Sondage : Mélenchon explose ses rivaux
Première leçon du baromètre de l'Ifop pour Paris Match: pour 47% des personnes interrogées (+3%), c'est Jean-Luc Mélenchon qui fait, et de loin, "la meilleure campagne".
Réalisé par l'Ifop pour Paris-Match auprès d'un échantillon national représentatif de 1425 personnes âgées de 18 ans et plus, le baromètre quotidien dont les résultats ont été rendus publics mardi soir confirme et accentue les indications du baromètre de lundi. Au premier tour, Nicolas Sarkozy (28% des intentions de vote, sans changement) voit se rapprocher François Hollande (à nouveau + 0,5%, soit 27,5% des intentions de vote) et, derrière, tandis que Marine Le Pen cède un peu de terrain (-0,5, soit 16,5% des intentions de vote) et que François Bayrou s'enfonce (-0,5%, soit 9,5% seulement des intentions de vote), qui progresse à nouveau ? L'indéchiffrable Mélenchon.
Par rapport à lundi, le candidat du Front de gauche gagne un demi point et, sans nuire au candidat PS, il est crédité désormais de 14% des intentions de vote. Il est vrai que, d'après l'Ifop pour Paris-Match, le fédérateur Mélenchon séduit aujourd'hui, en-dehors de son « noyau dur », 7% des électeurs PS, 10% des sympathisants Verts, 3% des amis de Bayrou, 12% de ceux qui disent n'être affiliés à rien ni personne et même 1% des électeurs UMP! A priori, sa percée -transitoire ou durable- sert les intérêts de la gauche puisque, au second tour, l'écart se creuse à nouveau entre François Hollande et Nicolas Sarkozy: 54% pour la candidat PS (+0,5%) contre 46% au « président-candidat » (-0;5%).
Sarkozy et Hollande sont largués
Pour avoir, à l'approche du premier tour, une bonne idée de ce que pensent réellement les Français, il faut aller voir le jugement qu'ils portent sur la qualité de la campagne électorale des uns et des autres. Une enquête que l'Ifop renouvelle tous les huit jours. Et là Mélenchon -en tête depuis plusieurs semaines, et fort de ses rassemblements réussis de La Bastille puis de Bordeaux en attendant celui de Marseille samedi- « explose » désormais ses rivaux. 47% des personnes interrogées jugent qu'il fait décidément « la meilleure campagne » (+3%). Nicolas Sarkozy (-3%, soit 19% de citations) est largué. François Hollande, sur ce terrain-là, n'est plus dans la course (+1%, soit 13% de citations). Marine le Pen (+1%, soit 10% de citations) est au bout de l'horizon. Quant à François Bayrou (5%), il est carrément hors-jeu.
La leçon est claire: sans qu'on puisse déterminer dans le phénomène Mélenchon la part du choix de fond et celle de la tocade passagère, c'est lui -sans l'ombre d'un doute- que plébiscitent aujourd'hui les Français. Pour son engagement, son éloquence torrentielle et, tout l'indique, son goût pour la transgression.