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15 juillet 2011

HOLLANDE OU AUBRY, NON MERCI

Le Monde.fr

Chronique d'abonnés, par Edmond APARICIO, 

04.04.11

Lassés de quatre ans de sarkozysme nos concitoyens ne tournent plus leurs regards vers le PS comme la force politique capable d'offrir une alternative crédible lors de la présidentielle de 2012. Pourquoi ?

Tout simplement parce que l'homme de la rue qui n'est pas adhérant ou sympathisant d'un parti politique a fini pour mettre dans le même sac l'UMP et le PS.

Il faudrait être aveugle, sourd et de mauvaise foi pour ne pas comprendre et ne pas reconnaître cette triste réalité handicapante pour le PS et la gauche toute entière.

Cette perception que nos concitoyens ont de la classe politique est un terrible danger pour la démocratie.

Le FN a su s'emparer de ce fait et, après avoir martelé pendant 30 ans le « tous pourris », nous constatons qu’au deuxième tour des cantonales la doublure de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont ou son compagnon à Perpignan ont fait plus de 45 % des voix.

En 1997 les Français ont ouvert à nouveau les portes du gouvernement aux socialistes. François Hollande, Premier secrétaire, avait comme première tâche retisser les liens  entre le PS et sa base électorale.

Pour ce faire il fallait s'attaquer aux baronnies qui tant au niveau local comme national noyautent le parti et emploient jusqu'aujourd'hui le PS pour servir ses propres intérêts et non comme un levier de la dynamique sociale, toujours attentif aux préoccupations et angoisses des classes moyennes et des secteurs les plus modestes de notre pays.

Peu soucieux d'actualiser son « logiciel » -et encore moins résolu à se battre contre la droite en proposant des solutions concrètes et innovantes, sans sacrifier régulière et exclusivement les classes laborieuses — le PS est aujourd'hui dans la mouise, même au niveau électoral. Il ne réussit plus à attirer de nouveaux électeurs, bien au contraire. Pourtant l'ancien RPR rebaptisé UMP est de plus en plus discrédité et la nature a horreur du vide.

Le suffrage de l'électeur mécontent — mais toujours soucieux de s'exprimer à travers les urnes — est allé vers le FN, la mouvance écologiste et le Front de Gauche. Pas une miette pour le PS.

La seule exception à ce phénomène régressif est l'élection présidentielle de 2007 où Ségolène Royal a su attirer à nouveau vers les urnes des secteurs importants de l'électorat qui ne se déplaçait plus. Pour la remercier de cet apport du « sang neuf », Le Premier secrétaire de l'époque et les autres pachydermes du PS ont saboté sa campagne et, jusqu'à maintenant, continuent une croisade de dénigrement ou de tergiversations à l'égard de Royal et les nombreuses prises de position et propositions faites par elle pour contrer la politique réactionnaire de Nicolas Sarkozy.

Sur fond de triche et d'alliances contre nature, le Congrès de Reims a accentué la méfiance de l'opinion à l'égard du PS.

Intronisée par une coalition hétéroclite dont le seul programme était la consigne « tout sauf Ségolène Royal », Martine Aubry promettait un retour aux sources du socialisme français dans la transparence démocratique et une présence permanente auprès de nos concitoyens en difficulté.

Le silence embarrassé, des déclarations contradictoires ou carrément favorables (DSK) à la réforme du système de retraites imposé par Sarkozy ont sonné le glas des prétentions socialistes pour regagner la confiance de Français.

Force est de constater que le premier et le seul leader socialiste qui a su s'exprimer sans ambiguïté sur la réforme de retraites fut Ségolène Royal qui a même exigé un référendum populaire pour traiter et décider démocratiquement sur ce sujet. La direction national du PS n'a pas voulu appuyer la demande de Royal, s'alignant de facto derrière la négative de François Fillon pour organiser cette consultation citoyenne.

Dans une logique de transparence et de reconquête de l'opinion par le PS tout s'y tient et enchaîne pour contester les candidatures d’ Aubry et Hollande aux primaires socialistes.

François Hollande, Premier secrétaire jusqu'en novembre 2008, a protégé contre vents et marées le maire véreux de Hénin-Beaumont qui finit destitué de son poste et derrière les barreaux. Martine Aubry prend le relais et malgré des rapports accablants se mure aussi dans un silence complice. Résultat, aujourd'hui le FN à la majorité absolue des électeurs de Hénin-Beaumont qui se sont déplacés vers les urnes dimanche 27 mars.

L'affaire Guerini confirme que l'éthique est le dernier souci de Martine Aubry dont la seule préoccupation continue à être obtenir les voix de la Fédération de Bouches-du-Rhône lors des primaires socialistes pour choisir le candidat à l'élection présidentielle.

La Première secrétaire du PS a-t-elle au moins réfléchi une seconde aux dégâts collatéraux causés par son attitude ? Les démêlées de la famille Guerini avec la justice ont fait perdre deux cantons au PS marseillais dimanche dernier.

Les candidatures déclarées ou camouflées de la Première secrétaire et de son prédécesseur n'apporteront pas le souffle nouveau dont le PS a besoin pour avoir une chance de gagner l'élection présidentielle en 2012.

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