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15 février 2012

Hollande en stage d’insertion

En visite à Sr Etienne hier, le candidat PS a rencontré des chômeurs et, rectifiant ses propos dans un quotidien britannique , a fait un appel du pied aux électeurs du Front de Gauche

Sur LIBERATION

Par CATHERINE COROLLER Envoyée spéciale à Saint-Etienne

Saint-Etienne, le 14 fevrier 2012. (Photo Sébastien Calvet)
 
 

Il est concentré et appliqué, François Hollande, au milieu des machines à laver en réparation. Etape la plus longue de son déplacement d’hier à Saint-Etienne (Loire), la visite d’Envie Loire, entreprise d’insertion qui forme des chômeurs à la réparation d’appareils électroménagers. Chaque année, entre 55% et 70% des personnes accueillies ici retrouvent un emploi. Au niveau national, Envie pourrait faire plus, et mieux, en accueillant «150 000 personnes exclues du marché du travail» contre «48 000 actuellement». Mais ses capacités d’accueil sont limitées par le montant de la dotation de l’Etat, regrettent ses dirigeants. D’ailleurs, le Comité national des entreprises d’insertion (CNEI), dont Envie Loire est membre, a demandé aux candidats à la présidentielle de se prononcer sur la question. «Je prends l’engagement au nom de l’insertion et de la lutte contre le chômage d’augmenter le nombre d’autorisations», a répondu hier, François Hollande.

Le candidat PS est détendu. A un salarié qui vient d’être embauché : «Vous venez de déclarer votre candidature, vous aussi ?» A un autre : «Vous avez accepté [ce travail] tout de suite. Quand on dit qu’il y a des chômeurs qui n’acceptent pas. Il n’y a pas besoin de référendum.» Allusion à la proposition de Sarkozy de consulter les Français sur les droits des chômeurs. Il ne veut pas surréagir, théorise une campagne «droit dans [son] couloir» mais Hollande cible son adversaire.

Suspense. La candidature de Sarkozy (lire aussi en pages Evénement), annoncée à grand renfort de vrai-faux suspense pour le lendemain ? «Nous savions depuis longtemps qu’[il] serait candidat à sa propre succession». L’annonce d’un référendum sur «le droit à la formation» ? «Si Nicolas Sarkozy veut annoncer une surprise chaque jour, une le matin, une le soir, libre à lui», tacle Hollande, pour qui «le vrai référendum, c’est l’élection présidentielle». Il insiste :«La mauvaise surprise depuis cinq ans, c’est le quinquennat [de Sarkozy].Les Français jugeront le programme, mais aussi le bilan. Et il n’y a qu’un candidat qui ait un bilan, c’est le sortant.»

A priori, l’entrée en campagne du chef de l’Etat se jouera ce soir à l’heure où lui tiendra son deuxième grand meeting, à Rouen, sa ville natale. Mais l’équipe Hollande insiste : «On ne change rien» au programme. «Le problème de Sarkozy n’est pas de nous impressionner mais d’impressionner les siens qui ont le moral dans les chaussettes», estime Manuel Valls, le directeur de la communication, qui a quand même veillé à ce que nombre de socialistes soient invités demain matin sur les radios pour riposter. Le PS table sur au moins 7 500 personnes au Zénith de Rouen, avec Laurent Fabius en vedette américaine. Ensuite, Hollande, qui refuse toute «contre-programmation» face au «non-événement» de la candidature Sarkozy, doit filer deux jours en Corrèze.

Polémique. Mais avant de revenir dans son fief, Hollande est en terrain ami à Saint-Etienne. Maurice Vincent, le maire, est socialiste. A la sortie de la Maison des projets, le candidat est accueilli par une manif d’apprentis qui protestent contre la fermeture de leur centre de formation. Des drapeaux de la CGT flottent. «Il y a encore des communistes», crie une voix. Allusion à la polémique provoquée par les propos du candidat rapportés hier par le quotidien britannique The Guardian. Répondant à un journaliste qui s’inquiétait de l’arrivée de la gauche au pouvoir, Hollande a répondu : «Les années 80 étaient une époque différente. Les gens disaient qu’il y aurait des chars soviétiques sur la place de la Concorde. Cette époque est révolue.» Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, y a vu «une attitude hautaine insupportable» du socialiste. Hier, Hollande a reprécisé sa pensée : «En 1981, quand Mitterrand a été élu, il était allié au Parti communiste qui représentait 20% des électeurs, aujourd’hui, la situation est différente, ils ne représentent plus que 10%.» Avant de tendre la main aux communistes et au candidat du Front de gauche. «J’ai du respect pour le Front de gauche et pour cette candidature. Je souhaite un rassemblement de la gauche avec toutes ses sensibilités.»

Photo Sébastien Calvet

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