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5 avril 2012

A Vierzon, Mélenchon envoie le son sur le PS

Sur LIBERATION

Jean-Luc Mélenchon à Vierzon mardi soir.
Jean-Luc Mélenchon à Vierzon mardi soir. (Photo Alain Jocard. AFP)

REPORTAGEEn prélude à une semaine de meetings importants, le candidat du Front de gauche a montré sa volonté d'établir un rapport de force à gauche.

Par LILIAN ALEMAGNA envoyé spécial à Vierzon

C'était le meeting «small size» de la semaine pour Jean-Luc Mélenchon: Vierzon, parc des expositions. Le candidat du Front de gauche a réuni mardi soir 5000 personnes dans le Cher. Mercredi, on aura droit à la version «medium» au Zénith de Limoges avant le rassemblement XXL annoncé jeudi soir, place du Capitole à Toulouse, où 50 000 personnes sont attendues. Première «réplique» annoncée de sa «prise la Bastille» réussie le 18 mars à Paris.

«As you see, dear BBC, we are very dangerous!» Jean-Luc Mélenchon peaufine d'emblée son anglais. La télé britannique est au fond de la salle. Dans ce bastion PCF du centre de la France, Mélenchon veut montrer outre-Manche, que le «souffle» de la «Grande révolution de 1789» n'est «pas encore retombé». Peut-être aussi qu'il y a encore des communistes en France... «Si l'Europe est un volcan, la France est le cratère des révolutions européennes!» lance-t-il. «1789!» La salle s'enflamme. Il recommence. Les gens le suivent. Et ont le sourire.

Le ton du candidat Front de gauche se fait plus grave. La présidente du Medef, Laurence Parisot, l'a couronné du titre d'«héritier d'une forme de Terreur»: «La terreur ce n'est pas moi. La Terreur c'est vous qui fait que des milliers de gens se lèvent le matin la peur au ventre avant d'aller au travail».

Mélenchon cogne. Tape sur son pupitre plus qu'à l'habitude. Mâchoire crispée, il rappelle les «43000 accidents graves» par an dans les entreprises, dénonce l'«abandon des règles de sécurité» et les suppressions des «postes d'inspecteurs du travail».

Dans une longue séquence sur les thèmes de la santé-travail, Mélenchon rappelle ses propositions de titularisation des «précaires des trois fonctions publiques», la garantie du financement de la dépendance par «cotisations et la sécurité sociale» - et non par l'assurance - et se lance dans une tirade pour «l'unité du code du travail». «La loi doit être la même partout», insiste-t-il. Mélenchon interpelle François Hollande: «Je mets en garde les camarades socialistes. Je ne le fais pas pour faire des histoires, prévient-il. Ce serait une erreur immense [...] que le contrat soit supérieur à la loi!». Interdiction du travail du dimanche, changement de représentation des organisations patronales... Le candidat en termine avec la partie pédago du discours.

«Je ne suis pas le candidat commun d'une bande de sectaires»

En début de meeting, Marine Le Pen, «chef à la ramasse» que le Front de gauche, selon Mélenchon, a fait dérailler, avait pris de bonnes salves. Mélenchon se voit déjà devant la candidate du Front national le 22 avril et dans ce cas: «Fini le vote utile et toutes ces salades!» En dernière partie de discours, c'est les socialistes que l'ancien ministre de Jospin met en garde. Il riposte au maire PS de Lyon qui a comparé les propositions du Front de gauche à celles de la dictature des Khmers rouges au Cambodge. «On a atteint une limite, s'énerve Mélenchon. Rappelez-vous de son nom: Gérard Collomb. Il vous a traité de suppôts de Pol Pot.» Prêt à passer ce palier des 15% dans les sondages, Mélenchon s'attend aux «coups [qui] vont pleuvoir». Exemple pris dans le Figaro qui titre «Le petit Chavez à la française»: «Pourquoi petit? interroge le candidat Front de gauche. Je ne sais pas pourquoi ils me cherchent avec Chavez...»

Le «vrai problème», selon Mélenchon, c'est la «capacité de rassemblement» des socialistes. «J'affirme que la mienne, celle du Front de gauche, est plus grande que celle du PS», envoie-t-il sous les acclamations. «Je ne suis pas le candidat commun d'une bande de sectaires et de violents, poursuit-il. Je m'engage à ce qu'il y ait des négociations. Avec tous ceux qui voudront négocier. À gauche!» C'est-à-dire: sans François Bayrou. Il somme de nouveau ses ex-camarades de clarifier leurs futures alliances: «De quel côté vous voulez que se construise la majorité de ce pays?». Si c'est avec le Modem, «ce sera sans nous!» tranche Mélenchon. L'ancien sénateur PS veut une réponse de François Hollande avant le 1er tour: «Parce qu'elle détermine tout le reste!» insiste-t-il. Quant aux circonscriptions que le PCF ou lui-même pourraient négocier avec le PS, il répète qu'il n'en veut pas. «Y'a pas de traces de laisse et y'a pas de place pour la faire passer!» dit-il en montrant son cou au public. Avant lui, sa camarade du PCF, Marie-George Buffet, avait déjà été très claire sur le sujet: «Le Front de gauche ne va pas vendre dans des négociations» son éventuel succès à la présidentielle. A la gauche du PS, on jure plus que jamais par le rapport de force.

 

>>Retrouvez le programme de Jean-Luc Mélenchon et organisez des débats avec les autres candidats dans notre application «La fabrique à débats»

Suivez la présidentielle 2012 sur www.libe2012.fr

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