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28 mars 2011

Sarkozy, le doigt et la lune

Une fois encore, les provocations infantiles de Nicolas Sarkozy font la une. On commente aujourd’hui son « Amis pédophiles, à demain ! » comme on glosait hier à l'envi sur son « Casse-toi, pauvre con ! », ses rodomontades contre les syndicats ou ses propos xénophobes de Grenoble.

La machine est bien rôdée, fonctionne parfaitement, et devrait s’emballer à mesure qu’on se rapprochera de l’échéance électorale de 2012. Il appartient à tous ceux qui souhaitent éviter la réélection de M. Sarkozy de l’enrayer.

Loin d’être des maladresses ou des éclats incontrôlés, ces épisodes obéissent en effet à une tactique très simple : pour ne pas regarder la lune, nous sommes priés de regarder le doigt. Le doigt, ce sont les outrances d’un président habile et cynique, prêt au pire pour conserver à son camp le pouvoir. La lune, c’est la politique mise en œuvre avec constance depuis 2002 par l’UMP, le Medef et leurs affidés.

Cette politique, d’inspiration reaganienne et thatchérienne, et qui a provoqué la crise économique actuelle, a trouvé dans celle-ci une formidable opportunité. La réforme des retraites en témoigne : il est plus facile d’imposer des mesures impopulaires à une population désorientée par les menaces de crises sytémique claironnées à longueur de temps, et pétrifiée par la peur de l’insécurité, de la précarité et de la pauvreté. Les mesures prises en Grèce, en Irlande et en Pologne sont un échantillon de la manière dont les marchés, les banques et les grandes entreprises profitent de la catastrophe dont ils sont responsables pour accroître, au détriment des populations, leurs bénéfices et leur empire.

Cette politique, la voici : liquidation progressive des services d’intérêt général (enseignement, santé, énergie, sécurité) ; transfert de ressources des activités salariées vers les activités de rente et les métiers fiscalement permissibles (boutique, professions libérales), des revenus faibles et moyens vers les petites, moyennes et grandes fortunes, des PME-PMI vers les multinationales, des travailleurs vers les actionnaires ; inféodation croissante de la politique étrangère française à la politique des Etats-Unis, et de la politique économique aux intérêts des banques et des marchés ; polarisation croissante de la société et du débat politique autour de clivages alimentés artificiellement ("Français de souche" contre Français "d'origine immigrée", "chrétiens" contre "musulmans", "jeunes" contre "vieux", "vrais gens" contre "intellectuels", etc.).

A nous, acteurs, spectateurs, citoyens, de ne pas tomber dans le piège grossier que nous tend un président usé mais rusé, dont la vulgarité affichée ne sert qu’à dissimuler la relation de connivence et d’obédience qu’il entretient avec les milieux les plus aisés et les plus privilégiés – mais pas les plus éclairés ni les plus soucieux de l’intérêt commun – de notre pays.

 

 

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