Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 952
Newsletter
11 février 2012

Intrumentaliser la crise dans le sens du progrès social? Mater la finance? Démonstration .

Peut on éviter une politique d'austérité ? Un consensus général va dans ce sens mais
est-ce vraiment la seule solution possible ?

 

 

 

 

Retranscription par jocegaly

00.00  Vous dites "on peut instrumentaliser la crise dans le sens du projet social.Mais ne doit-on pas en passer par une cure d'austérité"?

 il y a apparemment un consensus aujourd'hui pour nous dire que d'une manière ou d'une autre, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, on doit d'abord passer par une phase de discipline budgétaire de réduction des dépenses, des déficits etc. même à gauche malheureusement si bien qu'on a l'impression qu'on a le choix entre une rigueur de droite et une rigueur de gauche. François Hollande lui-même dit qu'avant de vouloir mener une autre politique, il faut d'abord en passer par une certaine rigueur. Évidemment c'est une imbécillité totale sur le plan économique...
On ne sort pas de la crise par l'austérité puisque la crise,c'est justement l'austérité. C'est recul de l'emploi, de l'activité. la crise c'est l'austérité. On ne va pas sortir de l'austérité par l'austérité. Donc il n'y a pas d'autres moyens de sortir de la crise qu'en menant une autre politique:
- une politique de relance de l'activité , une politique de relance de l'emploi, de l'activité... Pas n'importe quelle activité... Par exemple
 par la planification écologique, le développement d'énergies nouvelles, de rénovation de l'habitat, pas une croissance à l'ancienne, à la papa, qui produit n'importe quoi
- et la relance par un nouveau partage des richesses, par une fiscalité réorientée sur les revenus qui vont maintenant s'accumuler aujourd'hui dans des patrimoines financiers et immobiliers oisifs et inutiles, et que vous ramènerez, ces revenus, vers les revenus des travailleurs. Si dans la fiscalité,tout ce qui est fait comme cadeau aux riches vous le réintégrez dans les revenus de l'État, et vous vous en servez pour des investissements publics : c'est un nouveau partage du revenu des richesses qui donne les moyens d'un soutien de l'activité. Ce sera ça la SEULE issue à la crise.


02.29  On est sous le contrôle des agences de notation, du triple A... comment mater la finance?

Il est vrai que nous sommes dans une situation financière difficile, même si elle n'est pas aussi dramatique qu'on veut nous le faire croire . la réalité est que si les agences de notation nous met une mauvaise note, ça veut dire que les taux d'intérêt passent de trois et demi à quatre puis à quatre et demi et ça va monter à 7  et 8 pour l'Italie 15 et 20 pour la Grèce. ... c'est vraiment n'importe quoi

il y a la réalité de cette difficulté. Donc pour pouvoir mener une politique réellement indépendante, il faut commencer par se mettre à l'abri des pressions de la finance.

Là c'est très simple. Comment gouverner face aux banques face à la finance

1. quelle mesure doit prendre gouvernement progressiste: c'est de rétablirent un contrôle sur les mouvements de capitauxà ses frontières. Dans l'idéal il faudrait faire ça au niveau européen. Si les autres Européens ne le font pas le gouvernement doit désobéir aux traités européens (c'est une question d'urgence) , et rétablir un contrôle sur les transactions financières qui sont autorisées: il suffit de laisser circuler librement les capitaux qui sont utiles qui financent les échanges, les investissements utiles et ça permet d'interdire des transactions telles que produits financiers toxiques qui sont strictement spéculatifs, de contrôler par exemple les délocalisations, ça donne de vrais instruments d'actions

2.  Pourquoi est-on si dépendant des agences de notation : tout simplement parce qu'on a décidé depuis déjà une vingtaine d'années de financer les besoins des états par des emprunts sur le marché mondial. En interdisant aux états d'emprunter directement à la banque centrale et en ouvrant la circulation des capitaux des pays européens à l'ensemble du monde.

Dont il faut renationaliser le financement des dettes publiques. Les Japonais qui ont un taux d'endettement public de 200 % du PIB n'ont aucun souci avec les agences de notation et la pression des marchés financiers par ce que cette dette publique détenue à 95,  96 % par les Japonais.

Donc il faut que la dette publique en Europe, et en tout cas dans un pays qui aurait un vrai gouvernement progressiste, soit financée par l'appel à l'épargne et des emprunts auprès de ses agents résidants ou en Europe dans la zone euro fermant le marché au reste du monde ce qui le sort de la compétition avec les placements financiers du monde.

Et d'autre part il faut que les états puissent recourir au financement bancaire auprès de banques publiques ou au financement direct auprès de la BCE à taux réduit ou à taux zéro. À partir du moment où les états peuvent se financer par des prêts directement du système bancaire et de la banque centrale, ils se mettent à l'abri du besoin de recourir au marché mondial. Ils sont totalement indépendants et à partir de ce moment-là les agences de notation peuvent donner des notes ça ne sert à rien.

Mater la finance contrôler la spéculation, c'est très facile : c'est l'affaire de quelques mesures qui peuvent être prises très rapidement par un nouveau gouvernement. C'est juste une question de volonté politique. Alors bien sûr c'est en contravention avec les traités européens qui interdisent toute entrave à la libre circulation des capitaux, c'est pourquoi il serait mieux que ceux-ci se fassent en concertation au niveau européen. On voit bien aujourd'hui l'état des rapports de force et des négociations, et ce que je dis c'est qu'un gouvernement qui veut réellement mener une autre politique est obligé sur ce point là de désobéir au traité européen ce n'est pas un dramedeux. Regardez ce qu'on a fait avec le pacte de stabilité: personne ne l'a appliqué, ça n'a pas été une tragédie. Donc si un pays dit « j'ai interdit ce type de transactions » « je ne les contrôle sur les mouvements de capitaux », eh bien il en a la possibilité ce n'est pas une tragédie, et ça servirait plutôt d'exemple à d'autres pays européens qui diraient que ce n'est pas une mauvaise idée et qu'on pourrait peut-être faire ça ensemble.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité