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27 mai 2011

DSK semble pris dans la nasse

Quelles sont les chances de DSK d'échapper à la prison ? De plus en plus minces, à ce stade de l'affaire.

 Dominique Strauss-Kahn a quitté hier son logement provisoire. (photo AFP) || AFP EMMANUEL DUNAND  Des faits qui se sont produits dans la chambre 2806 du Sofitel, on ne connaît en détail que la version de l'accusation, qui a donc une longueur d'avance sur les avocats de DSK. Photo afp || AFP STEPHEN CHERNIN

Dominique Strauss-Kahn a quitté hier son logement provisoire. (photo AFP)
( AFP EMMANUEL DUNAND)

 Dominique Strauss-Kahn a quitté hier son logement provisoire. (photo AFP) || AFP EMMANUEL DUNAND
 Des faits qui se sont produits dans la chambre 2806 du Sofitel, on ne connaît en détail que la version de l'accusation, qui a donc une longueur d'avance sur les avocats de DSK. Photo afp || AFP STEPHEN CHERNIN
 
 

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Dominique Strauss-Kahn est toujours présumé innocent. Mais il ressemble de moins en moins à la victime d'un coup monté. À moins que ses brillants avocats ne conservent dans leur manche une information fracassante ou une astuce juridique pour le disculper, la balance ne penche guère en faveur de l'ex-directeur du Fonds monétaire international. À ce stade de l'affaire, l'accusation semble avoir une longueur d'avance sur la défense. Même si quelques éléments vont encore dans le sens de Dominique Strauss-Kahn. État des lieux.

1. Une version crédible

Le récit de Nafissatou Diallo n'a pratiquement pas varié depuis le début de l'affaire. Et il est pour l'instant corroboré par des éléments matériels recueillis dans la suite du Sofitel et par des témoignages du personnel de l'établissement.

La description qu'elle a faite de son agression est terrifiante pour Dominique Strauss-Kahn. Selon les éléments parus dans la presse américaine, vraisemblablement de source policière, il se serait précipité nu sur elle en lui touchant les seins, aurait déclaré à plusieurs reprises : « Tu sais qui je suis. » Elle l'aurait supplié d'arrêter pour « ne pas perdre son travail ».

Dominique Strauss-Kahn l'aurait traînée dans la chambre après avoir fermé la porte, aurait tenté de la déshabiller, de la violer, l'aurait forcée par deux fois à pratiquer une fellation. Le personnel interrogé aurait retrouvé Nafissatou Diallo en pleurs, crachant sur le sol, prise de nausées.

2. Des éléments à charge

Toujours selon des éléments parus dans les médias américains proches des enquêteurs, l'ADN trouvé sur les habits de la victime présumée appartiendrait bien à Dominique Strauss-Kahn. Il proviendrait de son sperme.

Les cartes magnétiques des portes n'ont apparemment pas contredit non plus le scénario de l'accusation. Le témoignage d'un garçon d'étage explique également pourquoi la femme de chambre guinéenne est entrée dans la suite, motif d'étonnement au départ de l'affaire.

En outre, deux employées du Sofitel auraient témoigné d'avances très directes faites par DSK la veille des faits dénoncés par Nafissatou Diallo. Si tous ces éléments se confirment, même en partie, il va être difficile pour la défense de ne pas reconnaître qu'il s'est passé quelque chose dans la suite 2806. L'avocat a d'ailleurs déjà laissé entendre la possibilité de rapports consentis.

3. La personnalité de la victime

Mais le portrait de la victime présumée, tel qu'il commence à se dessiner, ne va pas l'y aider. Il est celui d'une jolie femme qui vit très modestement dans le Bronx, musulmane pratiquante, qui compte le moindre dollar, immigrée courageuse et débrouillarde dans un univers inconnu, une femme élevée en Guinée dans la crainte de l'autorité des hommes.

Ce travail dans un hôtel chic était de toute évidence une chance pour Nafissatou Diallo. Difficile de supposer, dans ce contexte, que la jeune femme ait subitement accepté des rapports sexuels avec DSK en le voyant débouler nu dans la chambre, même contre de l'argent. Comme l'immense majorité des Américains, elle ne savait très certainement pas qui il était, pas plus qu'elle ne savait ce que représente le FMI. Simplement qu'il s'agissait d'une personnalité importante. On peut en revanche imaginer qu'elle est restée quelques instants tétanisée de peur, ne sachant probablement pas comment réagir à des avances plus ou moins agressives.

4. Ce qui plaide pour DSK

Que reste-t-il alors en faveur de l'innocence de DSK ? D'abord le mystère qui continue à entourer la victime. Même si son silence, comme celui de ses proches, peut se comprendre, la volonté de son avocat et de la communauté guinéenne de ne livrer que très peu d'informations laisse tout de même planer le doute sur un portrait parfois un peu trop idyllique.

Autre aspect plutôt favorable à l'ex-patron du FMI : l'attitude de la police new-yorkaise. Comme plusieurs affaires l'ont déjà montré à New York, elle a parfois tendance à en rajouter dans le sens des victimes d'agression sexuelle. Il reste d'ailleurs dans les déclarations de Nafissatou Diallo un détail un peu surprenant, contradictoire avec l'accusation de tentative de viol. Elle a indiqué dans un premier temps que Dominique Strauss-Kahn avait tenté de la déshabiller, sans y parvenir apparemment. Mais cette incohérence pèse bien peu face à l'ampleur de l'accusation.

Guinée : des frères « choqués »

« Nous sommes choqués et nous estimons que nous avons été touchés et souillés dans notre dignité », a déclaré à des médias français Mahmoud, le frère aîné de Nafissatou Diallo, qui demeure toujours à Tchiakoullé, le hameau d'origine de la famille, dans le nord de la Guinée.

Un autre frère, Mamadou Dian, parle même d'humiliation. Il affirme que sa sœur a grandi avec lui et qu'ils vivaient ensemble à Conakry avant qu'elle ne parte « aux États-Unis en 2002 ».

Selon lui, la jeune femme, veuve, a eu deux filles avec son mari, dont l'une « est décédée à l'âge de 2 ans ». L'autre, adolescente, vit avec elle à New York. Selon lui, sa sœur, musulmane, « est une fille calme, pieuse, qui fait les cinq prières de la journée, quelle que soit son occupation. Elle parle peu, n'élève jamais la voix, demande toujours conseil avant de prendre une décision ». Il dit ne vouloir qu'une seule chose : aller aux États-Unis « à côté » de sa sœur, mais n'en a pas « les moyens ».

Ces deux frères sont deux des six enfants (trois garçons, trois filles) nés d'un des mariages de leur père, prénommé Thierno Ibrahima, qui avait deux épouses. Le troisième frère est décédé.

 

SUDOUEST.FR

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