Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 953
Newsletter
12 septembre 2011

Zone euro : « Les dirigeants ont perdu le contrôle de la situation »

Sur PUBLIC SENAT

 

Extrait: (...) Selon le ministre des Finances, François Baroin, les banques françaises peuvent « faire face » à tout « scénario grec » et n'ont pas de problèmes de liquidités ou de solvabilité. Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a jugé lui qu'il était « totalement prématuré et à côté du sujet » d'envisager l'hypothèse d'une nationalisation partielle des banques françaises.

Ce n’est pas l’avis d’Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), qui n’exclut pas des « nationalisations totales ou partielles des banques » si la situation empire. « Il n’y pas de pilote dans la zone euro », estime-t-il et craint que « la Grèce ne tienne pas ». En cas d’« éclatement de la zone euro », cela « marquera le fait que l’Europe, sous domination libérale et sans gouvernance économique, est dans une impasse ». Entretien.

Les valeurs des banques françaises ont dévissé ce lundi à l’ouverture de la bourse. Comment l’expliquez-vous ?
Les marchés financiers ont en tête un scenario catastrophe, très probable pour eux.  Celui où la Grèce ne réussirait pas à satisfaire les exigences de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). Du coup la troïka refusera de lui prêter. La Grèce serait obligée de quitter la zone euro et de faire défaut. Les banques enregistreraient de très lourdes pertes, les Etat seraient obligés de venir au secours des banques mais ils le feraient payer par des nationalisations totales ou partielles des banques. Les peuples n’accepteraient pas, comme en 2008, que ce soit sans conditions. Les conditions entraineront de lourdes pertes pour les actionnaires. Ce sera une remise en cause complète du fonctionnement des banques, du salaire de leurs dirigeants et des traders. Donc les marchés anticipent de lourdes pertes sur les titres des banques.

Les banques françaises devront-elles être aidées à nouveau ?
Oui, il y a un risque important. Un risque de pertes importantes sur les titres grecs et par ricochet irlandais et portugais. Tous les titres publics considérés jusqu’alors comme sans risque, vont être considérés comme risqués. Les exigences de fond propre des banques vont augmenter et elles ne pourront pas faire appel au marché compte tenu de la chute de leur titre. Pour éviter qu’elle ferme le robinet du crédit, les Etats vont devoir venir à leur secours.

Le défaut de paiement de la Grèce nous menace-t-il toujours ?
Oui, le défaut de paiement de la Grèce nous menace plus que jamais, du fait que la troïka a posé des exigences extrêmement fortes : réduction du déficit publique, effort de l’ordre de 15 points de son PIB. La Grèce doit récupérer 50 milliards d’euros en privatisation. Mais elle ne réussit pas à tenir ses objectifs. Ça se traduit par une chute du PIB grec qui perd  9 % en 2 ans. Et les recettes fiscales chutent. La Grèce ne va pas tenir.

Elle n’a pas le choix. Actuellement, elle ne peut pas se financer sur les marchés, avec des taux d’intérêt de 18 % pour elle. Si l’Union européenne et le FMI ne l’aident pas, la Grèce sera en faillite. Le problème de cette faillite fragilisera l’ensemble de la zone euro. Les marchés seront tentés de spéculer contre le Portugal et l’Irlande.

Les dirigeants européens ont-ils encore le contrôle de la situation ?
Non, les dirigeants ont perdu le contrôle de la situation. Ils se sont refusés à mettre en œuvre la bombe atomique qui serait de dire que la dette publique de la zone est garantie quelques années car la BCE interviendra et parce qu’on émettra des euro-obligations. L’Europe a été incapable d’opter pour cette solution. La position de la zone euro est fragilisée du fait que la Finlande, l’Allemagne, les Pays-Bas veulent rassurer leur opinion publique du fait qu’elles n’auront pas à payer pour la Grèce. Ces pays imposent des exigences irréalisables à la Grèce et ça fragilise l’ensemble de la zone euro. Elle soufre d’un manque de solidarité.

Il n’y pas de pilote dans la zone euro. Si ce n’est pas trop tard, il faut réussir un compromis dans lequel la Grèce fait tout ce qu’elle peut pour améliorer sa situation et où les pays européens sont solidaires sans exigences insoutenables. Sinon, on va à la catastrophe et il faudra se résigner à l’éclatement de la zone euro.(...)

 

Publicité
Publicité
Commentaires
J
.. le contrôle!!! Les spéculateurs ne perdent pas leur temps en attendant.
Répondre
J
Qu'il ne lui restait de liquidités que pour un mois seulement...<br /> <br /> Donc c'est bien clair qu'elle va exploser et la zone euro avec.<br /> <br /> Probablement la catastrophe qui fera que les gouvernements seront obligés de changer d'avis...<br /> <br /> Par une attitude qui m'échappe, l'humain ne réagit que lorsqu'il est confronté au pire et refuse systématiquement de regarder les choses en face, du moins certains humains, en général ceux qui sont haut placés :-)<br /> <br /> La plupart des économistes chevronnés l'ont dit depuis des mois, certains depuis des années. Dont Jorion.<br /> <br /> C'est la même chose dans tous les domaines... climat, médecine, etc... etc... les oeillères qui ne veulent pas voir les causes.
Répondre
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité