Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 955
Newsletter
1 avril 2011

Prêts pour la primaire du PS ? Partez !

 

| 28.03.11 | 14h41  •  Mis à jour le 28.03.11 | 15h02 

C'est le grain de sable qui vient gripper la machinerie de Solférino. Le pacte si bien huilé entre Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn. Réinvesti dans son département de Corrèze, François Hollande annoncera dans les premiers jours d'avril sa candidature à l'élection présidentielle, trois mois avant l'ouverture officielle du dépôt des candidatures à la primaire socialiste, fixée au 28 juin. Même s'il est en campagne depuis déjà huit mois, même si sa candidature ne faisait aucun doute, le député de Corrèze lance les hostilités pour 2012.

 

 

C'est une compétition sans arbitre ni électeurs qui s'est ouverte au soir du second tour des cantonales, à un an de la présidentielle. Cette préprimaire sauvage oppose trois "enfants" de Lionel Jospin : François Hollande, à qui l'ancien premier ministre confia, en 1997, les clés du Parti socialiste, sans jamais le faire entrer au gouvernement qu'il dirigea jusqu'en 2002, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, les deux piliers de sa "dream team", l'une pour les affaires sociales, l'autre pour l'économie et les finances. Les trois "camarades" poursuivent aujourd'hui un seul et même objectif : s'imposer avant le 28 juin dans l'opinion pour empêcher les deux autres de déposer leur candidature.

En position de favori des sondages, dossard n° 1, DSK compte sur sa popularité et son statut de quasi-chef d'Etat à la tête du Fonds monétaire international (FMI) pour mettre tout le monde d'accord et demander à ses concurrents de libérer le terrain. Obligé, s'il veut concourir, de démissionner prématurément de son mandat à la tête du FMI qui ne s'achève qu'à l'automne 2012, DSK ne veut pas prendre le risque d'une élimination dans la primaire. "S'il quitte ses fonctions, c'est pour s'engager dans la campagne présidentielle et non pour aller batailler contre des socialistes moins bien placés que lui pour battre Nicolas Sarkozy", font valoir ses proches.

Son expérience de 2006, où il fut balayé avec Laurent Fabius par la tornade Ségolène Royal, l'incline à préférer une primaire de ratification, où il concourrait face à des rivaux de second plan. "Arnaud Montebourg lui conviendrait parfaitement", affirment les strauss-kahniens.

Le patron du FMI compte sur la loyauté de Mme Aubry, son alliée. Les deux ex-ministres, qui se sont entendus à la veille du congrès de Reims pour s'emparer du parti face à Ségolène Royal, assurent qu'ils ne se présenteront pas l'un contre l'autre en 2012 et décideront au mois de juin, entre eux et à huis clos, quel est le meilleur pour concourir. Mais Mme Aubry comme M. Hollande ne veulent pas laisser les sondages arbitrer leur duel. "Une élection présidentielle ne se gagne pas dans les sondages, un an avant le scrutin", affirment-ils.

Nettement distancée dans les sondages par DSK, la première secrétaire, dossard n° 2, a trois mois devant elle pour asseoir sa légitimité de candidate. Confortée par le second tour des cantonales, même si la victoire est modeste, la maire de Lille compte faire la différence grâce à ses capacités de rassembleuse. "Je mettrai toute mon énergie à rassembler la gauche et les écologistes", a-t-elle martelé dimanche. Dès le soir du premier tour, elle s'était empressée de réunir sur une péniche parisienne l'écologiste Cécile Duflot et le communiste Pierre Laurent pour une photo de famille.

Sur ce terrain, M. Strauss-Kahn, honni par l'extrême gauche, part avec un sérieux handicap. De Washington, il a bien observé son alliée laisser Jean-Luc Mélenchon déverser ses attaques contre le patron du FMI "affameur des peuples". "La question du candidat est majeure, mais celles du projet et du rassemblement le sont autant", confiait Mme Aubry, il y a quelques jours, lors d'un déplacement dans le Jura. Le 5 avril, elle présentera au bureau national le projet socialiste pour 2012. "J'ai réussi à instaurer un très bon climat de travail, en mettant tout le monde autour de la table. Chacun a pu défendre ses idées. Ségolène Royal est venue dans un esprit très constructif", se félicite-t-elle. Mais elle doit d'abord rassembler son camp. "Martine, c'est l'abeille. Si elle pique, elle meurt. Ni les fabiusiens ni les strauss-kahniens ne la laisseront se présenter contre DSK. Elle ne peut être candidate que si Dominique renonce", prévient un lieutenant de M. Strauss-Kahn.

Dossard n° 3, François Hollande fait son miel de ce "pacte improbable". Ses deux rivaux ne l'ont pas vu surgir. Usé après ses dix ans de règne Rue Solférino et deux échecs consécutifs de la gauche à l'élection présidentielle, l'ancien premier secrétaire, avec la lenteur d'une tortue, est parvenu au fil des semaines à redorer son image et grappiller des points dans les sondages, pour se hisser au niveau de Mme Aubry. Jouant la "normalité", le sérieux, la vérité sur les efforts à accomplir, il espère incarner une alternative à DSK. Il a bien entendu cette petite musique venue de la base socialiste sur "le candidat de Washington trop distant", "trop éloigné des préoccupations des Français". M. Hollande est persuadé que la popularité de DSK ne résistera pas à l'épreuve du réel.

"François Hollande monte dans les milieux qui s'intéressent à la politique, mais ce sera plus difficile de conquérir une opinion plus large", note le député du Rhône, Jean-Jack Queyranne, soutien de Ségolène Royal. "C'est le candidat à la mode dans les dîners parisiens", relativise un strauss-kahnien.

Est-ce pour décourager son allié ? Martine Aubry a prévenu "Dominique" qu'Hollande irait jusqu'au bout ! La maire de Lille apprécie peu son prédécesseur, et c'est un euphémisme. Commentant sa victoire sans surprise en Corrèze, Mme Aubry n'a pu s'empêcher, dimanche, dans les couloirs de Solférino de glisser à la presse une petite pique : "Je suis rassurée ! Pour la première fois de ma vie, j'ai pris des somnifères. Je n'ai pas dormi de la nuit devant ce suspense insupportable." L'actuelle première secrétaire accuse l'ancien d'avoir prospéré sur le vide, profité de ses amitiés avec la presse et puisé allègrement dans les travaux du parti pour élaborer ses propositions, notamment sur la fiscalité. "J'ai créé une curiosité dans un moment où régnait le vide des idées", admet M. Hollande.

Les amis de DSK clament qu'il n'a ni l'expérience ni la compétence pour se présenter à la magistrature suprême. "François Hollande, dénoncent-ils, n'a jamais exercé de fonction ministérielle", tout juste député, maire de Tulle, président de conseil général, et premier secrétaire du PS. L'intéressé oppose sa maîtrise des dossiers et sa connaissance de la France, parcourue sans relâche depuis vingt ans.

Pour ses partisans, François Hollande est "le plus brillant de sa génération". Excellent orateur, il a l'art de "faire vibrer les salles", quand Martine Aubry anesthésie ses auditoires sous d'épais discours. Le contact facile, il affiche son "goût de la proximité", quand le patron du FMI ne fréquente depuis trois ans que les cercles limités du pouvoir et de la finance mondiale.

D'ici au 28 juin, le député veut se rendre indispensable et banaliser l'avance de DSK pour dissuader ce dernier d'entrer dans la compétition. "Il s'agit d'enlever le leadership à Dominique. La candidature de François va déplacer la question de l'intérêt d'une candidature de DSK", analyse le député Bruno Leroux.

La concurrence s'annonce impitoyable. Samedi 2 avril, Mme Aubry prononcera "un discours à la jeunesse", piétinant ainsi les plates-bandes de M. Hollande qui a fait de ce thème la pierre angulaire de son programme. Au lendemain de l'annonce de sa candidature, élus, artistes, personnalités de la société civile devraient médiatiser leur soutien à François Hollande. Au même moment, un texte en faveur de l'action de la première secrétaire devrait être signé par des députés. Les pro-DSK viennent quant à eux de lancer un site, dskvraifaux.fr, pour démonter les contrevérités sur leur champion. Pour déstabiliser leur adversaire, les strauss-kahniens espèrent retourner quelques proches de François Hollande. Le maire de Dijon, François Rebsamen, est dans leur viseur.

D'autres ont été avertis. "Ils sont venus nous dire : les négociations, c'est pour maintenant, après ce sera trop tard, ce sera une boucherie, on numérotera les morceaux", raconte un proche de M. Hollande. Mme Aubry, elle, est formelle : "L'intelligence collective décidera" !

Sophie Landrin Article paru dans l'édition du 29.03.11

 

Mon commentaire:   Etonnante enquête, où n'apparait pas  celle qui porta les espoirs de la gauche en 2007, celle qui s'est déclarée candidate pour 2012. Orientée, cette enquête? Une petite touche supplémentaire de la manipulation de l'opinion à laquelle se livre une certaine presse?

 


  

Publicité
Publicité
Commentaires
J
Merci ;)<br /> <br /> Relativement normal alors. C'est un journal et des journalistes "prudents".
Répondre
J
Pour ce qui est des badges, j'en ai vu qui l'avaient posé sur leur profil... ça m'a fait penser au petit chaperon rouge (celui qui se déguise en grand mère... Eh oui, il y en a qques uns qui se font passer pour ségolénistes. De même qu'il y a une foule de ségolénistes qui ne ressentent pas le besoin d'arborer ce petit truc. Plutot sympa, il est vrai , mais qui ne peut faire office de "preuve" ;-)))
Répondre
J
C'était à Joyce que je posais la question ;)<br /> <br /> Pour moi la source a de l'importance.
Répondre
V
l'éviction de Ségolène dans les médias est évidente ! Heureusement il y a un réseau celui des comités DA de plus en nombreux et les réseaux sociaux comme FB oû là un badge ségolène est proposé avec d'autres, à ceux qui veulent l'arborer, et ils sont de plus en plus nombreux !
Répondre
J
C'était dans quel journal Joyce ?<br /> <br /> Ils sont combien finalement à ne pas avoir respecté les désirs de la première secrétaire quant à l'annonce de leur candidature, même si le délai demandé est stupide ? Jamais su compter moi.<br /> <br /> Et pendant ce temps là, une autre se fait discrète et travaille à ses fondations. Elle a bien raison, on ne construit pas une maison en commençant par le toit.<br /> <br /> Et que les journaux l'oublient un peu, n'est pas si mal, cela aura plus de poids lorsqu'elle reviendra aux medias.
Répondre
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité