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1 juin 2011

Ségolène Royal, toujours "debout"

01/06/2011 | 13H37
Crédits photo:  REUTERS/Gonzalo Fuentes

En déplacement à Toulouse, la candidate du PS à la primaire a voulu démontrer qu’elle ne renonçait à rien, malgré les mauvais sondages qui la placent derrière François Hollande et Martine Aubry.

Paris, aéroport d'Orly, ce dimanche 22 mai à 10 heures. Un petit groupe de personnes s'agglutine autour de Ségolène Royal et lui demande une photo. La candidate du PS se prête au jeu. L'arrivée remarquée tranche avec le petit nombre de journalistes qui suit la candidate du PS à la primaire. Rien à voir avec la meute qui la suivait il y a quelques mois, avant qu'elle ne disparaisse volontairement de la scène médiatique, ou lors du congrès de Reims en 2008 ou de la dernière présidentielle en 2007.

Aujourd'hui, les sondages l'auraient presque enterrée : troisième derrière François Hollande et Martine Aubry, depuis que Dominique Strauss-Kahn semble être sorti du jeu, autant dire qu'elle paraît ne plus intéresser. Pourtant, Ségolène Royal s'en moque.

Aux 400 personnes qui sont venues l'écouter à Toulouse, elle lance : "Nous allons continuer d'avancer. Le peuple français est debout et nous sommes là pour gagner l'élection présidentielle de 2012." Tonnerre d'applaudissements.

"Le pouvoir, c'est vous qui l'avez, prenez-le et ne le lâchez pas."

Pas question pour elle de s'arrêter aux enquêtes d'opinion qui "se sont toujours trompées un an à l'avance. L'homme providentiel, c'était Rocard, puis Balladur quand Chirac était au fond du trou." Un argument que François Hollande utilisait il y a encore quelques mois... C'est bien connu, les vieilles recettes servent à tout le monde.

"Les sondages se sont toujours trompés car les petites gens ne sont pas dans les sondages. Et les enquêtes d'opinion ne savent même pas qui va aller voter à la primaire. C'est le terrain qui va faire la différence. Rien n'est figé", commente en petit comité la candidate du PS à la primaire.

Visiblement, on a fait avec les moyens du bord pour l'organisation du meeting. Des draps bleus, blancs, rouges tendus sur les murs, une banderole écrite à la main au marqueur bleu sur papier blanc pour annoncer sa venue : "Meeting de Ségolène Royal, aujourd'hui à partir de 15 h."

Des petits moyens, des sondages décourageants et pourtant du monde, beaucoup de monde, toutes générations confondues, militants et curieux, et des équipes gonflées à bloc. "Dans chaque canton, dans chaque village, il y a Désirs d'avenir, explique Kamel Chibli, secrétaire national de l'association et membre du PS qui chiffre aujourd'hui à 11 000 le nombre de militants au niveau national. On a une capacité à rassembler sur l'ensemble du territoire, c'est un atout considérable pour la primaire."

Philippe Gaudon, membre de DA depuis 2006, en Haute-Garonne, ne s'inquiète pas non plus : "C'est en septembre et octobre qu'il faut être premier, pas maintenant. Aujourd'hui, mieux vaut être outsider que favori !" Dès lors, Ségolène Royal continue de balayer les sondages d'un revers de main, se moquant notamment de celui qui la plaçait en quatrième position derrière Manuel Valls : "Tout de même, s'esclaffe-telle, il ne faut rien exagérer !" Et François Hollande favori ?

"Favori, ça ne vous rappelle rien ?, commente-t-elle en privé. Ils n'ont pas retenu la leçon."

Sûre d'elle, elle ajoute pendant le meeting : "Nous ne sommes pas au bout de nos surprises", convaincue qu'elle figurera au second tour. Plus tôt, elle avait expliqué aux Inrocks : "Il n'y a qu'une légitimité en politique, c'est le vote, c'est ce que j'appelle la force citoyenne, qui va se mettre en mouvement. La politique, ce sont des millions de gens qui vont prendre le bulletin avec votre nom pour le mettre dans l'urne, souligne-t-elle en mimant la scène. Tous les sondages n'ont aucun sens. On doit choisir le ou la candidate qui peut être au second tour et qui peut gagner."

Traduction : si François Hollande est le favori des sondages et si Martine Aubry détient la légitimité de la première secrétaire, Royal a, elle, l'expérience de la précédente campagne :

"Moi, je suis déjà passée à l'essoreuse de la campagne présidentielle, je sais ce que c'est, les autres non. Tout est mis à jour, tout est déballé, mon appart a été mis à sac deux fois, j'ai survécu. Il faut être irréprochable autant que la nature humaine le permet."

Pour le reste, elle se veut sereine. "Rien ne me fait peur, je m'adapte à tout. Les autres candidats, je les respecte, je ne suis pas candidate contre eux. Au contraire, ça me booste dans les débats." Y compris avec son ancien compagnon. "Je n'ai aucun problème pour un débat avec François Hollande."

Royal sourit : "Tout l'enjeu de la politique, c'est de réexpliquer aux Français qu'il y a des marges de manoeuvre politiques qui existent. C'est le sens de mon engagement : arriver à sécuriser les Français. C'est très important de montrer aux gens qu'il y a passage aux actes après les discours. Quand je parle de ce que je fais dans ma région, je vois que je suis très applaudie."

Dans son discours de quarante-cinq minutes à Toulouse, Ségolène Royal a effectivement été très applaudie dans ces moments-là. Mais pas autant que quand elle a pris l'engagement de mettre en place un "bouclier logement", pour qu'aucun Français ne dépense plus de 20 % de ses revenus dans son habitation. "D'autres solutions existent", a-t-elle martelé tout au long de son déplacement toulousain, pour souligner qu'il fallait toujours compter avec elle.

Marion Mourgue sur LES INROCKS

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Commentaires
J
sont parmi ceux que je trouve les plus pertinents et en lien avec des éléments d'actu cruciaux avec quelques autres membres du petit cercle de blogueurs que j'affectionne... Merci à vous.<br /> Bon WE
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G
C'est le fait que les instituts de sondages "pondèrent" les résultats sur Royal (à ses dires) et ce jusqu'à 5%, c-à-d qu'ils lui enlèvent jusqu'à 5% d'intentions de votes au nom de ces résultats électoraux de 2007. Cela est scandaleux parce que ses concurrents du PS ne subissent pas le même sort. Ce point mérite une recherche et une dénonciation ! <br /> <br /> Bonne journée, Gaël Michel<br /> <br /> PS J'ai vu que vous avez mis tout mes article en révérence et je vous en remercie.
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G
""Les sondages se sont toujours trompés car les petites gens ne sont pas dans les sondages. Et les enquêtes d'opinion ne savent même pas qui va aller voter à la primaire. C'est le terrain qui va faire la différence. Rien n'est figé", commente en petit comité la candidate du PS à la primaire."<br /> <br /> Je viens d'écrire un article sur le sujet en m'appuyant sur des sociologues (Gaxie, Champagne)et politologues. Je vous invite à le lire sur mon blogue.<br /> <br /> Bonsoir, Gaël Michel
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