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28 mars 2012

Les messages corporels des candidats à la présidence

Sur LA LIBRE.BE

Virginie Roussel, Correspondante à Paris

Mis en ligne le 28/03/2012

Les candidats à la présidentielle nous adressent des messages corporels. Que décode Stephen Bunard, synergologue.

Sarkozy, synergologiquement, est intéressant. Parce qu’il est expressif. Ses mouvements d’épaule, c’est sa volonté de "performer", d’en découdre, d’être à la hauteur. Son corps s’exprime. Le fait de toucher l’autre, c’est un geste de dominant. Celui que pratique aussi Obama et qui a fait la différence face à McCain. Chez les singes, on reconnaît le mâle dominant du clan au fait qu’il touche plus souvent. C’est un héritage primatologique", explique Stephen Bunard, coach en communication et synergologue à Paris.

Ce dernier présentait ses observations de la campagne électorale française à la presse, mardi à Paris.

De point de vue de la synergologie, le cerveau et le corps sont une entité unique qui constitue l’être humain. Décoder le corps, c’est décoder le cerveau. Observer le corps agissant, c’est observer l’esprit en mouvement.

Ce champ pluridisciplinaire au carrefour des neurosciences et des sciences de la communication existe depuis quinze ans. Il est enseigné par Philippe Turchet, un Français qui vit au Québec. Une vingtaine de synergologues exercent en France. Cinq policiers viennent d’être formés à Paris. En Belgique, ils sont deux à enseigner cette discipline. "Sarkozy est un bon communicant, quelqu’un qui est lisible et donc perçu comme sincère. On peut lire en lui comme dans un livre ouvert", affirme Stephen Bunard.

Pour détecter le mensonge et les non-dits, mieux vaut se concentrer autour de la bouche pourvue de nombreux muscles non maîtrisables. "Le sourire", dit-il, "est le meilleur moyen de masquer des émotions." Les politiques, en meeting, travaillent sur un registre conscient.

Mais cette maîtrise connaît des limites : "C’est le cas de Hollande qui fabrique du mensonge. L’omniprésence de la main droite pour convaincre marque le contrôle. Il a probablement travaillé avec des gens de théâtre, pour être à l’aise", remarque Stephen Bunard. "Mais c’est une sorte de copier-coller de la gestuelle de Mitterrand où il n’y a rien à interpréter." L’épisode de l’enfarinage n’aurait pas été aussi bien maîtrisé : "Hollande est un homme normal ! Il a les rides de peur gérées par le système limbique. Celles qu’il ne peut reproduire en faisant bouger les sourcils."

Nicolas Sarkozy se fourvoierait en acceptant de jouer les mimes Marceau pour faire de l’effet : "Celui qui fait des gestes de figuration, c’est le menteur qui doit convaincre l’autre et l’aider à figurer dans son esprit une réalité qui n’existe, pour le moment, que dans le sien."

Marine le Pen use, quant à elle, des codes de séduction inconscients.

Présenter son profil gauche, attraper de l’œil gauche son interlocuteur, c’est petit à petit le faire entrer dans sa bulle. C’est la posture des amoureux au restaurant. L’œil droit analyse, prend de la distance. Les bras levés marquent sa force de conviction, comme Mélenchon. La synergologie recrée des familles politiques. 95 % du langage corporel ne peut pas faire l’objet de contrôles conscients.

Aussi, les microdémangeaisons et microcaresses renseignent-elles. Il suffit de revoir le face-à-face Sarkozy-Obama. "Le cerveau envoie un influx nerveux et me donne envie de me gratter à l’endroit qui me gêne. C’est une manière de mieux gérer cette tension. Les microcaresses de Sarkozy sur les cuisses et les mollets sont une façon mi-consciente d’attirer l’attention d’Obama sur son intention de partir", dit-il. Certains gestes montrent clairement le mensonge, comme le majeur et l’auriculaire sur le pouce avec l’index, le doigt de la prise de parole, dissocié. "C’est le cas de l’expert affirmant qu’il n’y a aucun risque sur Tchernobyl ou d’un témoin suspect principal dans une affaire de disparition d’enfant."

Stephen Bunard, qui intervient en entreprise et auprès des politiques, a participé à l’ouvrage paru aux éditions de l’Archipel, "Le Tout-politique", sous l’égide de Jean-Louis Beaucarnot. Ce généalogiste, qui passe en revue les ancêtres de 90 leaders politiques français, a notamment mis en évidence le fait que DSK avait un ancêtre bagnard qui gérait une maison close et qu’il y avait un lien de cousinage entre Sarkozy et Hollande. Stephen Bunard propose de suivre la campagne présidentielle en France, d’un autre œil, sur son site www.synergologue.fr.

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