Ségolène Royal. Etat des lieux & enjeux pour 2012.
Etat des lieux.
« La marque repère ».
Ségolène
Royal n’aura donc pas vécu le « syndrome post présidentiel », tels
Barre, Balladur, Jospin ou encore Bayrou, qui au lendemain d’une
difficile et cinglante défaite politique auront été effacés, à la
vitesse de l’éclair, du premier plan du paysage politique français.
Signe d’un statut singulier, d’une aura exceptionnelle couplée à une
volonté quasi obsessionnelle de rester sous les feux de la rampe, l’ex
candidate aura donc duré un quinquennat. Certes, Ségolène n’est plus la «
madone des sondages », comme on l’a connu mais elle reste pour le moins
toujours attractive sur le marché. Aux yeux des sympathisants PS en
premier lieu, Ségolène Royal apparaît comme « une marque présidentiable
» de par son expérience de 2007, sa capacité incontestable à faire
campagne mais également son envie indéfectible pour la « fonction »
présidentielle qui la rendent par voie de conséquence naturellement
crédible à ce stade de la compétition élyséenne. Aux yeux des Français
ensuite, la présidente de région est perçue comme « une marque repère »,
c’est-à-dire, contrairement à ses concurrents, facilement identifiable
sur le marché politique français. Que l’on adhère ou non, d’aucuns
reconnaissent en effet à la seule évocation de son nom un style «
Ségolène » tissé de surprise et de contre-pied, un positionnement «
au-dessus de la mêlée socialiste », un territoire de communication
empreint « d’émotion, de proximité, d’affect et d’esprit participatif »
qui font d’elle, même après son double échec (présidentielle +
investiture PS), une « marque » forte qui se suffit à elle-même pour
séduire puis gagner l’adhésion de l’électorat.
L’enjeu.
« Apporter du contenu à la marque ».
Lors
de sa phase dite de « croissance » opérée en 2007, Ségolène Royal
incarnait volontiers le désir, la nouveauté et l’originalité véhiculant
ainsi, sur le marché politique, l’image d’une « femme marque »
évidemment pas comme les autres. Aujourd’hui, à l’appui notamment de sa
nouvelle position d’outsider dans les sondages, la donne pour la
présidente de région a sensiblement évolué d’autant que le produit «
Royal » n’est plus tout à fait nouveau sur le marché, naturellement
moins attractif aux yeux des « consommateurs électeurs ». L’ex candidate
à l’élection présidentielle est donc entrée dans une nouvelle séquence
dans laquelle, pour réaffirmer sa singularité et ainsi retrouver un
espace politique significatif, la « Madone » est désormais contrainte
d’apporter du contenu à sa « marque » : autrement dit, exposer
clairement sa vision de la France, son projet de société pour les
Français avec des propositions innovantes et concrètes répondant à leurs
attentes et préoccupations. Aussi, pour retrouver l’attractivité, la
dynamique exceptionnelle de 2007 et gagner par ailleurs en crédibilité,
il lui faut désormais capitaliser non plus sur la « nouveauté » du
produit (désormais bien connu) mais sur ses « fonctionnalités » et sa «
qualité », c'est-à-dire mettre l’accent sur le fond pour parvenir enfin à
trouver l’équilibre entre le désir et la confiance (qui lui manque
encore), condition sine qua none à la réussite de toute élection
politique.