Ségolène Royal. «Mes engagements seront tenus»

Sur LE TELEGRAMME

22 septembre 2011 -

Elle veut encore y croire. Elle baisse pourtant dans les sondages, de manière apparemment inéluctable. Ce matin, un sondage CSA donne un duel Sarkozy -Marine Le Pen si Ségolène Royal représentait la gauche au second tour de la présidentielle.  Le sort réservé par les sympathisants de gauche à Ségolène Royal pourrait démontrer qu'on ne peut pas être et avoir été...

La situation économique européenne s'aggrave de jour en jour. Que ferez-vous pour enrayer cette crise si vous êtes élue présidente de la République ?

Je prendrai une initiative pour faire la réforme bancaire. C'est avec la réforme bancaire qu'on peut régler le problème et certainement pas en assommant les pays avec des plans de rigueur qui les fragilisent de plus en plus. Il faudrait initier cette réforme avec le couple franco-allemand. Il s'agit d'empêcher les banques de spéculer sur la dette des États et de séparer les activités de dépôts et les activités de placements financiers. Il faut, enfin, obliger le système bancaire à financer les entreprises et, notamment, les PME. À ce moment-là, on aura mis l'économie devant la finance et non pas l'inverse.

À vos yeux, qu'est-ce qui fait de vous la meilleure candidate à la primaire socialiste ?
D'abord l'expérience, à commencer par l'expérience d'une campagne présidentielle. Les Français peuvent se dire que je leur apporte la garantie d'une campagne solide. Avec moi, il n'y aura pas de mauvaise surprise. Il y a, ensuite, l'expérience de l'action politique. Chaque fois que j'ai été aux responsabilités, j'ai utilisé les postes qui m'ont été confiés pour agir et transformer. Mon bilan est positif, aussi bien comme ministre de la Famille, de l'Enseignement scolaire et de l'Environnement. Il en va de même dans ma région; elle est devenue la première région écologique d'Europe. Cette expérience-là, cette morale de l'action donne aux Français la garantie que ce que je dis dans mon programme, je le ferai. Je suis la seule à faire des propositions aussi précises sans jamais varier au gré des émissions de télévision ou des publics qu'on a en face de soi. Tout cela fait que les Français ont la garantie que ces engagements seront tenus.

Aujourd'hui, vous contestez la fiabilité des sondages. Pourtant ce sont les sondages qui vous ont fait gagner la primaire PS en 2006. N'y a-t-il pas là une contradiction ?
Je ne crois pas avoir gagné en 2006 grâce aux sondages. J'ai gagné sur des idées neuves, d'ailleurs contestées dans mon propre camp. Les Français se reconnaissent dans ces idées comme l'ordre juste, la nécessité de défendre le pays, la réappropriation du drapeau français, la lutte contre les inégalités, l'excellence environnementale, le refus de l'assistanat, la défense de la sécurité avec l'encadrement militaire des délinquants. Les Français verront que je ne varie pas au fil du vent. Ma candidature vient de loin. Elle se situe sur une ligne droite, pas sur une ligne tortueuse. Quant aux sondages, la primaire fait appel à un électorat très différent de celui de 2006. L'audience du débat sur France2- cinqmillions de téléspectateurs - souligne l'intérêt des Français. Trois sur quatre déclarent aujourd'hui réfléchir à la possibilité d'aller voter. Laissons-les donc réfléchir sans les manipuler.

• Propos recueillis par Philippe Reinhard