses ou philosophiques.

 

Dany Cohn-Bendit disait dans nos colonnes la semaine dernière que vous ne foutiez rien au Parlement européen et que vous apparteniez aux élites politiques….

Je suis un bon parlementaire et depuis plus longtemps que lui. Mon taux de présence au Parlement européen est de 60 %, mais je suis le deuxième Français en termes d’intervention. J’en ai assez des donneurs de leçons d’un décomposé comme Cohn-Bendit. Oui, j’appartiens à l’élite du pays! L’élite c’est nous, les ouvriers hautement qualifiés, et moi, je suis un intellectuel. Bien sûr que je suis dans le haut des revenus avec mes 6.000 euros par mois, mais je refuse de me plier à ce "profite et tais toi, t’es des nôtres, donc dis rien".


LE JDD

                                           
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