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19 octobre 2011

Le baptême du feu diplomatique de Hollande en Espagne

REPORTAGELe candidat fraîchement élu du PS est venu à Madrid à la rencontre de Lula et de Zapatero. Sans oublier de parler politique française...

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Par LAURE BRETTON Envoyée spécial à Madrid

François Hollande et José Luis Zapatero, hier, ce mardi, à Madrid. (REUTERS)
 

Du plat de la main, Pierre Moscovici tapote le dos de François Hollande, sur le mode «il faut vraiment y aller là... » Le candidat socialiste à l'Elysée, lui, se plie, toujours d'extrême bonne grâce, aux questions des journalistes français qui l'attendaient dans le hall d'un palace madrilène. Sauf que dans les étages du Villa Magna, c'est Lula, l'ex président brésilien qui poireaute depuis 40 minutes pour le rencontrer.


Après Jose Luis Zapatero, président du conseil espagnol sur le départ, c'est le deuxième rendez-vous de la soirée pour Hollande, venu en Espagne recevoir l'onction d'une partie de la gauche européenne, réunie en congrès autour du PS espagnol. Ajouté à son point presse impromptu, son retard le privera de la première mi-temps du duel footballistique du soir: l'Olympique lyonnais contre le Real Madrid au stade Barnabeu. «Je préfère gagner le match de 2012 que le match de ce soir», plaisante-t-il, avant de s'engouffrer dans l'un des grands ascenseurs noirs. Retard, humour et relations-presse: Hollande n'a pas changé...

«La droite me connaît mal visiblement»


Pour lui, c'est le baptême du feu diplomatique. La visite en Espagne a été montée en 48 heures après sa victoire face à Martine Aubry dimanche. Après Lula et Zapatero, il doit rencontrer ce mercredi le chef de la gauche espagnole, Alfredo Rubalcaba, l'un des dirigeants du Parti démocratique italien et le président du Center for American Congress, l'un des conseillers de Barack Obama.

Hollande a aussi prévu une tournée des capitales européennes pour novembre. Car la droite l'attaque sur son manque de stature internationale, raillant son habilité à parler plutôt à Mme Dugenou qu'au président américain. «La droite me connaît mal visiblement», réplique le candidat avant de viser Nicolas Sarkozy. «Ce qui compte, ce n'est pas la capacité à rencontrer des chefs d'Etat mais à montrer son efficacité... Il a encore quelques mois pour le prouver».


A Madrid, il refait donc l'historique de ses relations au sein de la gauche mondiale. «Je connais Jose Luis (Zapatero) depuis longtemps, près de dix ans», fait-il remarquer. Les deux hommes ont parlé du sommet européen de la semaine prochaine et a crise financière «qui menace l'Espagne», le jour où l'agence de notation Moody's a placé sous surveillance pendant trois mois la note de la France. La discussion «était chaleureuse, il y a eu des conseils. Il y a chez nos partenaires étrangers une attente de changement en France», débriefe Moscovici, ex-ministre des Affaires européennes.

"Gauche molle?" Non, "gauche efficace"


En Lula, Hollande salue l'homme qui a réussi à combiner «une extrême fidélité à la gauche et une réussite exceptionnelle». Nouvelle salve contre Sarkozy via Brasilia: «Lula a quitté le pouvoir avec 80% de popularité, tout le monde ne peut pas en dire autant»... Lula, «la gauche qui réussit» serait l'inverse de cette «gauche molle» dont on l'affuble? «La seule gauche qui m'intéresse c'est la gauche qui marche, la gauche efficace», dit Hollande, rattrapé par la primaire.


Dans l'avion qui l'emmenait vers Madrid, le candidat a tenu un mini-briefing juste derrière le poste de pilotage. Sur le triple A de la France menacé, étant donné son niveau de responsabilité désormais, il ne dira rien «qui puisse être utilisé par les agences et les marchés pour affaiblir (s)on propre pays».

La politique interne au PS, préoccupation pas si étrangère


Et côté PS? Dimanche et lundi matin, la crispation semblait à son comble entre une partie de son entourage et la direction du parti. Lui temporise. Il a vu longuement Martine Aubry lundi, parle de «confiance réciproque» et salue la volonté de sa rivale d'être «la première secrétaire qui fait gagner la gauche». «La relation avec le parti doit être simple, limpide et franche», explique-t-il avant sa rencontre avec porte-parole du PS Benoît Hamon ce mercredi à Paris. «C'est à lui de bien situer ce que doit être son rôle», estime le candidat à l'Elysée, qui se place volontairement loin des bisbilles.


«Je ne vais pas entrer dans des combinaisons de congrès: j'ai été premier secrétaire pendant onze ans, je ne vais pas devenir premier secrétaire bis», assure-t-il. En réponse aux impatients, il glisse que son équipe de campagne n'est pas pour tout de suite. Mi-novembre, élude-t-il. Sa «diète» médiatique, pourtant annoncée dimanche, attendra aussi un peu. Jeudi, il doit assister au congrès de l'Association des départements de France, à Besançon. Et samedi, c'est la convention d'investiture et une nouvelle image du rassemblement: les perdants de la primaire prendront la parole et monteront sur scène avec lui. Tout à sa mue présidentielle, Hollande veut «que tout le monde se sente bien».

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